Dans la palmeraie de Skoura, à quarante kilomètres à l’ouest de Ouarzazate, au Maroc, se déploient les magnifiques jardins de Dar Ahlam. Un endroit paradisiaque dessiné par le célèbre paysagiste français, Louis Benech.

Quand il a jeté son dévolu sur la kasbah Dar Ahlam, située dans l’une des plus belles oasis du Maroc, celle de Skoura, entre le Haut Atlas et le désert, Thierry Teyssier a d’abord été fasciné par la lumière… Elle paraît miraculeuse. A cette émotion, sont venues s’en ajouter d’autres : le charme de la palmeraie, à l’écart des chemins touristiques, l’allure de la demeure en pisé, construite il y a un siècle par de riches marchands qui connaissaient les routes de l’Afrique et celles du nord du Maroc, les plantations, enfin, remplies de fraîcheur, qui entouraient la bâtisse.

Dans ce bâtiment à l’histoire envoûtante, le fondateur de l’agence parisienne Lever de Rideau, qui organise des événements festifs, a implanté un somptueux hôtel de huit suites seulement. A ces appartements de rêve, il a adjoint, plus loin dans la palmeraie, trois élégantes villas. Les gourmands amateurs de découvertes gustatives sont eux aussi comblés. La cuisine a été confiée à Frédérick Grasser-Hermé, auteur de nombreux best-sellers sur la gastronomie et qui prône le mariage des produits de grande consommation et des ingrédients de luxe dans des recettes très rapides à la présentation décalée. Son époux, le célèbre pâtissier français Pierre Hermé en personne, célèbre pour avoir révolutionné le monde de la pâtisserie, conçoit, lui, pour Dar Ahlam (la maison des rêves en français) de délicieux desserts.

On trouve ici le confort le plus voluptueux dans un décor – signé Catherine Glazewski – aussi contemporain que fidèle au caractère originel de la kasbah. Quant aux jardins, ils sont l’£uvre de Louis Benech, le grand paysagiste français connu, notamment, pour l’aménagement du jardin des Tuileries à Paris ou encore pour avoir tapissé de plantes grasses le toit-terrasse du Hermès Dosan Park à Séoul, en Corée du Sud.

 » Des jardins doux « 

A l’inverse de tant d’autres, la palmeraie de Skoura n’a rien perdu de son caractère agricole. Louis Benech en a parfaitement tenu compte pour concevoir les jardins de Dar Ahlam : il y a disposé un potager, une oliveraie, un champ de blé, des ensembles d’arbres fruitiers… Exactement semblables à ceux cultivés, sur les parcelles voisines, par les agriculteurs de la région. Ce choix d’éléments agricoles s’accorde avec le projet de Thierry Teyssier de s’inscrire dans la perspective du développement durable de la région : pour lui, l’activité hôtelière est aussi le gage que seront préservées les activités traditionnelles locales.

 » Je m’efforce, explique le paysagiste, de créer des jardins doux, faciles à entretenir.  » Mais pour le plaisir des vacanciers, il fallait également concevoir des coins et recoins, des lieux d’ombre et de fraîcheur avec autant de rigueur qu’un architecte en mettrait à bâtir une maison. Il fallait aussi alterner les zones très travaillées avec celles plus sauvages, des parcelles à l’ordonnancement strict avec d’autres qui dégagent, au contraire, une impression de liberté.

Louis Benech a joué sur les registres de son art comme un compositeur avec les instruments de l’orchestre. Il y a un jardin blanc, un gris et aussi un jaune. Il y a une  » jungle « , une allée d’oliviers, de vastes pelouses. Il y a encore un jardin d’herbes, un autre de senteurs. Ce qui unit ces espaces variés ? L’antique seguia dans laquelle, depuis des siècles, circule l’eau de la palmeraie. Que seraient ces splendeurs sans ce liquide vital ?

Ce qui donne son unité à l’ensemble, c’est, par-dessus tout, la  » patte  » du paysagiste et, effectivement, l’agréable douceur que génère son travail.  » Mon paradis, confie-t-il, c’est la nature plus que le jardin.  » Le plus grand talent de Louis Benech n’est-il pas de rendre invisible son travail, et de laisser croire à l’agencement spontané des espèces entre elles ?

Ceux qui résident à Dar Ahlam, sous un palmier, au bord d’un champ de fleurs, à l’ombre d’un vénérable olivier, près d’un gazon strict, partagent des moments inoubliables. Dans des mises en scène toujours renouvelées, Thierry Teyssier les convie, à des repas féeriques. Chaque partie du jardin a son style, et chacune, dans le moindre détail, impose ses couleurs. Mais partout règne la même harmonie dans des parfums délicieux… Et quand vient la nuit, scintillent mille et une lumières magiques.

Carnet d’adresses en page 48

Reportage : Luxproductions.com

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