Artiste amateur d’art, scénariste et poète, James Franco est l’égérie du nouveau parfum Gucci by Gucci Sport. Du film d’auteur au soap mélo, il ose aussi se mettre en danger dans des vidéos performances. Portrait d’une belle gueule bien pleine.

Aux cimaises d’Art Basel Miami Beach – l’une des foires d’art contemporain les plus prestigieuses au monde -, le people est roi, comme ailleurs. Entre deux portraits d’Obama ou du Che, les visages sérigraphiés de Leonardo DiCaprio, Zac Efron, Justin Timberlake et Robert Pattinson semblent attendre la gamine friquée qui aura les moyens d’encadrer au-dessus de son lit ces ersatzs arty du bon vieux poster de star. James Franco pourrait faire partie de la bande des beaux gosses. Mais c’est sur l’homme en chair et en os que se retournent les amateurs d’art et les poseurs qui hantent les allées d’Art Basel.

L’acteur de 32 ans tente pourtant de se faire discret.  » Je vous assure, il y a tout au plus deux ou trois filles qui m’ont reconnu « , plaisante-t-il, confortablement installé dans le penthouse du Shore Club loué par Gucci pour célébrer le lancement de sa nouvelle fragrance homme, Gucci by Gucci Sport (lire en pages 80 et 81) dont James Franco est l’égérie. La marque a choisi Miami pour restituer l’atmosphère balnéaire chic et torride des photos shootées à Cannes. Sans doute aussi était-il plus facile de convaincre d’y faire bonne figure un artiste que l’on sait peu friand d’interviewsà mais passionné d’art depuis l’enfance.

 » Je n’ai rien acheté « , confesse celui qui commença sa collection personnelle en s’offrant un dessin d’Andy Warhol. S’il admet courir les foires d’art contemporain, c’est plus pour flairer l’air du temps que pour faire des affaires. Ce milieu de traders de talents, James Franco le connaît bien.  » Ma grand-mère, Mitzie Verne, dirige toujours une galerie spécialisée dans l’art japonais, rappelle-t-il. Elle expose d’ailleurs à Miami, juste en face de l’hôtel.  » Ce matin-là, avant de visiter Art Basel Miami Beach, James est passé la voir.  » Il était un peu stressé à l’idée de parler de lui à toutes ces femmes invitées par Gucci « , sourit Michael Verne, l’oncle de James Franco, en faisant défiler des lithographies imprimées sur papier de riz. Surtout s’il lui faut s’épancher sur l’improbable sportif qui sommeillerait en luià  » Je ne vais jamais à la salle de fitness, j’ai horreur de ça, soutient l’intéressé sans hésiter. Je me force quand je dois être en forme pour un rôle. « 

Depuis qu’il a repris des études de lettres à la Columbia University de New York, James Franco préfère passer son temps libre à potasser son cours de littérature. Sur ses tournages, lors du shooting de la campagne aussi, il a toujours un bouquin en poche.  » Je me souviens précisément de ce que je lisais alors, ajoute-t-il. C’était l’été et je préparais un séminaire sur  » le mâle hystérique « . J’étais plongé dans Le Monde de Barney du Canadien Mordecai Richler.  » James ne sera pourtant pas à l’affiche de l’adaptation signée Richard Lewis dont la sortie est prévue cette année.  » Bien sûr, tout ce que vous lisez, comme tout ce que vous vivez, d’ailleurs, peut un jour vous aider à nourrir un personnage, mais ce n’est pas dans ce but-là que je le fais, ajoute-t-il. Si je voulais améliorer mon jeu, j’aurais repris des cours de théâtre. « 

Si Frida Giannini admet avoir craqué pour la plastique parfaite de James –  » il est très beau et cela aide  » -, elle met aussi en avant  » le détachement et la simplicité dont il fait preuve face à l’industrie cinématographique « . Bousculer son image lisse de belle gueule d’amour, il aime plutôt cela, d’ailleurs. Lorsqu’il collabore avec le cinéaste Carter dans une vidéo performance intitulée Erased James Franco, on le voit réinterprétant des scènes de ses précédents films avec un détachement frisant le non-jeu (1). S’il s’interroge sur son métier d’acteur, il n’hésite pas non plus à tourner, avec des potes de l’université Harvard, un making of potache de la première campagne Gucci. Il y apparait incapable de prononcer correctement le nom de la marque dont il est pourtant l’égérieà (2)

 » Vous savez, je suis un type plutôt relax, insiste-t-il. À New York, je me balade en jeans et en veste de cuir.  » Son statut d’artiste ne lui déplaît pas, même s’il le rêverait plus underground et moins paillettes que celui d’une star de cinéma.  » J’écris de la fiction inspirée de mon travail, détaille-t-il. Mais pas dans le genre gossip de Hollywood. Plutôt sur les implications du métier d’acteur, du choix d’un rôle dans la vie de tous les jours. « 

Sa grand-mère assure qu’il n’a jamais été aussi heureux que depuis qu’il a repris le chemin de la fac.  » Le succès l’a trop vite détourné de ses études. C’est son rôle dans le téléfilm Il était une fois James Dean pour lequel il a reçu un Golden Globe en 2001 qui a tout déclenché « , souligne celle qui se réjouit de n’avoir manqué aucune des premières de son petit-fils.  » Une fois, on m’a même prise pour sa mère, vous imaginez ? glousse-t-elle amusée. C’est fou ce que le maquillage et un bon brushing arrivent à faire tout de même.  » On la sent fière de ses audaces.  » Dans son dernier film (NDLR : Milk), il jouait le petit ami de Sean Penn. Et là, il vient de tourner plusieurs épisodes de la série General Hospital.  » Un soap mieux connu en Europe sous le nom sirupeux d’Alliances et trahisons à mille lieues du cinéma d’auteur de Gus Van Sant.  » Une expérience extraordinaire « , assure James Franco qui planche déjà avec son copain Carter sur une performance dérivée de ce projet. On n’en attendait pas moins de lui. n

(1) www.carteroffice.com (2) www.funnyordie/james_franco

Par Isabelle Willot

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content