Une âme d’artiste. Jean Schlumberger (1907-1987) est né en France, dans une famille aisée, active dans le textile. Tout petit déjà, il a des prédispositions pour le dessin, mais ses parents voient en lui un futur banquier. Ce n’est que dans les années 30, lorsqu’il déménage à Paris, pendant les heures de gloire du surréalisme, qu’il peut mener une vie d’artiste. Une de ses premières réalisations sont des boutons pour la créatrice de mode Elsa Schiaparelli… pour qui des grands noms comme Salvador Dalí et Alberto Giacometti ont également travaillé.

Trois décennies chez Tiffany & Co. Après la Seconde Guerre mondiale, Schlumberger quitte Paris pour New York. Avec son ami d’enfance Nicolas Bongard, il ouvre une boutique sur la 5th Avenue, non loin du flagship store de Tiffany & Co. Une de ses fidèles clientes est Diana Vreeland, rédactrice en chef de Harper’s Bazaar et plus tard VogueUS. En 1956, il entre chez Tiffany & Co avec Nicolas Bongard, où il restera plus de trente ans.

L’amour des oiseaux. La nature était sa source d’inspiration principale, nourrie également par ses voyages en Guadeloupe, où il avait une maison, à Bali et en Thaïlande. Schlumberger esquissait des oiseaux de paradis, des hippocampes, des fruits exotiques – qui sont à découvrir au Musée des arts décoratifs à Paris -, et des  » artisans  » les transformaient en précieux bijoux 3D. Un travail de bénédictin, long parfois de plusieurs centaines d’heures.

L’objet phare de sa collection est Bird on a Rock (2.), un oiseau en diamants reposant sur le Tiffany Diamond, qui représente avec ses 128,54 carats un des plus gros diamants jaunes du monde. Cette pierre avait déjà été intégrée au collier Ribbons, une création de Schlumberger qu’Audrey Hepburn arborait pour la campagne de promotion du film Diamants sur canapé(1961).

Jackie Kennedy, une admiratrice addict. Schlumberger est également réputé pour ses bijoux en émail (1.), une technique du XIXe siècle selon laquelle une fine couche de substance colorée et vitreuse est posée sur de l’or 18 carats, et qui n’est plus utilisée de nos jours que par quelques marques. Par ailleurs, Jackie Kennedy était une admiratrice de ses bracelets et en portait toujours trois à la fois. Ils ont été si souvent photographiés à son poignet qu’on les appelle aussi les  » bracelets Jackie « , aujourd’hui encore des best-sellers de la collection. Il en coûte environ 23 000 euros pour une pièce…

Les créations de Schlumberger font partie d’une collection itinérante : www.tiffany.com

ELLEN DE WOLF

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