La grande vague spa
Art du massage, bienfaits de l’eau, relaxation … Aujourd’hui, la beauté du corps passe par le bien-être de l’esprit. C’est le credo des spas, ces nouveaux centres de beauté et de remise en forme qui jaillissent jusqu’au coeur des villes.
C’est un vrai phénomène-beauté qui a commencé à faire fureur aux Etats-Unis. Spa : ces trois lettres qui font rêver toutes les « stress victim » désignent tout centre de remise en forme ou institut de beauté de luxe, qu’on y fasse halte une semaine ou plus (« Destination Spa » ou « Urban Retreat ») ou, ponctuellement, une demi-journée ou une journée (« Day Spa »).
Le mot spa fait référence à la station thermale des Ardennes belges fondée en 1326. Il vient du mot wallon « espa » (fontaine) et du latin « spargere » (répandre). Le bénéfice extraordinaire de ses sources lui a valu de grandes heures de gloire jusqu’au début du XXe siècle. On y venait pour « prendre les eaux », requinquer sa santé et respirer le bon air. Il est aussi possible que le terme « spa » puise ses sources dans l’expression latine « sanitas per aqua » (ou « saleus per aqua »), la santé par les eaux.
Le bien-être en symbiose avec la nature
Thermes des temps modernes, les spas d’aujourd’hui réunissent toutes les techniques (balnéothérapie, diététique, sauna, hammam, relaxation) visant au bien-être du corps et de l’esprit. Vogue oblige, des spas se développent aussi en Belgique, à Bruxelles, bien sûr, et en Wallonie. Entouré de forêts et de vallées verdoyantes, surplombant le lac de Warfaaz, l’élégant hôtel Dorint Spa-Balmoral jouit d’une situation exceptionnelle. Construit en 1971, il était juste équipé d’une piscine. Lorsque Nick Kleingeld rachète l’hôtel, en 1998, il s’attache à le moderniser et y ajouter un centre de remise en forme. « Les gens commencent à découvrir le bien-être, précise-t-il. Dans le passé, on n’osait pas dépenser de l’argent pour se faire chouchouter. Aujourd’hui, tout a changé. Tous nous sommes de plus en plus sollicités et nous n’avons plus le temps de prendre régulièrement une semaine de vacances. Or une journée ou un week-end, dédiés au bien-être, font le même effet. Par conséquent, notre objectif était d’offrir cette oasis de relaxation, dans une région magnifique, facilement accessible, même pour les Bruxellois. »
Le centre de remise en forme, aménagé dans une extension nouvellement construite, est directement accessible de l’hôtel par l’ascenseur. L’espace accueillant la piscine a été agrandi par une véranda, prolongée, à l’extérieur par une terrasse verdoyante. On peut y faire quelques brasses ou suivre des cours d’aqua-gym. Un sympathique bar, où l’on peut déguster un jus frais ou se restaurer « light », sépare la piscine de la salle fitness. Ici aussi, on consolide sa forme face à la forêt. Les cabines de soins déclinent trois soins « hydro » : une cabine de massage sous affusion, une cabine douche où l’on pratique le jet à distance, suivi d’une douche « manteau » (ces deux soins améliorent la circulation et sont efficaces contre la cellulite) et, enfin, une cabine où l’on plonge dans un bain bouillonnant, agrémenté d’huiles aromatiques. Sans oublier les cabines dédiées aux soins esthétiques classiques : massages, soins de visage, épilation, manucure et pédicure. Plus loin, l’espace détente allie un hammam, un sauna, une salle de repos et une terrasse extérieure avec jacuzzi.
Partout, même dans le sauna, de généreuses baies ouvrent sur la vallée et la forêt.
