Envie de retrouver un teint de bébé ? Faites comme les people : une cure détox. Le dernier chic en la matière, c’est de la suivre dans un endroit paradisiaque, à l’abri des nuisances et du stress urbain… Le sud-ouest de l’Inde possède tous les atouts pour cette parenthèse bien-être.

Quand on évoque l’Inde, ce sont d’abord le vacarme des klaxons, la foule humaine, les bidonvilles… ou Bollywood qui envahissent l’esprit. L’Inde qui grouille. L’Inde et son milliard 220 millions d’habitants, classée derrière la Chine en seconde position mondiale en terme de population. Pourtant, en dehors des mégapoles comme Mumbay, Calcutta, Madras ou New Delhi, il existe des villages traditionnels qui dispensent calme, volupté et décor digne d’un plan de cinéma. C’est le cas dans le sud du Karnataka, une région verte et vallonnée, ainsi que dans le nord du Kerala, qui propose l’option balnéaire en prime, deux endroits encore méconnus du tourisme de masse. Mais probablement plus pour longtemps. Puisque deux beaux hôtels Vivanta by Taj viennent d’y ouvrir leurs portes…

Le plus époustouflant est sans conteste celui de Madikeri Coorg, un complexe de 43 villas, qui s’est installé au sommet d’une forêt tropicale. Parce que l’endroit se mérite – comptez un bon quatre heures et demie de routes sinueuses pour le rejoindre depuis l’aéroport de Mangalore -, la vue du lobby n’en est que plus somptueuse : un panorama sur une végétation brute, verte, puissante. Face à tant de beauté, le coeur des amoureux de la nature cesse de battre. Un point de vue dont on ne se lasse pas et que l’on peut aussi apprécier dans sa chambre grâce à une large baie vitrée. Ici, sans conteste, le spectacle est à l’extérieur : la déco est minimaliste, les matériaux nobles et respectueux de l’environnement, les couleurs des peintures minérales pour se faire discrètes afin de se fondre dans le paysage. C’est donc un bol d’air pur dans un cadre ressourçant qu’on vous propose pour démarrer votre détox. Et le calme. Absolu. Seul le petit moteur des 20 buggys (indispensables pour vous emmener d’un endroit à l’autre du complexe) vient de temps à autre perturber cette quiétude ambiante.

AU MILIEU POUSSE UNE RIZIÈRE

La suite n’est guère moins déplaisante : cours de yoga et salutations au soleil à l’aube depuis le lobby et sa vue fantasmagorique, randonnée guidée dans les vallons pour découvrir la faune et la flore, cours de poterie traditionnelle, secret de fabrication du pandi curry (la spécialité culinaire locale), partie de golf neuf trous ou encore massages qui feraient oublier jusqu’à son propre prénom. Les Jiva Spa ont une méthode singulière et tout en douceur pour débarbouiller les curistes de leurs tracas : les accueillir dans un doux effluve de basilic saint réputé pour son aspect relaxant, leur tendre une tasse de vishudhi chai (une boisson purifiante au goût de miel), les embaumer pendant dix minutes dans un hammam, leur laver les pieds et démarrer enfin le traitement salvateur du massage aux huiles aromatiques, dont le degré de pression est adapté au confort personnel. Même les noms des salles de soin invitent à retrouver l’essentiel, les éléments primaires : Akash (ciel), Vayu (vent), Agni (feu), Prithvi (terre)… Il serait dommage de ne pas tester la signature locale : le traitement Gudda Bath, pratiqué et partagé dans la région entre générations. Dans une petite pièce à part, embrumée de vapeur d’eau, allongé à même le sol brut en granit, un enveloppement à base d’huiles et d’herbes nourrit le corps. A l’aide d’une eau chauffée au feu de bois dans une belle bassine en cuivre, l’esthéticienne nettoie et rince délicatement. Son touché lent a pour but de stimuler la circulation des énergies positives et de vous convier à une relaxation totale. Séance renouveau.

