La folie Hong Kong

Les superlatifs manquent pour décrire Hong Kong. Cette ville unique, belle et très sûre dégage une énergie folle et vous entraîne dans un tourbillon de sensations, une farandole d’images qui se télescopent, et vous plongent dans le creuset de son émulsion orientale/occidentale. Visite d’une ville incroyable à découvrir avec Weekend.

Le  » Port aux parfums « , nom chinois de Hong Kong, constitue désormais une destination à part entière, et non plus une courte escale duty free entre deux vols. Car cette splendide cité, porte d’accès de la Chine méridionale, a parfaitement réussi son entrée dans le nouveau millénaire, sans pour autant renier son riche et turbulent passé.  » Ce que j’aime le plus dans ma ville, ce sont les incroyables contrastes qui s’entrechoquent et créent ce dynamisme contagieux « , s’enthousiasme Douglas Young, le jeune et talentueux designer fondateur de G.O.D.  » Ici, vous êtes confrontés à ce que le monde occidental peut proposer de plus hype, tout en préservant une identité très chinoise. « 

Une cadre naturel exceptionnel

Contrairement à Shanghai, mégapole hallucinante qui ne dort jamais, Hong Kong semble plus flegmatique (peut-être sa British touch ?) mais ce n’est qu’une apparence car elle témoigne d’une énergie bien réelle. Ici, chacun profite au mieux d’une certaine qualité de vie et ne fonde pas tout sur le travail non-stop. Pas étonnant quand on voit l’exceptionnelle situation de l’archipel, avec ses centaines d’îles sauvages, propices aux escapades romantiques ou sportives. En une demi-heure, on passe de l’urbanisme frénétique à la nature calme et authentique. Le week-end, les habitants désertent la ville pour les plages, les montagnes et les villages de pêcheurs sur pilotis qui émaillent cette partie de la mer de Chine.

Le meilleur shopping du monde

A Hong Kong, le shopping est un vrai sport d’endurance. Et au moment des soldes les plus dingues de la planète (juillet-septembre et décembre-janvier), la course se transforme en sprint pour arracher le dernier article de grande marque, parfois à plus de 80 % de réduction ! Du foisonnant marché typique de plein air aux galeries marchandes marbrées et luxueuses, il est quasi impossible de ne pas succomber. Mais voyons le bon côté des choses, c’est aussi un parfait moyen de découvrir les différents visages de la villeà Du shopping culturel en quelque sorte !

Echoppes traditionnelles d’herbes et de plantes médicinales dans Western, haute couture à Central et Admiralty, soieries et chinoiseries à Stanley et Mong Kok (le quartier le plus dense du monde avec 200 000 habitants au km2 !), mode nippone du côté de Causeway Bay, électronique vers Wan Chai, marchés pittoresques et grandes griffes internationales sur Kowloonà Bref, de quoi avoir le tournis, d’autant que la plupart des magasins ouvrent sept jours sur sept jusque tard le soir.

Mais la ville vaut également pour ses anciens quartiers un peu défraîchis qui renaissent sous l’impulsion de jeunes créateurs et designers qui y ouvrent leurs showrooms. C’est le cas de SoHo, au sud d’Hollywood Road (la rue des antiquaires). Le coin le plus tendance abrite bistrots branchés et boutiques de stylistes mais aussi de petites échoppes et cantines chinoises qui, espérons-le, résisteront à l’explosion des loyers commerciauxà

Frénésies nocturnes

Pour goûter à ce que Hong Kong peut offrir de plus délirant une fois la nuit tombée, il faut se fondre dans la foule compacte qui arpente les rues piétonnières du district de Lan Kwai Fong. Sous un dais de néons psychédéliques et d’enseignes chinoises multicolores, bars, cafés musicaux et restaurants à la mode envahissent ce fief fréquenté presque exclusivement par les expatriés et les VIP. Pour une virée plus locale, optez pour Causeway Bay et notamment les alentours de Times Square, une étonnante version  » nouilleorquaise  » de la célèbre place avec ses panneaux publicitaires géants. Nuit et jour, le quartier fourmille d’une population éclectique (locaux, touristes, famillesà) attirée par les cinémas, les boutiques superdétaxées et les innombrables restaurants, sans oublier les boîtes de nuit, plus populaires que celles de Tsim Sha Tsuià Cool durant la journée avec ses musées, sa promenade le long de la baie sillonnée de jonques et de sampans, Tsim Sha Tsui devient le soir le rendez-vous des beautiful people qui se retrouvent au Félix, le restaurant décoré par Philippe Starck au 28e étage de l’hôtel Peninsula, avant de finir la nuit dans les bars lounge et clubs les plus hype, situés dans One Peking Tower, un des plus récents buildings de la ville.

Vertical vertigo

Sur la planète architecture, Hong Kong figure probablement parmi les villes les plus verticales. Hormis le poétique centre de congrès, une aile d’oiseau planant au-dessus des eaux de la baie, toutes les constructions poussent vers le ciel. Deux images se télescopent. Celle des magnifiques gratte-ciel qui s’égrènent le long de la baie, £uvres d’architectes de renom comme I. M. Pei, Paul Rudolph, Remo Riva, Cesar Pelli ou Norman Foster. Bâties pour la plupart selon la tradition du feng shui (vent et eau en mandarin), ces tours abritent bureaux et hôtels de prestige. Leurs seuils arborent de grandes sculptures de lions qui montent la garde. La tradition veut en effet que cette présence hiératique protège les hôtes de la malchance. Tous les soirs, un féerique show de lumières balaye les façades de verre et d’acier de lasers colorés. Haute de 315 mètres, surmontée de mats élancés, la Bank of China Tower de Pei est un des immeubles les plus remarquables. Sa conception repose sur la symbolique du diamant, pour rappeler l’élan du peuple chinois, et sur celle du bambou pour illustrer la régénération et l’espoir. L’autre image de la verticale est celle des tours d’habitation. Beaucoup moins reluisantes et sans spectacle. Des cités-dortoirs vertigineuses sorties de terre dans l’urgence. Pour endiguer ce casse-tête, un projet pharaonique devrait voir le jour : la construction d’une deuxième ville dans les Nouveaux Territoiresà suspendue à près de cent mètres de hauteur ! Appartements, bureaux, jardins, centres commerciaux seront reliés par des ponts et passerelles au-dessus de l’actuelle zone résidentielle au nord de Kowloon. Une première mondiale qu’initiera l’architecte Lao et qui repoussera très, très loin les limites aériennes de l’urbanisme.

Sandrine Gayet – Photos : Pascal Béroujon Hong Kong en pratique, pages 44-45.

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