Barbara Witkowska Journaliste

Effets de matières, architectures savantes et géométries sensuelles… Partisan de la féminité exacerbée, Yave interprète le glamour, pimenté d’une  » sexy touch  » subtile.

Sa collection  » couture « . Elle a une seule et unique source d’inspiration : l’escarcelle, autrement dit cette bourse portée à la ceinture, très répandue au Moyen Age. Yave (prononcez Yavé) la revisite en version du IIIe millénaire, parfois de manière symbolique et la décline dans 24 robes de princesses, toutes pièces uniques. Les modèles les plus forts ? Cette version longue en tulle de coton blanc, floue, volumineuse et virevoltante dans le bas, ornée d’un bustier-escarcelle. Blanc et stylisé, il est équipé de courroies en cuir et de biais en satin façon cuir. Dans un autre modèle, en satin noir  » cuir « , le bustier-escarcelle est bicolore noir et blanc. Il est décoré d’une boucle blanche et d’un important motif brodé de perles blanches. Singulières et spectaculaires, ces robes précieuses ont conquis une clientèle de princesses modernes qui n’aiment pas passer incognito.

Sa collection  » boutique « . Le biais, autrement dit le ruban de satin, en est l’élément fort. Il souligne les manches d’un manteau noir, structure le buste, dessine un décolleté, achève le bas d’une jupe. Les lignes graphiques et vigoureuses contrastent avec la sensualité des matières, disciplinent l’esprit mousseux et vaporeux d’une mousseline de soie, d’un chiffon de soie ou d’un coton froissé. Cette garde-robe festive et  » habillée  » s’adresse à la femme dotée d’une silhouette  » de la Belle Epoque  » (selon les termes de Yave), fière de montrer ses formes dans des soirées mondaines.

Son parcours. Yave est né à Kinshasa en 1970 au sein d’une  » famille heureuse « . Ses premiers rendez-vous avec la mode ont lieu très tôt… au domicile familial. Son père, professeur de langues, passe ses soirées à imaginer, tailler et coudre des robes de cérémonie pour les femmes des expatriés. Le jeune Yave délaisse alors ses copains pour jouer avec les belles étoffes, les ciseaux et les aiguilles. Quand il débarque en Belgique, à la fin des années 1980, sa vocation est tracée. Il décroche le diplôme en stylisme à Saint-Luc, gagne de nombreux concours, peaufine ses connaissances en haute couture auprès de Louis Féraud et de Christian Lacroix, à Paris, avant de se poser, définitivement, dans le quartier Dansaert, à Bruxelles. Sa boutique, ouverte en 2001, a acquis depuis lors une belle renommée auprès des femmes actives, férues d’un style personnel, alliant l’exubérance et la rigueur.

Carnet d’adresses en page 176.

Barbara Witkowska

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