Cinq années séparent Fabrice et David, âgés de 24 et 19 ans. Mais la même passion du jeu les anime. Rencontre avec les talentueux frères Murgia.

Souriants et touchants, ces deux-là sont complices. D’une connivence qui se passe de mots, tel un cordon ombilical qui les relie, malgré les chemins que chacun emprunte. Ils sont nés d’un père italien et d’une mère espagnole, dont les propres parents avaient trouvé dans les mines de Liège – la ville où les deux comédiens vivent toujours – un avenir plus lumineux. Fabrice voit le jour en 1983, suivi en 1988 de David, avec qui il fait les 400 coups. Les deux frères montent sur les planches très tôt. Pour rire, d’abord,  » car si l’on ne s’amuse pas soi-même sur le plateau, c’est mauvais signe « , estiment-ils. Puis, au fil du temps, pour dire des choses, émouvoir, faire voyager le public.  » Et raconter des histoires, encore et toujours « , note Fabrice.

En dernière année à l’Ecole d’acteurs du Conservatoire de Liège, Fabrice, qui a alors déjà joué au Festival d’Avignon, tente sa chance au casting du long-métrage d’Eric-Emmanuel Schmitt, Odette Toulemonde. Son style et sa fraîcheur accrochent l’auteur ; il sera Rudy, le fils coiffeur de Catherine Frot, cette quadra dont le quotidien banal est éclairé par Albert Dupontel, écrivain à succès incapable d’être heureux. Une plongée derrière la caméra – Fabrice se souvient des cours qu’il a suivis avec Olivier Gourmet – lui permet de multiplier les rencontres, d’affiner son jeu, d’élargir ses horizons.

L’aventure de Melting Pot Café débute alors. Dans ce feuilleton 100 % belge signé par la RTBF, Fabrice Murgia incarne Philippe, fils de la tenancière d’un bistrot bruxellois planté au c£ur des Marolles. A ses côtés notamment, Tsilla Chelton, éternelle  » Tatie Danielle  » de la comédie, dont le jeune comédien a conservé un souvenir intact de  » l’énergie folle qu’elle dégage en jouant « . Père d’un petit Diego, Fabrice tournera, en février prochain, la deuxième saison de six épisodes de ce Melting Pot.

Entre-temps diplômé du Conservatoire, Fabrice n’en n’oublie pas les planches. Au contraire. Après un rôle dans Visage de Feu, qui était à l’affiche au théâtre Les Tanneurs en cette rentrée, le comédien se lance dans la dernière création de l’irrévérencieux Charlie Degotte. Dju, que la vie est chiante ou un  » matamoresque coup de gueule théâtral « .

Dans un tout autre style, David entame les représentations du nouveau spectacle de Lars Nóren, A la mémoire d’Anna Politkovskaïa, une pièce sombre et radicale, qui sera suivi d’une tournée à l’étranger.  » C’est un honneur pour moi de pouvoir travailler avec ce grand metteur en scène. Je suis conscient de ma chance !  » sourit-il. Car, de son côté, le cadet fait son chemin également. Inscrit en troisième année à l’Ecole d’acteurs du Conservatoire de Liège, après avoir  » ressenti que le théâtre résonnait en moi en voyant mon frère sur les planches « .

Entre ces deux frères, aucune jalousie, pas l’once d’une concurrence. Mais l’envie, outre une série de projets en cours, de monter ensemble sur scène. Un jour, peut-être…

Carnet d’adresses en page 116.

Marie Liégeois

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