LA ROUTE DES (BONS) AUSPICES

Soyons honnêtes : la détox sera essentiellement spirituelle. Résister aux tentations culinaires serait une aberration puisque l’un des atouts des hôtels Taj se savoure dans l’assiette. Les chefs signent une déclinaison du meilleur de la cuisine indienne : Dal Makhani, Dum Ka Murgh, Phad Phak… Des plats succulents merveilleusement assaisonnés de mango chutney, de marinade au gingembre, de cardamome et de dizaines d’autres épices qui font virevolter les papilles. D’autant qu’une nouvelle aventure sensuelle se joue sur la feuille de bananier : goûter à cette myriade de saveurs avec les doigts. Cette expérience charnelle (mais non obligatoire) permet l’explosion des parfums. Sucré, salé, pimenté, acidulé, essayer, c’est adopter. Pour se nourrir à l’indienne, sans choquer ni devenir la risée des résidents, il est attendu de manger à l’aide de la main droite – l’autre, réservée à des usages moins glamour, est considérée comme impure -, de former une petite boule avec le riz, de creuser les doigts comme une cuillère, et de propulser délicatement la bouchée avec le pouce. Pour favoriser la digestion, une infusion au cumin et un verre de babeurre frais se dégustent en alternance.

 » If you have a good stomach, you have a healthy body « , souligne Gopal Jayaraman, le chef du Taj Bekal, répétant l’adage du Kerala. Le secret de sa cuisine ?  » La fraîcheur extrême des produits et le mariage ingénieux des épices.  » Ainsi, tous les matins, il achète six kilos de poisson à Palwkare, le village de pêcheurs voisin. Une promenade agréable pour plonger au coeur de la vie locale : une longue plage de sable roux, jalonnée de dizaines de barques en bois colorées, des enfants jouant tout habillés dans l’eau, et leurs parents s’affairant à trier la marchandise du jour. A l’horizon se dresse le Fort Bekal, dont la tour d’observation et le bastion sont toujours intacts depuis 1650. Il se visite de préférence avec un pique-nique sous le bras, pour se régaler du ballet des sourires éclatants et des saris colorés. Les Européens sont encore rares dans les environs de ce site ouvert depuis seulement vingt ans au tourisme. Leur présence est remarquée, appréciée… et souvent immortalisée. Dans le district voisin, un nouveau bain de sérénité se prend au temple du lac Ananthapuram qui a la réputation d’être gardé par Babia, un crocodile… végétarien ! Puisque la bête n’engloutirait que du riz, offert par les fidèles, depuis… les soixante dernières années.

ANGELINA, OBAMA AND CO…

De retour au Taj Bekal, dont l’arc des toits des chambres réfère à celui des backwaters typique du Kerala, plusieurs options : la méditation, une partie de cricket ou de tir à l’arc, une balade en kayak, un bain de soleil sur la plage privée, un massage ayurvédique, un déjeuner romantique au milieu de la rivière ou encore coupé du monde, dans la chambre, une pause lecture à l’ombre du rocking-bed, une brasse rafraîchissante dans la private plunge, ou le luxe d’un bain extérieur en amoureux. Ô temps suspends ton vol ! Une fois ressourcé, c’est le moment de profiter de l’escale aérienne à Mumbay, pour se plonger dans l’autre facette de l’Inde : la version vivifiante. S’offrir un bain de foule en visitant le fameux Gateway of India. Juste en face, le Taj Mahal Palace vaut également le détour. Reconstruit à l’identique depuis un attentat en 2008, il a retrouvé sa splendeur d’antan. Chaque couloir recèle une multitude de pièces en bois anciennes joliment travaillées, des tableaux, des sculptures, des étoffes de luxe. Un véritable musée qui aligne également 656 chambres luxueuses et douillettes. Réserver une nuit dans ses murs donne l’impression d’être un VIP, puisque c’est ici que Barack Obama, Nicolas Sarkozy, Tom Cruise ou encore le couple Brangelina logent lorsqu’ils sont en déplacement dans le pays…

PAR VALENTINE VAN GESTEL

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