It’s not only design
Lors de ses voyages en Asie, l’attention de Stéphane Lebrun a été attirée par des échafaudages en bambous, montés par les ouvriers de la construction. Le jeune designer belge s’est inspiré de ces assemblages ingénieux pour créer Nao Mai, sa première collection – une bibliothèque, un meuble hi-fi et une table basse – pour l’éditeur de meubles Roche Bobois.
Des meubles éco-friendly. Ces pièces de mobilier sont toutes trois composées de plateaux en bambou reposant sur des supports en acier et reliés à une structure – également en bambou – par des petites goupilles en métal. Car » Nao Mai n’est pas une simple collection de meubles en bambous. C’est aussi une réflexion sur une façon de travailler qui soit respectueuse de l’environnement. Et ce respect doit devenir la préoccupation de chacun « . Stéphane Lebrun prône ainsi l’utilisation de matériaux bien d’ici – verre, acier, fibre de bois -, soutient un mode de fabrication écologique et imagine des meubles démontables, afin d’en alléger au maximum le packaging.
Son credo : » le travail du designer est de pouvoir s’effacer derrière ses créations « . C’est entre autres choses ce qui a plu aux responsables de Roche Bobois, avec qui plusieurs projets sont déjà planifiés. » Je ne travaille pas pour moi, mais bien pour un client, qui a des exigences, et lui-même £uvre pour un public très ciblé. Ce sont aussi des aspects dont il faut tenir compte quand on crée. Le meuble ne doit pas être intemporel mais ne doit pas non plus être trop marqué par son époque. Il faut qu’il puisse passer de main en main, de père en fils et toujours pouvoir se fondre dans une maison, même dans cent ans. Ce n’est pas uniquement une démarche artistique. «
De A à Z. Quand il crée un meuble, Stéphane Lebrun ne s’arrête pas à la première esquisse. Il prend part à toutes les étapes de la conception, en trouvant, par exemple, des alternatives aux contraintes d’une fabrication industrielle. Son parcours ? Ebénisterie en secondaire, puis architecture à Saint-Luc, à Bruxelles. Au fil de sa formation, l’envie de toucher la matière et le besoin de rencontres humaines prennent le dessus. D’où l’ouverture de son propre atelier et, ensuite, la collaboration avec Roche Bobois. » Tout doit être visible, de façon à mettre en évidence la manière dont le meuble a été imaginé. » Ce sont ses connaissances techniques, mais aussi son approche très structurée de la création, qui font de Stéphane Lebrun un designer peu commun. » C’est une richesse de pouvoir faire plusieurs choses et ça me permet aussi de pouvoir prendre un peu de recul. » Ebéniste de talent, architecte dans l’âme, designer confirmé, ce surdoué a aussi conçu des luminaires.
Sophie Marlet
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