« Lors des travaux, nous avons tenu à préserver cette symbiose avec la nature, souligne Brigitte Kleingeld, épouse du directeur et son bras droit. Nous avons également veillé à ce que tous les espaces soient bien éclairés. La lumière apporte de la force. Toutes nos cabines de soins ont des ouvertures dans le plafond pour bénéficier de cet apport de lumière naturelle. L’intimité est un autre avantage. Les clients qui souhaitent passer deux journées de remise en forme, avec une nuitée à l’hôtel, ont un accès direct au centre et peuvent descendre en peignoir. Dans certaines zones, notamment sur la terrasse jouxtant le hammam ou le sauna, on peut circuler tout nu. On décroche complètement du quotidien. Le dépaysement est total. «
La forme par le plaisir
» Etre en forme ne résulte pas d’autodiscipline ou de sacrifices mais bien de saines habitudes. Et un quotidien sain ne signifie pas qu’il faille abandonner ce qui vous procure du plaisir. » Plein de bon sens, le concept de John Harris, coach britannique, s’exporte bien dans les capitales européennes et s’est bien implanté sur le toit du Château du Lac à Genval, juste à côté du Martin’s Hotel, à 20 minutes de Bruxelles. Juste en face, le lac paisible, tout autour, une nature généreuse. Dans ce petit paradis de bien-être, suspendu entre le ciel et les arbres, un aménagement judicieux combine idéalement la partie » physique « , plus dynamique et les soins dits » mouillés « , plus relaxants. » Notre clientèle apprécie ce côté compact et convivial du centre, très friendly « , souligne John Martin, directeur de l’hôtel. Trois espaces vastes, clairs et aérés sont axés sur la dynamique du mouvement : cardio-fitness, musculation ou encore cours collectifs d’aérobic, de stretching, de jazz ou de yoga. Objectif ? La forme en douceur, personnalisée, guidée par un personnel attentif, à l’attention de tous les publics, de » 17 à 77 ans. » Juste à côté, on insiste sur la détente et le bien-être. On passe un bon moment dans la piscine de relaxation, dans le jacuzzi, dans le sauna ou au hammam. Le tout dans une ambiance inspirée des anciens thermes romains : mosaïques bleues et turquoise, quelques statues, tentures jaunes savamment drapées. On termine par un massage, au choix : shiatsu, réflexologie plantaire, sportif ou californien. Et quand il fait beau, on s’installe sur la grande terrasse (500 m2) pour un moment de méditation et de farniente : la vue est superbe. Preuve que le bien-être a la cote : John Martin vient de sacrifier, à l’hôtel, son restaurant gastronomique pour ouvrir « Genval les Bains », un « bar, restaurant, coffee and tea room », dans l’air du temps, aménagé par Alberto Pinto avec la complicité d’Huguette Martin. Côté déco, c’est cosy et tendance : patines dans la masse, gris et prune, fauteuils en osier et en cuir, un bar sympa, baigné de lumières pastel changeantes. Côté cuisine, c’est light et actuel : de la fusion food, des salades, des plats végétariens. Bref, des plats étonnants au goût, sans être trop avant-garde. Après une journée dédiée à la forme et au bien-être, on passe un délicieux moment gourmand, dans un havre de paix face au lac. John Martin réfléchit déjà sur d’autres services : « Il faut être très proche des nouvelles idées, à l’écoute des désirs des clients. Pourquoi pas un institut de beauté ? Nous avons beaucoup de demandes dans ce sens. »
» Mind, Body & Soul «
Changement d’ambiance. Bois blonds, tissus chatoyants, moquettes moelleuses, couleurs apaisantes… le décor du Champneys CityClub, situé au coeur de Bruxelles, juste à côté de l’hôtel Conrad, est très smart, soigné et raffiné. Ici, sur trois niveaux et dans un espace totalisant 2 500 m2, tout est conçu, dans les moindres détails, pour le bien-être du » Mind, Body & Soul » (l’esprit, le corps et l’âme). Ce concept est déjà développée, avec succès, au célèbre Champneys Health Resort, à moins d’une heure du centre de Londres. Dans la partie « dynamique », on entretient sa forme physique, soit sous la surveillance d’un moniteur (ils sont tous diplômés en éducation