Le sens de la fête, il a ça dans le sang, Jean Paul Gaultier. Biberonné aux nuits fauves de l’âge d’or du Palace, mythique boîte de nuit où se bouscule le Tout-Paris à l’époque où il décide de créer sa propre griffe fin des années 70, celui que les médias qualifiaient alors d' » enfant terrible de la mode  » vient de s’offrir un flash-back délirant vers ce temple de l’insouciance mâtiné de culture gay, reconstitué le temps d’un de ces shows haute couture dont il a le secret dans son théâtre de la rue Saint-Martin, à Paris. On n’a pas tous les jours 40 ans, il est vrai. Un anniversaire symbolique qui coïncide justement avec le passage, le 1er janvier dernier, de la licence des parfums du couturier dans l’escarcelle de Puig, déjà propriétaire de 55 % des parts de la maison de couture Gaultier depuis 2011. Désormais détenteur des droits de propriété intellectuelle des fragrances et autres actifs associés, le groupe familial catalan entend faire de ce nouveau pilier l’un des leviers de croissance de l’entreprise qui développe aussi les parfums Paco Rabanne, Nina Ricci, Valentino et Prada, entre autres. Faisant table rase des demi-succès du passé, les parfums Jean Paul Gaultier miseront tout, dans un premier temps du moins, sur les deux jus iconiques de la maison, Classique et Le Mâle, amenés à représenter 10 % du chiffre d’affaires de Puig qui devrait atteindre les 2 milliards d’euros en 2017. La toute nouvelle campagne de pub, mettant en scène les coulisses d’une Factory selon JPG, est peuplée d’amazones en corsets, de marins musclés, de barques, de fleurs, de rouages en tous genres et de boîtes de conserve, bien sûr. Un petit monde truffé de détails délicieux minutieusement dessinés plan par plan par les équipes de Miles Aldridge & Dvein pendant les mois qu’a duré la phase de post-production du spot dans lequel apparaît même en cameo Jean Paul Gaultier himself !  » Ces deux parfums me tiennent particulièrement à coeur, justifie-t-il. Classique est mon premier féminin, son sillage de poudre de riz et de vernis à ongles c’est un peu ma madeleine de Proust à moi. Le Mâle, c’est pareil, son parfum de lavande me rappelle celui qui flottait chez le barbier quand j’étais enfant.  » Que les fans de ces deux best-sellers, qui continuent de caracoler dans le haut du classement des ventes de plusieurs pays européens, se rassurent : de nouvelles éditions collector –  » encore plus étonnantes  » nous promet-on chez Puig – arriveront en parfumerie dans le courant de l’année.

ISABELLE WILLOT

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