Barbara Witkowska Journaliste

 » Ere by Repossi  » signe… une nouvelle ère dans la joaillerie. Cette ligne délicieusement anticonformiste s’adresse aux très jeunes femmes. Et séduit déjà les étoiles de la génération montante de la jet-set.

Des fils d’or dessinent de merveilleuses volutes, arabesques, courbes et contre-courbes sur les doigts et les avant-bras. Parfois, quelques diamants tout ronds éclairent les bijoux de magnifiques éclats. Ailleurs, c’est une véritable dentelle en or qui se pare entièrement de minuscules brillants… Comme, par exemple, ce volumineux bracelet qui épouse voluptueusement le poignet. Les bagues longues ou courtes, manchettes, boucles d’oreille et pendentifs se déclinent en or noir, blanc, jaune ou rose, pour les parures les plus précieuses.  » Czarina  » est la première collection de la nouvelle ligne  » Ere by Repossi  » signant… une nouvelle ère dans l’histoire de la maison Repossi Joailliers.

La passion en héritage

Gaïa Repossi et son amie Eugénie Niarchos se connaissent depuis… le berceau et vivent une enfance dorée et insouciante sous le ciel azuré de Monaco. Plus tard, Eugénie partira à Londres pour se consacrer à des études littéraires. Gaïa, elle, s’installera à Paris et s’inscrira en archéologie à la Sorbonne. Curieuse, passionnée par la vie, par l’histoire et par l’art, elle dessine et peint depuis l’âge de 14 ans. Comme bien des jeunes filles, elle adore la mode, surtout Chanel (comme sa maman) et Martin Margiela, ainsi que les accessoires de Lanvin et de Balenciaga. Très tôt, elle découvre aussi la beauté des pierres. Son père Alberto Repossi l’emmène en Inde où elle admire des  » pyramides de pierres précieuses  » et commence à s’initier à leurs mystères. Elle aime aussi les bijoux de son amie Eugénie qui, fidèle à ses origines grecques, porte souvent le  » tsjotki « , le chapelet byzantin ainsi que de très belles croix de l’art orthodoxe aux entrelacs exubérants et baroques.

Un jour, une idée jaillit dans l’esprit de Gaïa et d’Eugénie. Les temps ont changé. Les jeunes femmes d’aujourd’hui aimeraient porter des bijoux de facture joaillerie, mais plus légers et évanescents, sans être ostentatoires et mieux adaptés au quotidien. Alors, pourquoi ne pas imaginer une ligne de joaillerie rien que pour elles ?  » Czarina  » est une collection à la fois sacrée et sacrilège, faisant référence à l’imagerie religieuse,  » Imaginons les Czarines portant des bijoux pour leur beauté et pour symboliser leur foi « , souffle Gaïa Repossi. Les parures d’  » Ere by Repossi  » évoquent la richesse baroque et les fastes de la Russie byzantine, le tout revisité dans un esprit actuel où même des touches provocantes trouvent leur place, par la présence, notamment, de l’or noir qui fait référence à l’engouement pour cette couleur dans la mode.

Alberto Repossi est ravi que sa fille unique soit animée du désir de s’approprier l’histoire familiale en y insufflant sa propre vision de la joaillerie, plus proche des tendances de la mode et des goûts des jeunes. Dans la foulée, il lui a confié la direction artistique de la maison. Pour commencer, Gaïa vient de mettre à plat l’image de Repossi Joailliers, en imaginant une campagne superbe et un peu iconoclaste et en faisant aussi appel au mannequin Marie Meyer (Viva Agency), une belle brune typée, à la personnalité affirmée. Les photos en noir et blanc, shootées par Clarisse Canteloube, reflètent la vision de la beauté et de l’élégance de Gaïa Repossi : moderne, épurée et surtout très naturelle.

Quatre générations Repossi

L’histoire de la maison plonge ses racines en Italie. Pietro Repossi fonde l’entreprise en 1920. Son fils Constantino ouvre la première joaillerie à Turin. Alberto se familiarise très tôt avec l’univers fascinant des pierres précieuses qu’il va chercher en Orient. Dans les années 1970, en Italie, la menace des Brigades rouges et des kidnappings plane en permanence. La maison joaillière lance alors des bijoux ornés de pierres semi-précieuses, susceptibles de moins attirer de convoitise. Mais face à l’insécurité ambiante persistante, les Repossi décident de quitter Turin, s’installent à Monaco et ouvrent une boutique à l’hôtel Hermitage. Le Rocher vit son époque de gloire et les happy few de la terre entière s’y bousculent. Les élégantes raffolent des parures Repossi Joailliers où se mêlent délicieusement l’exubérance et la fantaisie italienne et l’esprit indien. Les somptueuses créations de la maison conjuguent admirablement un savoir-faire inouï, une créativité surprenante et des pierres d’exception.

En 1985, Repossi s’installe aussi à Paris, à la place Vendôme. Toujours proposé eux aussi, ses bijoux sertis de pierres semi-précieuses provoquent un tollé auprès des joailliers voisins mais ils ne tarderont pas à être adoptés par toutes les maisons. L’autre innovation ? L’introduction dans la joaillerie de l’or noir (il s’agit de l’or plongé dans un bain galvanique de rhodium). L’or noir sera d’abord utilisé pour les montres, lancées en 2000, puis dans les bijoux. Depuis 1994, Alberto Repossi est également fournisseur officiel breveté de la famille princière de Monaco. Lors de l’édition 2007 du célébrissime Bal de la Rose de Monte-Carlo, en mars dernier, Charlotte Casiraghi, arborait, outre une somptueuse robe Chanel, boucles d’oreille et bague en diamants griffées Repossi.

Carnet d’adresses en page 92.

Barbara Witkowska

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