Regroupés sous le label LENY, designers et icônes de mode se mobilisent pour l’environnement en créant des vêtements collectors au profit de l’association d’Al Gore. Une vente exclusive aura lieu à Bruxelles le 28 juin. Weekend offre à 10 lecteurs la possibilité d’y participer.

Périmée à jamais, l’image baba de la mode dite équitable. Aujourd’hui, les produits estampillés bio, tendance éthiquement correct, se soucient autant de leur style que de leurs valeurs. Plus une semaine ne passe sans que l’on nous rapporte la naissance d’un nouveau label, au nom souvent improbable (Makabu, Monsieur Poulet, Kamakala, Ekyog…), distribué dans les concept stores pointus des mégapoles et porté par des people désireux d’adopter une attitude  » green friendly  » au top de la branchitude. Les créateurs et les grands noms de la mode embraient eux aussi, si l’on en croit le succès rencontré par le salon Limited Edition New York, mieux connu sous le nom de LENY. Durant cette foire d’un nouveau genre, accessible seulement sur invitation, qui s’est tenue au cours de la Fashion Week new-yorkaise en février dernier, des designers stars et de très belles maisons (Marc Jacobs, Diesel, Diane von Furstenberg, Missoni, Paul & Joe, entre autres…) présentaient des pièces exclusives créées en série limitée pour LENY dans le but de soutenir financièrement The Climate Project, l’association fondée par Al Gore, le très médiatique défenseur de l’environnement.

Douze fashion-icons (*) ont également dessiné une série de tee-shirts collectors eux aussi chargés de faire passer le même message :  » Nous devons agir vite et ensemble pour l’avenir de notre planète, assure Mariel Gamboa, instigatrice du projet. Le discours du monde de la mode peut avoir un impact énorme sur les consciences collectives. Avec LENY, nous voulons créer un lien direct entre la mode et la protection de l’environnement.  »

Une démarche qui peut paraître surprenante venant d’un univers à la réputation superficielle et dont la survie dépend de la (sur)consommation collective…  » J’avais des doutes à l’idée de démarrer une collaboration avec le monde de la mode, reconnaît Jenny Clad, assistante personnelle d’Al Gore dans une interview accordée au quotidien britannique « The Guardian ». Mais au final, c’est l’industrie qui fera la différence car les autorités publiques n’agissent pas assez vite. Grâce à LENY, notre message touche un autre public.  »

Alors que les modèles commandés en février dernier arrivent dans les boutiques hype de Londres, Paris et Milan où l’on se les arrache, une vente exclusive aura lieu à Bruxelles le 28 juin. Un rendez-vous unique et accessible, comme le salon LENY lui-même, exclusivement sur invitation – vu le petit nombre de pièces disponibles -, auquel Weekend a le plaisir de convier 10 lecteurs férus de mode et de consommation durable (lire encadré ci-dessous). Sur les étagères de cette boutique éphémère s’aligneront bien sûr les tee-shirts déjà cultes de fashion-icons (3 exemplaires de chaque) mais aussi des éditions limitées des bijoux d’Anna Sheffield, la créatrice new-yorkaise de la marque Bing Bang, ainsi que la collection Rain Couture de Jose Enrique Oña Selfa. Soit dix imperméables s’inspirant chacun d’une décennie du siècle dernier, dont ils empruntent les codes et l’allure, comme une ombre d’hier projetée dans la vie d’aujourd’hui.

 » J’avais très envie de participer à une action en faveur de l’environnement, un thème crucial qui nous concerne tous, rappelle Jose Enrique Oña Selfa, directeur artistique de Loewe. En même temps, c’était aussi l’occasion pour moi de me relancer, sous mon nom, en douceur, avant de présenter une collection complète, avec tout ce que cela sous-tend de travail et d’investissement. Je voulais proposer un projet cohérent, une réflexion sur le changement climatique sans pour autant travailler le bio ou les couleurs naturelles, ce qui ne correspond pas à mon esthétique. C’est ainsi qu’est venue l’idée des imperméables, ce vêtement qui permet, par essence, de se protéger des intempéries. C’est aussi l’accessoire de mode que l’on réinterprète chaque saison, une référence.  »

S’il a renoncé au chanvre et au bouton recyclé, Jose Enrique Oña Selfa inscrit pleinement ses créations dans le concept de  » durabilité « .  » Je voulais que la femme puisse s’habiller de façon élégante et casual à la fois, poursuit le designer. Que ce soit extrêmement bien fini, entièrement biaisé à la main, pas du n’importe quoi qui ne tient pas. Mais un vêtement qui dure.  »

Invitée elle aussi à présenter ses bijoux à Bruxelles, Anna Sheffield insiste tout autant sur la notion de durée.  » Tous mes bijoux sont faits à la main, dans des métaux précieux, assure-t-elle. J’aime l’idée qu’on s’y attache, qu’on se les transmette. Produire en série limitée, comme pour LENY, c’est intéressant car cela rend les objets plus spéciaux, cela donne envie de les garder.  »

(*) Carine Roitfeld, Christy Turlington, Diane

von Furstenberg, Gwyneth Paltrow, Helena

Christensen, Inez van Lamsweerde et Vinoodh

Matadin, Jade Jagger, Kate Moss, L’Wren Scott, Margherita Missoni, Sophie Albou, Yvonne & Koji.

Isabelle Willot

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