Looks exubérants et luxuriants sont au programme de l’hiver, tel un remède miracle à la morosité ambiante. Des coups d’éclat qui se déclinent de façon shiny, dark, colorée ou architecturée. Inspirations.

La mode n’est jamais monolithique et c’est tant mieux. Si, d’un côté, elle se pâme devant des coupes sobres et épurées, elle peut tout aussi bien mettre en avant un style extravagant. Une question d’équilibre, en somme. Apparue à l’hiver 12-13 pour secouer le courant minimaliste cher à la griffe Céline et à sa directrice artistique Phoebe Philo, la tendance baroque n’a jamais vraiment quitté les catwalks depuis. Qu’il s’agisse de bijoux démesurés, de broderies, de brocart, de lamé, voire de quelques touches bling, pas question de s’ennuyer, cette saison encore.

Le nouveau chef de file de cet état d’esprit n’est autre que le jeune créateur français Olivier Rousteing, chouchou des réseaux sociaux. La chaîne de fast fashion H&M ne s’y est pas trompée, puisqu’elle lui a demandé de réaliser une collection capsule, en vente depuis peu, qui regorge de robes rebrodées de perles et de strass, de micro-jupes drapées, de vestes aux épaules structurées incrustées de nacre… Rien n’est décidément too much !

Dolce & Gabbana n’est pas en reste. Chacun des défilés du label italien offre en effet son lot de dorures et embellissements.  » A côté des dentelles et imprimés floraux qui sont conformes aux codes de la marque, on trouve des ornements qui reprennent assez littéralement les formes du baroque, décrit Véronique Pouillard, historienne de la mode à l’université d’Oslo. Je pense notamment aux motifs en courbe et contre-courbe caractéristiques de cette esthétique, née de la Contre-Réforme, et qui s’est particulièrement manifestée au cours de la période 1600-1750.  »

Autre interprétation, plus fluide et moins littérale cette fois : le travail commencé par Alessandro Michele, à la tête de Gucci depuis moins d’un an.  » Il propose une mode luxuriante, qui mérite l’adjectif de baroque en raison de son goût pour les enjolivures, pour le détail et la surabondance affichée, et ce bien que les lignes soient éloignées du courant artistique des origines « , analyse l’experte, qui voit là une façon d’offrir une nouvelle fraîcheur aux consommateurs, tout en s’inscrivant en réaction à la récession.  » On peut par exemple penser à Gabrielle Chanel, connue pour le paupérisme chic de ses créations, mais qui, au plus fort de la crise économique des années 30, a également réalisé des robes du soir extrêmement luxueuses.  » Une envie de coup d’éclat qui prend, cet hiver, des accents dark, gold, graphiques ou colorés, selon les caractères et sensibilités des designers. Tour d’horizon, en quatre leçons.

PAR CATHERINE PLEECK

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