Les créateurs de chez nous ont le vent en poupe. De Glenn Martens pour Y/Project à Dries Van Noten, en passant par Cédric Charlier et Anthony Vaccarello désormais à la tête de Saint Laurent. Voici leur signature toute personnelle apposée sur cet automne-hiver qui débute.

DRIES VAN NOTEN

 » J’avais la volonté de créer une émotion avec le défilé. C’est un moment essentiel, tout compte, les vêtements, la musique, la lumière, le maquillage, l’atmosphère. Et l’invitation aussi, comme un début qui donne le ton et annonce où l’on va et ce que l’on veut. Elle est signée Gill Button, une artiste londonienne que j’ai découverte sur Instagram, j’y suis régulièrement, j’aime ce medium très visuel, j’ai besoin d’inputs pour créer et puis c’est amusant et très intéressant de voir des gens qui portent nos vêtements d’une manière autre, à laquelle je n’avais pas pensé. Gill a peint chaque invitation à la main, le résultat est incroyable. On en a même fait un petit livre à la place de notre catalogue. Je suis très fier de cette collection, je l’aime beaucoup, on a trouvé une bonne balance entre le côté très mode et le très portable et puis elle fait rêver les femmes. C’est important, je crois que tout le monde doit rêver un peu dans sa vie, chaque jour.  »

ANTHONY VACCARELLO

Il est fidèle à ses débuts, à sa fougue, à son essence : Anthony Vaccarello a le goût du corps montré et magnifié, la passion du laçage, l’art du cuir au cordeau et de la matière a minima qui laisse si bien parler la peau. Cette saison, joli cadeau, il s’offre des fleurs qui portent en elles un parfum légèrement nostalgique, empruntées à la tapisserie et aux broderies des matriochkas. Un défilé comme un dernier galop d’essai, en avril 2016, Anthony Vaccarello était nommé directeur artistique de la maison Saint Laurent. Affaire à suivre.

ANN DEMEULEMEESTER

UNE INSPIRATION : L’Enfant sauvage de François Truffaut,  » un thème récurrent chez nous, souligne le directeur artistique, Sébastien Meunier. Mais les inspirations ne sont qu’un prétexte à commencer, à donner envie, ce n’est pas forcément le message définitif. A la fin, c’est plutôt l’émotion du défilé qui compte « .

UNE FEMME :  » Elle est boyish, austère et en même temps excentrique mais secrètement, mystérieusement.  »

UN IMPRIMÉ :  » J’aime en créer sur des tissus différents, des laines, de soies transparentes, du cuir, cela n’a pas d’importance de savoir ce que c’est comme image, je cherche plutôt un effet esthétique énergique et un peu chaotique.  »

VÉRONIQUE LEROY

Des éclats d’or, en ceinture, en boucles d’oreilles ou en manteau, et un imprimé  » voiture  » parce que Véronique Leroy a – enfin – passé son permis de conduire, un petit challenge réussi,  » une prise de risque  » qu’elle transforme en print et qu’elle distille sur ses silhouettes, sur de la soie crêpée ou du cuir. Chez elle, chaque collection est liée –  » Cela découle d’avant, soit en réaction soit dans la continuité, je continue à explorer et à retravailler sur ce que j’ai fait la saison précédente, c’est un chemin. Je suis pourtant obligée d’oublier un peu sinon je refais la même chose, je suis obsessionnelle.  »

CÉDRIC CHARLIER

 » Le point de départ de la collection ? Des photos anciennes de marins. Je voulais m’approprier ce thème tout en gardant sa gamme chromatique assez rigide mais iconique, faite de bordeaux, de bleu marine et de jaune. Je l’ai fait mien grâce au Lurex, à une certaine brillance, à de la poussière de paillettes, aux laines extrêmement masculines des cabans, dans une version contemporaine. De saison en saison, je m’offre la liberté d’aller d’une inspiration à une autre, la main ne change pas, elle évolue, ma patte est là. Le contraste m’a toujours intéressé et l’exploration constante d’une certaine dualité, d’ailleurs présente dans notre vie. Cela donne la possibilité de découvrir des chemins inattendus.  »

VERONIQUE BRANQUINHO

Cols immaculés, visages dans la même gamme, robes éthérées et parkas à capuche. Ces demoiselles romantiques aiment également les sequins, les plumetis, la maille arachnéenne et les pantalons larges.

LE MINIMALISME COUTURE

LE MINIMALISME COUTURE

GLENN MARTENS

Lui, c’est le jeune prometteur. Glenn Martens oeuvre pour Y/Project. Issu de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers, créateur à son nom d’abord et finaliste du concours LVMH, il a de beaux jours devant lui.  » J’ai rompu avec le passé quand j’ai repris la marque, il y a trois ans, ce n’est pourtant pas une rupture mais une transition. On a réussi à poser les nouveaux codes sans choquer la clientèle et, depuis un an et demi, on a confirmé ce que l’on veut faire, cela grandit à la vitesse grand V. Naturellement je prends de plus en plus confiance, c’est la sixième collection. Et ma participation au concours organisé par LVMH m’a conforté. On est désormais une dizaine au studio et l’on va dépasser les 80 points de vente, cela commence à compter.  »

CHRISTIAN WIJNANTS

Des photos de sa mère dans les Alpes suisses + les coups de pinceau très art brut de Dubuffet + les poupées patchwork de Paul Klee = un automne-hiver joyeux et coloré par le roi de la maille.

UNE MATIÈRE

S’il fallait ne porter qu’une seule matière cette saison, ce serait le velours. Parole d’Haider Ackermann.

PAR ANNE-FRANÇOISE MOYSON

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