Rire et combattre : avec son tempérament espagnol, Isabelle Alonso décrit la  » révolution clandestine  » des  » femmes qui font leur coming out d’êtres humains « .

D’où vous vient le sens de l’humour ?

Il s’agit d’une pratique familiale, un refuge lié à  » la politesse du désespoir « . J’ai choisi une vie avec humour.

Et le goût du militantisme ?

Je n’ai pas le goût du militantisme, mais le dégoût de l’injustice. J’aime écrire, rencontrer des gens et réagir en tant que citoyenne. Accros aux journaux et très politisés, mes parents m’ont transmis cette seconde nature.

Etre femme c’est…

Une constatation : c’est être un être humain. Je suis heureuse d’être une femme, mais comme disait ma tante,  » faut savoir naître « . Si on savait ce qui nous attendait avant notre venue au monde, on choisirait d’être un homme. Nous sommes là pour corriger la société.

Quelle révolution prônez-vous ?

Il faut reconsidérer la totalité de l’activité humaine, de l’intime aux institutions, afin de repenser la société en termes d’égalité et de mixité. La moitié de la population, à savoir les femmes, a trop été spoliée et réclame sa juste part.

Etre libre, c’est…

Etre libre de ses choix, sans que quelqu’un vous dise quoi faire de votre vie, votre corps, et votre temps. Le nombre de femmes libres étant minoritaire sur la planète, je suis une privilégiée.

Votre définition de la virilité ?

C’est l’inverse du machisme, instrument de violence et de pouvoir. La virilité est la qualité qui rend l’homme attirant et agréable.

Qui l’incarne ?

Julien Doré. Amical vis-à-vis des femmes, il est si viril que même quand il chante Lolita, il me fait craquer. Il possède l’essence même du mec !

Que représente la mode ?

Si c’est une contrainte, c’est nul. Si c’est un amusement, c’est une délicieuse futilité.

Quelle amoureuse êtes-vous ?

Cool. Quand j’aime quelqu’un, je ne lui impose rien. A l’instar de la chanson de Brassens, je suis  » l’éternelle fiancée « .

Que vous apporte l’écriture ?

La liberté. Ayant horreur des contraintes, j’aime ce moment aussi enivrant qu’une coupe illimitée de champagne.

Qu’est-ce qui vous fait pleurer ?

Voir les parents vieillir, la misère du monde, les enfants malades, les gens jetés sur les routes à cause de la connerie de certains piétineurs.

Un mot pour vous définir ?

La joie de vivre.

…. même pas mâle !, par Isabelle Alonso, Robert Laffont, 230 pages.

Propos recueillis par Keren Elkaïm

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