Après trois ans de complications – sans jeu de mots ! – l’horloger suisse IWC publie le livre d’une vie : plus de 500 pages et 4 kg consacrés à son histoire (*). Une entreprise titanesque entre travail de mémorialiste et thèse en horlogerie, qui abrite en son c£ur un  » livre dans le livre  » : sept nouvelles mettant en scène les sept grands modèles de la maison. Paulo Coelho en signe les textes, Enki Bilal, les illustrations. Un beau travail artistique en parfaite cohérence avec les initiatives précédentes de la maison : un film avec John Malkovich, des pièces de théâtre avec Cate Blanchett et Kevin Spacey. Cette fois, IWC a sollicité deux passionnés de montres, Paulo Coelho,  » obsédé par le temps  » et  » grand admirateur de Florentine Ariosto Jones, le fondateur d’IWC, en 1868 « . Le second, Enki Bilal,  » nourri de rêves d’enfants des montres d’aviateur « , a été ravi de proposer, à travers ses dessins, une lecturelibre des textes de l’écrivain brésilien. Il répond à nos questions autour du cadranà

Enki Bilal, êtes-vous fidèle à une montre ?

J’en ai plusieurs que je porte en alternance : notamment une montre d’artiste que j’ai dessinée avec un horloger indépendant et que l’on voit dans mon film Immortelle, ainsi qu’une IWCAviator récente, dans le droit-fil de celle qui me faisait rêver enfant. J’aime les montres, leur mécanique est aussi complexe que la réalité.

Avez-vous peur du temps qui passe ?

Peur, non. Même si je trouve cette sensation parfois vertigineuse : quand on se remémore des  » flashs de vie « , ça paraît incroyable. Alors, j’évite de le faire, j’évacue. Il en va de même avec l’idée de vieillir : je redoute la maladie et la déchéance, donc je m’efforce de garder les pieds dans le contemporain.

Savez-vous prendre le temps de vivre ?

Au sens où on l’entend communément, non ! Je m’emmerde si je ne fais rien. Je ne comprends pas la notion de repos. Ma vie et mon travail ne font qu’un. Pour moi, donc, prendre le temps de vivre, c’est observer, écrire, réfléchir, faire des croquis.

Quelle citation vous va le mieux :  » On ne peut oublier le temps qu’en s’en servant  » (Baudelaire) ou  » Ce n’est point le temps qui manque, c’est nous qui lui manquons  » (Claudel) ?

Je choisis évidemment la première, d’une part parce que c’est Baudelaire, que j’adore, et aussi parce qu’elle me semble être en harmonie avec ce que je viens de dire. Le temps n’est ni un ami ni un ennemi, à condition que j’en fasse un usage productif et sincère.

(*) IWC Schaffhausen, Engineering Time Since 1868, par Manfred Fritz, Enki Bilal et Paulo Coelho. Edition limitée, www.iwc.com

Elvira Masson

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