Barbara Witkowska Journaliste

pas de doute, le sac est devenu un accessoire très  » porteur « . géant ou mini, glamour ou élégant, ethnique ou ludique, sage ou extravagant, gai et coloré, il y en a pour tous les goûts, pour toutes les circonstances et pour tous les usages.

Carnet d’adresses en page 91.

Nouvel objet de tentation, le sac est bien plus qu’un simple accessoire. Tout comme la chaussure, il est directement issu de la mode, s’intègre à elle, la prolonge et poursuit l’histoire imaginée par le créateur. Pour la rendre visuellement plus forte, plus  » impactante « . Comme le prêt-à-porter, le sac affiche des volumes construits, un brin extravagants, s’inspire des tissus fluides, ose des imprimés audacieux et des coloris forts. Il accompagne chaque style de femme et signe la fin de l’uniformité.

A l’image du prêt-à-porter de luxe

Certains modèles de sacs, très haut de gamme, se distinguent par un tel degré de sophistication dans le look, dans le montage et dans les finitions, qu’ils se sont hissés au niveau de la couture. C’est le cas chez Versace, notamment. Les peaux sont lumineuses ou craquelées. Les teintes, pures ou saturées, sont explosives. Pourtant, le violet, le kaki, le jaune électrique, le fuchsia et le rose, cohabitent admirablement et harmonieusement. Les modèles adoptent les mêmes détails et touches décoratives que ceux qui agrémentent le prêt-à-porter de luxe : les £illères en métal sont appliquées comme des broderies, les mini-ceintures, utilisées à profusion, accentuent les volumes. Les fermetures à glissière, les boutons en nickel, les chaînes et les badges, complètent le show.

Chez Dior, le Saddle Bag (best-seller rappelant la selle d’un cheval) s’interprète en jean gris, gansé de cuir vernis rose, à l’instar d’une ligne du prêt-à-porter. Les pochettes Opéra de la ligne Street Chic explosent en veau vernis fluo jaune, orange et rose, tandis que le modèle demi-lune Admit it, est décoré de laçages façon corset.

Chez Chanel, les soies et les satins fluides voyagent des vêtements vers les accessoires. Les motifs, croqués par Karl Lagerfeld, résument l’essentiel du style de Coco Chanel. Dans une version très printanière, ce tissu habille un sac (accessoirisé, en prime, d’un foulard drapé en satin) et une ballerine.

Daniel Swarovski modernise les étoffes précieuses d’antan. Grâce à une nouvelle technologie, le cristal n’est plus serti ni brodé, mais se fait matière, pour devenir une peau. Par échauffement, la poudre et les pierres de cristal taillé se fondent au denim, à la soie, au cuir et au daim. La technologie  » cristal skin  » est en vedette du thème Croisière. Pochettes, cabas géants ou mini étincellent de jour comme de nuit. Egalement une ligne de sandales, de tongs et de bracelets manchettes.

Matières sensuelles

Le cuir haut de gamme, lisse et velouté, se taille toujours une place de choix. Le veau et l’agneau sont plus que jamais à l’ordre du jour, mais on note également l’apparition d’autres peaux. Louis Vuitton utilise la chèvre dans sa toute nouvelle ligne Suhali. Le malletier a été séduit par son grain naturel, extrêmement fin, ainsi que par sa solidité et sa souplesse. La chèvre habille plusieurs modèles sobres d’une élégance intemporelle, dont Le Fabuleux (porté à la main, très fonctionnel) et Le Talentueux (porté à l’épaule). Piqûres sellier, empiècements métalliques et la célèbre serrure évoquent les célèbres malles et bagages. Les pièces sont finies par un liséré de renfort en veau brillant, agrémenté de clous dorés, très tendance. Belle palette de coloris raffinés : prune, blanc, bleu et noir.

Dans l’esprit hippie chic, Christian Lacroix interprète le c£ur, son motif fétiche. Il se pose en patches de cuir ou en broderies perlées sur des volumes mous et décontractés, com-me la besace ou la bourse à glissière en cuir vieilli. Joli trio de couleurs : le blanc est rosé, le rouge est intense et le noir est… incontournable.

Mi-bohème, mi-ethnique, la collection de Céline joue sur les oppositions : lignes affirmées ou organiques, finitions rustiques et détails glamour, silhouettes souples ou plus construites, contrastes chaud-froid, rugueux-lisse. Décorés de clous de bronze ou de sequins en métal martelé, les sacs offrent une version élaborée et raffinée des besaces brodées de piécettes qu’on trouve dans les souks des villes orientales.

Dans les collections d’Olivier Strelli, le cuir se prête à toutes les variations. Craquelé, froncé, vieilli, tressé ou marbré, il habille des polochons sympathiques, des besaces souples ou encore des sacs baguette, à la géométrie plus structurée. Pour le soir, le couturier belge innove, en proposant un petit sac réalisé avec un nouveau matériau : des perles de résine bicolore. Décliné en beige/taupe et bleu/beige, il s’agrémente de longues franges qui lui confèrent une touche informelle.

