La to-do list de la rentrée

Un intérieur façon Mad Men, des couleurs gourmandes, des matières brutes ou recyclées, des meubles à monter soi-même ou des classiques revisités. Cet automne, la maison part dans tous les sens. Patchwork.

Récupéré.

Le summum du chic cette année ? Pouvoir dire que ses meubles ont été entièrement fabriqués à partir de déchetsà plus ou moins propres. On appelle ça l’upcycling (lire pages 38 à 40). Ainsi, le fauteuil tout rond du Suédois Martin Vallin pour Cappellini, baptisé The Secret Clubhouse, est uniquement composé de bouts de bois recyclés. Le compagnon parfait pour buller. Ça tombe bien, c’est l’autre méga-tendance de la rentrée.

Vive la petite laine !

Après avoir envahi les catwalks, le pull qui gratte descend en force sur la maison. Plus la maille est grosse et l’usage décalé, mieux c’est. Les plus audacieux craqueront pour cette lampe en tricot de Pudelskern Design pour Casamania. Son nom ? Granny !

Brute de déco.

On peut se demander si les frères Campana ont voulu rendre hommage, avec leur Cabana en raphia pour Edra, à la chevelure mal peignée de l’acteur britannique Russell Brand. Ce qui est sûr, c’est qu’avec cette armoire néandertalienne dans laquelle on ne sait toujours pas ce qu’on pourrait ranger, la marque italienne fait encore et toujours parler d’elle. Un vrai statement design. Qui – on prend les paris – risque d’être suivi.

C’est moi qui l’ai (presque) fait.

Ce projet-là, Enzo Mari le mûrit depuis vingt-cinq ans. La Sedia 1 – Chair d’Artek est vendue en kit : dans la boîte, on trouve des pièces de bois précoupées, des clous et les instructions de montage. Dans le même esprit  » Ikea chic « , Marcel Wanders livre sa chaise Babel pour l’éditeur français Xo en morceaux à visser soi-même.

On est fan des sixties.

Et des décors rétro de la série Mad Men. La collection Silver Lake de Patricia Urquiola pour Moroso semble sortie tout droit de la maison de Don Draper. Des accents vintage qui transparaissent aussi dans les tables Mixit d’Arik Levy pour Desalto et la lampe Bau Pendant de Vibeke Fonnesberg Schmidt pour Normann Copenhagen.

L’équation d’Aravena.

Pour l’architecte chilien, chantre du logement social à haute valeur ajoutée – donnée d’ailleurs par les propriétaires eux-mêmes qui customisent leur propre habitation en fonction de leurs moyens -, la célèbre équation stylistique de Mies van der Rohe est devenue  » less than less is even more « . Invité par Vitra à dessiner une chaise, il leur a proposéà Chairless : un morceau de tissu dont on s’entoure les reins et qui vous soutient le dos pour s’asseoir n’importe où.  » Si on enlève cette ceinture, il n’y a plus d’objet : il ne reste que le verbe, l’action de s’asseoir « , explique-t-il. Lorsqu’il crée, Alejandro Aravena essaie toujours de compresser au maximum le  » matériel « . Son idée, il l’a empruntée à des Indiens du Paraguay. Des hommes et des femmes qui n’ont pas les moyens de s’offrir une chaise. Et qui, même s’ils le pouvaient, n’en auraient que faire parce qu’ils sont nomades. D’accord, c’est conceptuel. Mais c’est confortable. Si, si. Envie d’en avoir le c£ur net ? Les ceintures fluo d’Aravena seront en démo dans l’espace de repos imaginé par Vitra sur Interieur 2010 (lire pages 66 et 68).

Magique carpette.

Cela fait quelques années déjà que le tapis est devenu l’accessoire indispensable des intérieurs hype. On le choisira bien voyant. Et bien entendu griffé, depuis que toutes les stars du design déclinent désormais leur univers en 2D. Chez Established & Sons, le tapis Wood Rug imitation bois de Richard Woods a tout bon, avec ses motifs en trompe-l’£il : LE gimmick déco du moment, si cher aux filles du collectif Front Design.

