» Je ne revivrais mes 20 ans pour rien au monde. « 

Girly, des stilettos Jimmy Choo à la blouse en soie Prada, Kristin Davis  » est  » tellement Charlotte quand elle s’installe à notre table, vérifiant pour nous que les micros fonctionnent, qu’on n’a aucun mal à la croire quand elle se dit habitée depuis dix ans par ce personnage qui, assure-t-elle,  » ne la quittera jamais « .

Weekend Le Vif/L’Express : Charlotte est incontestablement la plus féminine des quatre filles. Un style que vous assumez aussi dans la réalité ?

Kristin Davis : Oui, j’aime les vêtements de fille, même s’il m’arrive, comme tout le monde, d’enfiler un pantalon baggy. Lorsque la série a débuté, il y a dix ans, je n’étais pas du tout une fashionista. Je ne me considère toujours pas comme telle d’ailleurs même si je suis terriblement gâtée par les créateurs qui me prêtent des vêtements merveilleux. Pat Field a eu une énorme influence sur moi. C’est elle qui m’a progressivement convaincue que je pouvais porter ces vêtements de créateurs. Elle avait imaginé ce style  » sexy secretary  » pour Charlotte, bien avant qu’il ne revienne à la mode, comme aujourd’hui. Pour elle, ce qui importe c’est de trouver ce qui correspond à votre corps, à ce qui est juste pour vous. Les gens oublient cela à cause de son style à elle qui est très excentrique, comme celui de Carrie finalement.

Quel est le vêtement le plus extraordinaire qu’elle vous ait fait porter ?

La robe  » cygne noir  » de Zac Posen que l’on voit dans le film. C’était une robe sur mesure, une pièce unique, pas du tout faite pour être portée dans les rues de Manhattan. J’ai fait ce que j’ai pu pour marcher avec elle, vraiment. Cela demandait autant d’effort qu’une séance de gym, tant elle était raide, autoportante même, elle pouvait tenir debout par elle-même. Quand je l’ai rendue à Monsieur Posen, elle était, hélas, dans un état déplorable, déchirée de partout. Cela a dû lui prendre des heures de la repriser.

Pouvez-vous imaginer votre vie sans Charlotte ?

C’est difficile à décrire, mais elle ne m’a jamais quittée. Elle est restée en moi. Surtout grâce aux fans. Mais aussi le projet de film était dans l’air dès la fin de la série. Je ne me suis pas sentie coupée de l’équipe. Nous sommes tous restés en contact, quoi qu’on ait pu dire ou écrire, nous sommes des amis, nous formons une famille. Je n’ai pas vécu l’absence que le public a pu ressentir. J’ai aussi profité de ces quatre ans pour vivre un peu normalement. J’en avais besoin. J’ai travaillé pour Oxfam et je continue à le faire.

Si vous pouviez revenir en arrière, aimeriez-vous revivre vos 20 ans ?

Non, jamais. Même si ma vie en dépendait ! Et de toute façon, je ne changerais rien à ce que j’ai vécu. Les regrets sont des émotions inutiles. Nous faisons tous des erreurs, nous sommes humains. J’ai le sentiment que chaque année qui passe est meilleure que la précédente, et qu’il faut être conscient de cela. Cela se travaille. A 22 ans, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait et de ce que je pourrais faire un jour de ma vie.

Comme Charlotte, l’idée même de la solitude vous angoisse-t-elle parfois ?

Non, il n’y a aucune raison d’avoir peur, cela fait partie de la vie. C’est une idée fausse de croire qu’il faut à tout prix être en couple, ou mieux, marié, pour être heureux. Je crois qu’il faut apprendre à se connaître, ne pas se laisser piéger par les stéréotypes culturels sur ce qu’il convient ou non de faire de sa vie. Mais, attention, ne vous méprenez pas, je crois en l’amour. C’est merveilleux d’être amoureux.

Propos recueillis par Isabelle Willot

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