physique), soit dans un cours collectif de step, de stretching, de yoga ou aérobic. « Les cours programmés ont toujours lieu. S’il n’y a qu’une seule personne, elle aura un cours particulier », souligne Stéphane Henrijean, directeur général du Champneys. La partie spa réunit deux piscines (1 m 20 et 1 m 40 de profondeur), un sauna, un hammam, un jacuzzi, une salle de repos ainsi que six cabines où sont pratiqués les soins esthétiques classiques, ainsi que des enveloppements de boue ou d’argile. Des massages sont aussi proposés. On peut même choisir sa propre ambiance : lumière ou bougies, musique ou silence. A midi, on se restaure, légèrement (en peignoir, si on le souhaite), dans un bar convivial. » Notre objectif est d’offrir un endroit agréable où l’on puisse retrouver ses repères, explique Stéphane Henrijean. Aujourd’hui, il faut s’occuper, tout le temps, des autres. Or, de temps en temps, il est nécessaire de s’offrir le luxe de s’occuper de soi-même. C’est la raison pour laquelle je définis le Champneys comme le plus beau club d’égoïstes qui existe. » Cette philosophie répond pile-poil à la demande de nos concitoyens stressés et overbookés. La clientèle est plutôt masculine (65 % d’hommes contre 35 % de femmes). « Les hommes d’affaires commencent à « se libérer », poursuit Stéphane Henrijean. Ils se réservent une après-midi pour s’occuper d’eux-mêmes. Les collaborateurs doivent, dès lors, s’adapter à ce rythme. Cela dit, ce choix a des répercussions énormes, très positives, sur la qualité du travail. Certes, les hommes sont d’abord des inconditionnels des salles de sport et de la piscine. Petit à petit, ils se détendent et osent profiter des soins esthétiques et des massages. Une fois conquis, ils sont beaucoup plus réguliers et plus fidèles que les femmes. «
Et aussi
Aménagé dans le château de Hauster, superbement rénové, le Château des Thermes offre une oasis de bien-être dans un cadre verdoyant. Côté soins, l’association des vertus des eaux thermales (chaudes) de Chaudfontaine et des huiles essentielles, des algues et du sel de mer. Au programme : hydromassages dans la spectaculaire piscine extérieure (eau de source), chauffée à 34 °C, traitements de boue, massages relaxants et soins du visage et du corps personnalisés. Pour vivre la vie de château jusqu’au bout, on s’offre aussi un break gourmand, en savourant une cuisine légère, subtile et très originale.
A Uccle, dans une rue calme et pleine de charme, Zohra Schöller vient d’ouvrir Esthetic Thermae, un vaste institut combinant tous les soins esthétiques du visage et du corps ainsi que des soins « mouillés » de balnéothérapie. Une véritable baignoire de thalassothérapie est équipée de 25 programmes pour traiter les différentes zones du corps. Dans la cabine de douche multijets, on peut se rafraîchir ou réaliser un massage à l’aide de six jets. Dans le sauna, on profite de la thérapie des couleurs. Dans le hammam, on bénéficie de l’aromathérapie, avec des huiles essentielles de bouleau ou de romarin. Le cadre, contemporain et très calme, contribue à la détente parfaite.
Le Centre de mise en forme et de beauté Irène Kessler a été ouvert à Luxembourg, il y a vingt-sept ans. Une antenne bruxelloise, aménagée dans un élégant hôtel particulier d’Etterbeek, a suivi rapidement. Une longévité rare, due, selon Jean-Pierre Kessler, administrateur, au « professionnalisme de tous les collaborateurs ». Au fil des ans, la palette des soins n’a cessé de se développer. A côté d’un programme complet pour le visage et le corps, des soins « mouillés » (bain bouillonnant, lance à jets, hammam) récoltent, stress oblige, de plus en plus de demandes. La cure la plus demandée est la « relaxation », comprenant des enveloppements (de boue marine, d’argile ou de sel de mer), un bain bouillonnant et un massage réalisé par Marc Hergot, massothérapeute et instructeur de tai-chi-chuan. Egalement possibilité de cours collectifs ou particuliers de cette gymnastique chinoise.
Carnet d’adresses en page 95.
Barbara Witkowska
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