Pati Dubroff met en beauté le Tout-Hollywood et dirige aujourd’hui l’équipe maquillage célébrités de Dior. Rencontre avec une véritable star du make-up.

Son nom ne vous dit sans doute rien, pourtant c’est elle dont sont redevables le teint de Sharon Stone, le regard de Naomi Watts, le sourire de Kate Winslet… Connue à Hollywood pour son art de manier pinceaux et fards, Pati Dubroff est chargée depuis l’an dernier d’entraîner et de chapeauter les neuf make-up artists de la fameuse Pro Make-up Team de Dior. Véritable commando venu des quatre coins du monde, cette équipe met en beauté les stars lors d’événements comme le Festival de Cannes. Grâce à son expérience forgée auprès des plus grands photographes et son talent incomparable pour révéler la facette glamour d’un visage, Pati Dubroff s’est fait un nom à Hollywood.

Weekend Le Vif/L’Express : Comment êtes-vous devenue make-up artist ?

Pati Dubroff : A 18 ans, je suis partie à New York comme vendeuse de maquillage dans le grand magasin le plus chic de l’époque, Bergdorf Goodman. J’ai rapidement commencé à travailler pour des séances photo et sur des tournages pour la télévision. J’ai rencontré des photographes, des mannequins et de grands maquilleurs comme François Nars, dont je suis devenue la première assistante. Il participait à tous les défilés, Paris, Milan, New York… et je le suivais partout. C’était un excellent professeur. Il réalisait la moitié d’un visage et je faisais l’autre, ou bien encore il commençait le maquillage et me donnait les instructions pour le terminer. Et puis, il m’a envoyée le remplacer sur des shootings avec Mario Testino, Peter Lindbergh… Ces gens-là m’ont accordé leur confiance et j’ai pu me faire un nom.

Jusqu’à Hollywood ?

Une fois passé la grande période des top- modèles, au milieu des années 1990, les magazines ont commencé à choisir des actrices pour illustrer leurs couvertures. Elles devenaient incontournables dans le monde de la mode et j’étais amenée à travailler de plus en plus avec elles. Mon agent à Los Angeles avait de très bonnes connexions avec Hollywood et mon mari habitait là-bas, ce qui a achevé de me convaincre. J’ai quitté New York pour le monde du cinéma.

Quelles actrices maquillez-vous ?

Naomi Watts, Kate Bosworth, Kate Winslet, Jennifer Garner, Sharon Stone, Diane Lane, et encore beaucoup d’autres ! Je pense qu’elles apprécient ma façon de mettre en valeur leur beauté naturelle tout en faisant ressortir leur glamour. Toutefois, il y a aussi un aspect moins technique. Ainsi, lorsque vous maquillez quelqu’un, vous êtes à quelques centimètres de son visage. Vous entrez dans son intimité, son espace vital. Le courant passe avec certaines actrices, et moins avec d’autres. Celles avec qui je travaille ont un tempérament qui correspond à ma façon de faire. Les divas capricieuses trop botoxées vont voir d’autres make-up artists… Quel est votre pire souvenir ?

Un jour où Gwyneth Paltrow, qui sortait d’un plateau de télévision, et devait être prête en cinq minutes pour se rendre à la première d’un film. Nous étions dans une petite salle de bains à peine éclairée, elle était en train d’enfiler une robe, quelqu’un s’occupait de sa coiffure, j’essayais désespérément de la maquiller et son manager lui tirait le bras pour partir ! Sur le coup, on était complètement paniqués, mais, avec le recul, on en rigole et on se dit qu’on est vraiment très loin du glamour qui fait rêver les spectateurs !

Comment êtes-vous arrivée chez Dior ?

Il y a quatre ans, je maquillais Naomi Watts, qui était nommée aux oscars pour son rôle dans 21 Grammes. La directrice des relations publiques de Dior aux Etats-Unis m’a demandée si je voulais travailler en partenariat avec eux sur cet événement. Cette rencontre a débouché sur un contrat qui a été étendu à l’international deux ans plus tard. Dior rassemble tout ce que j’aime : une vision moderne de la mode et des produits de qualité.

Quel est votre rôle au sein de la maison ?

J’ai plusieurs casquettes. Ma mission principale est de former les neuf maquilleurs de la Pro Make-up Team, qui m’accompagnent sur les festivals de cinéma, mais cette  » dream team  » est également chargée d’exporter les codes de beauté Dior à travers le monde. Je donne aussi ponctuellement mon avis, en termes de texture, de coloris ou d’application, sur les produits en cours de développement.

Propos recueillis par Louise Prothery

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