Depuis 1997, la Belgique a son salon du prêt-à-porter. L’initiative, due à trois charmantes visionnaires aussi tenaces que talentueuses, a (très) bonne presse dans et hors frontières. Mais elle sert aussi d’exemple, surtout pour le Kid’s Fashion Brussels (le volet  » enfants  » de ce salon réservé aux professionnels de la mode), aux autres manifestations de ce type pourtant dotées de dix fois plus de moyens. En dépit de la morosité ambiante, le Kid’s Fashion Brussels mais aussi le Men’s & Women’s Wear (les salons de prêt-à-porter hommes et femmes) acquièrent, chaque saison (l’événement se déroule deux fois l’an à Grand-Bigard), une dimension cosmopolite et une aura créative en hausse. Acheteurs, fabricants, fournisseurs, détaillants, etc. viennent volontiers de très loin pour étudier l’offre des marques belges û toujours leader û, et étrangères proposées, dans un cadre idyllique, par les nombreux exposants. Ces salons à dimension humaine, rythmés par la convivialité sur mesure et l’accessibilité des services (happenings, navettes gratuites, dates bien pensées, espaces restauration gracieusement mis à la disposition des visiteurs…), présentent également des défilés de mode, des espaces dévolus à la création pointue, des conférences sur le sujet. Ainsi que des concepts divers tels que Kid’s Life Style (tout ce qui englobe les loisirs des têtes blondes), un espace puériculture ou le tout nouveau ABE, un lieu zoomant sur le streetwear  » évolué « , destiné à la cible des 20 à 35 ans, etc.

C’est là le fruit du travail acharné, du bon sens inné et de la capacité d’anticipation de la SA Sociéthèque où officient les organisatrices Nathalie Graevenitz, Joëlle Vandenbemden et Dominique Jacques. Très complémentaires par leurs acquis respectifs et leur connaissance du marché du vêtement, les protagonistes reconnaissent en ch£ur qu’en janvier 1997, en lançant ce projet qui ne manquait pas d’étoffe, elles n’auraient jamais pensé arriver là où elles sont aujourd’hui.  » Nous nous sommes faites toutes seules, déclarent-elles, non sans une certaine fierté. Nous finançons toutes nos actions et projets à l’aide de fonds propres. Néanmoins, nous disposons de l’aide de certains attachés économiques et commerciaux de la Région de Bruxelles-Capitale. Et nous collaborons activement, avec Modo Bruxellae et Créamoda, la Fédération belge de l’habillement.  »

Dès le départ, le message des organisatrices est clair : si le  » made in Belgium  » orchestré par les créateurs anversois et bruxellois triomphe sur les podiums européens, les marques et la mode belge ont besoin d’une synergie et d’un rayonnement à partir de la capitale. Le Salon belge du prêt-à-porter souligne donc, en amont, le savoir-faire des divers intervenants de la mode belge. Tandis qu’en aval, il jette des ponts entre ces talents vestimentaires et les interlocuteurs étrangers (acheteurs, presse internationale…). Dans ce secteur, les découvertes, les nouvelles rencontres sont vitales.  » Notre succès croissant nous a permis de mieux faire entendre notre voix, disent les organisatrices. Mais tout ceci n’aurait pu avoir lieu sans un formidable travail d’équipe et a une capacité de curiosité colossale pour tout ce qui se passe, ici et ailleurs.  »

M.H.

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