La couture du baby-boom
Balmain, Carven, Jacques Fath, Guy Larocheà Les grands noms de la couture d’après-guerre. Leurs créations étaient portées par toutes les élégantes des Trente Glorieuses, dans le monde entier, avant de connaître de moindres et diverses fortunes. Aujourd’hui, certaines renouent avec le succès.
Le modÈle À suivre
Celui d’Azzaro. Sa première robe longue aux trois anneaux de strass portée par Marisa Berenson fait le tour du monde en 1968. La marque connaît un retour flamboyant depuis l’arrivée, en 2003, de Vanessa Seward, qui a su inventer un glamour moderne sans se départir des drapés ni des anneaux.
Les heures de gloire
Créée en 1945, la maison Balmain allie glamour, chic français et robes de princesse prisées autant par le gotha que par Hollywood. La même année, Carmen de Tomaso crée Carven alors qu’un an plus tôt Jacques Fath s’est établi. Jamais la Française n’aura eu autant de choix pour s’habiller qu’à partir de ces années-là. En 1992, dix ans après la mort de Pierre Balmain, c’est Oscar de la Renta qui prend les rênes de la création. Guy Laroche fonde sa maison un peu plus tard, en 1957. Sa femme à lui est moderne, séductrice (la fameuse robe noire décolletée dans le dos de Mireille Darc dans Le Grand Blond…) et très française. A sa mort, c’est Angelo Tarlazzi qui le remplace, puis Michel Klein et Alber Elbaz.
Les recettes qui marchent
S’affranchir du passé semble réussir à Christophe Decarnin, qui, depuis deux ans chez Balmain, conçoit une femme ultrasexy. Chez Guy Laroche, Marcel Marongiu, choisi en 2008, semble opter pour un changement en douceur, mettant l’accent sur des valeurs chères à la maison : coupes, belles matières, mais en jouant moins la carte de la couleur que ne le faisait Guy Laroche. Jacques Fath relance sa maroquinerie, et les choses bougent chez Carven, avec l’arrivée d’un ancien d’Hermès pour l’homme.
Les heures de gloire
C’est en 1912 que Madeleine Vionnet ouvre à Paris sa maison de couture. Ses robes à la grecque, ses coupes en biais et ses drapés révolutionnent la mode encore corsetée de l’époque. L’entre-deux- guerres marque aussi l’âge d’or de la maison Schiaparelli (1927-1954). Tout imprégnée d’esprit surréaliste, cette inventrice – adepte du rose shocking et des souliers-chapeaux – ouvre la couture au sens de la dérision. Cristobal Balenciaga, lui, règne sur les années 1950 et 1960. Ses robes aux formes épurées à la limite de l’abstraction, ses tissus raides et ses couleurs austères inaugurent une nouvelle modernité. A la même époque, le bottier Roger Vivier, roi du soulier bijou, collabore avec les plus grands (Christian Dior, Yves Saint Laurentà), invente le talon aiguille, choc, imagine des bottes en vinyle transparentà
Les recettes qui marchent
Trouver le créateur qui va savoir inscrire l’héritage de la marque dans le xxie siècle sans se faire écraser par le mythe ni le dénaturer. C’est le cas de Nicolas Ghesquière, qui perpétue l’esprit moderniste de Balenciaga depuis 1997, à travers des silhouettes sculpturales et couture imprégnées de culture SF. Rachetée en 2002 par Diego Della Valle, la marque Roger Vivier vit un second souffle sous la houlette créative du chausseur Bruno Frisoni. Références artistiques, artisanat de luxe, icônes revisitées (l’escarpin Belle de jour)… L’ADN Vivier projeté dans le xxie siècle. Un conte de fées que rêve de perpétuer le patron de Tod’s avec la griffe Schiaparelli, acquise en 2007.
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