La marque Soco puise son inspiration dans la tendance western, avec le thème Cheyenne et ses modèles en cuir velours. Les besaces molles à la souplesse nonchalante sont munies de longues anses en cuir tressé. La vedette est donnée aux tons naturels : bois, terre, sable, qualifiés de  » nouveaux basiques « .

Matière vedette au XVe siècle – pour recouvrir les meubles ou  » enrichir  » les murs des demeures prestigieuses -, le cuir de Cordoue s’offre une seconde jeunesse. A l’origine peinte ou dorée à la feuille, cette peau raffinée, reliéfée de ramages ou de fleurs stylisées est devenue trendy. La styliste belge Emmy Wieleman interprète les reliefs et les arabesques sur un modèle au volume décidé, disponible en jaune lemon, framboise, orange et vert menthe.

Envie de douceur

La douceur est une autre tendance dominante de la saison. Elle est inspirée par un nouvel art de vivre privilégiant notre besoin de tendresse et d’intimité, notre envie de se faire plaisir et de se faire du bien. Un nouvel art de vivre particulièrement palpable chez Lacoste qui vient de lancer une collection de maroquinerie, en s’appuyant sur le savoir-faire technologique de Samsonite. En vedette ? Le thème Palmsprings de la ligne Club et ses sphères, ses cercles, ses ovales et ses courbes. Bref, rien que de la rondeur et de la douceur pour les modèles inspirés de la housse d’une raquette de tennis. Taillés dans un cuir de vachette pleine fleur nappa au toucher moelleux, ils conjuguent une palette chromatique minimaliste, mais forte : blanc, rouge, noir et blanc/rouge. Une ligne de petite maroquinerie (porte-monnaie, trousse de maquillage, porte-clés) complète cette ligne ultraféminine.

Chez Bulgari, le nouveau modèle Décolleté s’inscrit, avec ses lignes audacieuses et souples, dans le luxe contemporain, dégagé de toute contrainte formelle. En nubuck de couleur (bleu clair, olive, saumon et sable), il a un toucher peau de pêche exceptionnel. Il est également proposé en veau verni, matériau envoûtant, d’une féminité exquise, décliné en bleu marine et beige et dans une version vert tendre, fraîche et très actuelle.

La tendance  » douceur  » est également mise en évidence chez Le Tanneur avec des matières soyeuses et douces comme une caresse, des formes organiques, souples et sensuelles. La palette des coloris, très chaleureuse, va du vanille au marron fauve. La ligne Solaise réunit des besaces et d’amples sacs portés main. La ligne Aussois, taillée dans la peau de vachette pleine fleur foulonnée, nous facilite la vie avec ces grands cabas zippés ou froncés, ces besaces rondes et généreuses.

Le grand retour des basiques

Dans un autre registre, les cabas et les besaces se déclinent à l’infini. Chez Texier, la collection Hip-Hop signe le retour du vinyle, décliné dans des coloris très jeunes : safran, blanc, vert d’eau, poisson rouge, orange et ciel. Astucieusement aménagée à l’intérieur (pochette GSM ou stylo), elle s’affichera à la plage et en ville. Sequoia imagine un grand choix de cabas en croûte de cuir, en toile coton imprimée de fleurs hawaiiennes ou encore en PVC translucide rayé. Les besaces, souples et confortables, sont en veau ou en agneau. Chez certaines, une sangle en toile robuste, ajoute une touche militaire, toujours très actuelle.

Longchamp fait la part belle aux imprimés. La ligne Croquis est placée sous le signe du carnet de voyage. Les grands cabas sont rehaussés de photos-souvenirs et de feuilles de cuir rebrodés. Pour celles qui sont d’humeur créative, la marque m. family propose le m. bag. Très ludique, ce  » sac à sacs  » aux lignes basiques décline deux tailles, trois modèles et cinq couleurs de base. Les anses en veau velours sont équipées d’un système de crochets qui, en quelques secondes, peuvent se parer d’un corps différent : en toile, en peaux de bêtes ou avec des plumes, pour le soir.

La  » business attitude  »

Hommes et femmes  » sans bureau fixe  » sont aujourd’hui légion. Certes, les maroquiniers se sont emparés rapidement de ce créneau porteur de la  » business attitude « , en lançant sacs et cartables, destinés à transporter dossiers et ordinateurs portables. Plutôt unisexes, ces propositions conservaient une nette allure masculine. Mais tout va changer. Voici les premières nouveautés, très fonctionnelles et bel et bien féminines. Le modèle Messina du fabricant belge Terre de Feu, en veau grainé, a été conçu à partir d’un format standard des dossiers et des documents de travail. A l’intérieur, une poche spécifique zippée, accueille les billets de train ou d’avion. Delsey propose Alinea. Sous ses allures de sac à main, raffiné et moderne, il protège parfaitement l’ordinateur portable grâce à une enveloppe amovible.

Tandis que Lacoste pense exclusi-vement aux hommes. La ligne Business, mise au point avec la complicité de Samsonite, s’habille de vinyle ou de cuir noir et se caractérise par des lignes fines et souples. Un sac à dos, un grand sac doté d’une housse amovible pour ordinateur, un porte-documents et toute une panoplie de petite maroquinerie.

Barbara Witkowska

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