Grand angle

Castil de Tierra, dans le désert des Bardenas Reales, en Espagne. © natacha de mahieu

En superposant ses clichés de touristes agglutinés dans certaines destinations courues, la photographe belge Natacha de Mahieu questionne notre rapport au voyage et au Theater of Authenticity dont nous sommes tous malgré nous des personnages.

Né au retour d’un voyage en vélo à travers l’Eurasie interrompu par la pandémie, Theater of Authenticity vient d’une question qui taraudait Natacha de Mahieu au gré de ses pérégrinations: pourquoi certains lieux sont-ils touristiques à outrance alors que d’autres, aussi jolis et dans le même périmètre, sont presque désertés? Et surtout: visiterait-on ces mêmes endroits si on voyageait sans smartphones, libérés de la pression de poster chaque étape de notre périple sur les réseaux? Pour partager son questionnement, la photographe bruxelloise a eu l’idée d’arpenter certains hauts lieux du tourisme de masse et d’y immortaliser le flux de voyageurs, condensés en un seul cliché pour mieux rendre compte de leur multitude. Un projet qui a déjà tapé dans l’œil de la presse internationale, mais aussi des responsables de divers parcs nationaux, qui l’ont invitée à reproduire ces images sur place, afin qu’elles servent à endiguer le flot des visiteurs. «Je ne vois pas mon travail comme une dénonciation du tourisme de masse, mais plutôt comme une mise en lumière des implications de ce phénomène, explique la jeune femme. Chacun peut se faire sa propre opinion de ce qui est acceptable ou non en voyant mes photos.»

natachademahieu.com Retrouvez l’interview de Natacha de Mahieu sur levifweekend.be

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