En quelques années, le paysage cosmétique a radicalement changé. Aujourd’hui, les laboratoires investissent plus que jamais dans la recherche fondamentale car l’efficacité des actifs doit être non seulement immédiate, mais prouvée scientifiquement.

« Aujourd’hui, deux grandes tendances scientifiques se partagent le marché. Elles reflètent deux profils de consommatrices, commente Alexis Clément-Fromentel, directeur marketing Helena Rubinstein Benelux. On les appelle les femmes  » mocassins  » et  » talons aiguilles « . Les premières, plus jeunes, très à l’aise dans la vie, se tournent vers les produits  » bio  » et naturels. Elles plébiscitent une cosmétique fraîche et hypoallergénique, des soins de protection et de réparation dès 30 ans. Ce sont des partisanes d’un monitoring de l’âge au long cours. Les secondes, des businesswomen, veulent tout et tout de suite, une efficacité instantanée et directement visible. Elles connaissent bien les dernières tendances en médecine esthétique et apprécient les soins à la frontière entre la cosmétique et le médical, élaborés à partir des ingrédients les plus pointus, issus des dernières technologies.  » Pour séduire ces dernières, les firmes cosmétiques ont donc revu leur copie en matière de textures et de présentations. Les formules plus fluides, proches des sérums, sont plus faciles à utiliser et pénètrent plus rapidement. Les flaconnages plus petits, inspirés des fioles pharmaceutiques et dotés, souvent, d’une pipette, sont plus économiques à l’usage et permettent un geste plus adroit tout comme un dosage plus précis et plus hygiénique. Très souvent, le conditionnement airless, sophistiqué et coûteux, contribue à préserver les ingrédients précieux.

L’autre exigence ? Les preuves d’une efficacité scientifique. Pour gagner en crédibilité, certaines marques ont recours à des labos indépendants. Les plus grandes sociétés cosmétiques disposent de leur propre structure de tests. Mesures instrumentales, empreintes de la peau, photographies analytiques, tests d’usageà Rien n’est laissé au hasard.  » Chez Beiersdorf, le département  » recherche & développement  » possède des équipements technologiques du plus haut niveau et nous travaillons avec 650 scientifiques triés sur le volet, souligne le Dr Simone Presto, Medical Manager Dermo Cosmetics and Health Care du groupe cosmétique. Nous analysons la peau aux différentes étapes de la vie grâce au système Primos, Phaseshift Rapid In-Vivo Measuring of Human Skin (mesure rapide in vivo de la peau humaine) et passons en revue une quantité importante d’ingrédients pour aboutir à des produits efficaces et sûrs pour tous les types et âges de peau. « 

Enfin, le monde de la beauté n’échappe pas à la tendance de la transversalité qui se traduit ici par une collaboration plus poussée avec le monde médical et ses praticiens. On réunit des plates-formes d’experts ou on imagine des partenariats avec des unités de recherche des facultés et des hôpitaux pour mettre au point protocoles et outils amplifiant les effets des formules. Quelques exemples ? Les Laboratoires Vichy ont noué un partenariat avec l’équipe du département de dermatologie de l’Université d’Iena, en Allemagne, pionnier dans l’utilisation des caméras bi-photoniques, permettant de visualiser les transformations à l’intérieur de la peau. Les Laboratoires Helena Rubinstein ont fait appel au CNRS de Lyon pour démontrer l’efficacité du dernier-né de leurs soins et les Laboratoires Givenchy s’inspirent des travaux du professeur indien Suresh Rattan, biogérontologue mondialement reconnu (lire aussi en page 42).

Par Barbara Witkowska

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