Une fille traverse Paris au printemps, comme dans un roman. L’air tremble un peu, la lumière est blanche, solaire. De ce jour-là, magique, il reste quelques photos qui ne dévoileraient pas tout – Qui est cette belle inconnue inspirante et plurielle ? Où va-t-elle ? D’où vient-elle ? À qui pense-t-elle ? Même Guillaume Henry ne connaît pas la réponse. Pourtant, c’est lui le maître d’£uvre de ces vrais-faux instants volés, quelques moments fragiles capturés dans le cloître de la Madeleine, sur l’île de la Cité, les quais de la Seine. Car c’est à ce jeune créateur à peine trentenaire que Le Vif Weekend a proposé une carte blanche. Parce que, en deux ans et quatre saisons, Guillaume Henry a réussi à faire renaître de ses cendres Carven, mythique maison parisienne, créée en 1945 pour des jeunes filles fraîches qui aimaient la haute couture.

Il avoue avoir eu  » peur de l’abîmer quand il s’est agi de dire oui « , a choisi le respect, sans la déférence et la légèreté, qui, vous ne l’ignorez guère, est la façon polie d’être grave. Depuis il creuse le sillon – une première présentation au Palais de Tokyo pendant la semaine de la mode en mars dernier, avec un joli fil narratif ; l’ouverture dans la foulée d’une boutique Carven rue Saint-Sulpice, dans le quartier de Saint-Germain,  » entre cour d’école et café parisien « , et fin juin, le lancement de la nouvelle collection Homme, envisagée comme le petit frère de sa demoiselle Carven, avec des  » mélanges de matières et des juxtapositions  » qui racontent  » l’histoire d’un garçon qui aurait pu oublier d’enlever sa veste de pyjama pour sortir « .

C’est que Guillaume Henry aime le romanesque. Quand on lui a dit :  » Carte blanche « , il a répondu, inspiré :  » Page vide « ,  » album de photos « ,  » scénario très éloigné de la mode « ,  » envie d’extérieur, urbain « ,  » cadrages concentrés « ,  » intimité « ,  » vraies belles filles de la vie, un peu seules, comme photographiées à leur insu « ,  » surtout pas déguisées « ,  » sexy et naturel mélangés, tout ce que j’aime « ,  » lumière très blanche « ,  » émotions « . Voici son dosage plein de charme et de mystères. Trois secondes d’éternité.

Direction artistique : Guillaume Henry

Photos : Benoît Béthume

Stylisme : Guillaume Henry et Benoît Béthume

Production : Carla Marboeuf et Kéty Nhek

Coiffure : Romina Manenti @ Airport

Make-up : Tiina Rovainen @ Airport

Assistants stylisme : Marine Lescieux et Sidney Michaël

Modèles : Anouk Féral, Lisa Arbellot, Pauline @ Elite, Tosca @ Viva et Jlynn @ Marylin

Carnet d’adresses en page 118.

ANNE-FRANÇOISE MOYSON

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