Une star sur les murs.

Son génie lui a déjà valu un prix Pritzker. Cet automne, Zaha Hadid présentera en avant-première lors d’Interieur 2010 (lire pages 66 et 68) sa première collection de papiers peints créés pour le fabricant belge Arte. On retrouve son style inimitable dans ces motifs tridimensionnels d’une profondeur vertigineuse. Le moyen rêvé de faire entrer – pour pas trop cher – un soupçon de l’architecte star chez soi.

Le design mis à nu.

Il n’y a que Kartell pour oser rendre un si bel hommage à la transparence. La collection des Invisibles de Tokujin Yoshioka est tout à la fois éthérée et imposante de par l’épaisseur même des modules -totalement inédite à ce jour dans ce type de plastique – qui composent les chaises et les bancs.

La patte VVD.

Avec Surface, l’architecte belge Vincent van Duysen signe, pour B&B Italia,  » la  » table de salon qui rencontre toutes nos envies. Parce que l’on peut pour ainsi dire la customiser soi-même en choisissant les nuances de bois, les couleurs des plaques et les dimensions que l’on veut. Du quasi sur-mesure.

En caméra cachée.

De loin, on pourrait presque le prendre pour une minicaméra de surveillance. Le nouveau spot encastrable et orientable Ultra Spy de Delta Light sera dévoilé lors d’Interieur 2010 ( lire pages 66 et 68). En voilà un qui aura l’£il sur nos £uvres d’art préférées.

Couleur de gourmandise.

Sur vos murs, êtes-vous plutôt sucré, salé, amer, acide ou umumi ? L’entreprise Boss Paints a posé la question à cinq grands chefs belges qui l’ont aidée à traduire en cent couleurs délicieuses ces cinq saveurs de base. Vingt tons par  » goût  » qui encouragent d’ailleurs, comme en cuisine, des accords surprenants. On aime beaucoup, et pas seulement pendant les mois en  » r « , le gris bleuté – salé – des coquilles de moule.

On s’en lave les mains.

Et plutôt deux fois qu’une dans les nouveaux éviers personnalisables pensés par les frères Bouroullec pour Axor. Ici, pas de design poseur. Que du pratique, du fonctionnel, du commode. Qui s’adapte même aux tout petits espaces. Et aux gauchers ! Les formes organiques douces au toucher sont la signature stylistique des deux Bretons.  » Pour nous, il est important de proposer des produits qui irradient le calme et créent un équilibre chaleureux à l’intérieur de l’espace « , assurent-ils. Mission accomplie. En prime le débit des mitigeurs a même été réduit à cinq litres par minute – contre sept pour des modèles classiques – pour minimiser au maximum l’impact sur l’environnement. Des étagères à la baignoire, ils ont vraiment pensé à tout. Une exclu belge de plus à voir lors d’Interieur 2010 ( lire pages 66 et 68).

Classiques colorisés.

Dans son souci permanent d’actualiser les icônes de sa collection I Maestri, Cassina a décidé de lancer, à côté de la traditionnelle version chromée en cuir noir tradition, de nouveaux tons tant pour les structures métalliques de ses meubles que pour l’habillage des coussins. Des couleurs approuvées par la Fondation Le Corbusier et les héritiers de Jeanneret et Perriand. Sur le site de la marque, un configurateur Web permet de simuler l’association voulue et d’en évaluer la pertinence esthétique. Un peu comme pour les films colorisés, il y en aura toujours qui ne jureront que par l’original. Mais ça donne quand même un sacré coup de frais. À découvrir en primeur sur Interieur 2010 (lire pages 66 et 68).

Hommage à l’ampoule.

La lampe à incandescence de Thomas Edison a vécu. Ingo Maurer lui avait déjà dessiné des ailes il y a quelques années. Ludique, La Plic de la créatrice belge Nathalie Dewez pour Ligne Roset lui offre un joli clin d’£il en guise de révérence.

Urban style.

Avec son petit côté  » c’est beau une ville la nuit « , la colonne lumineuse Tress de Marc Sadler pour Foscarini convaincra tous les citadins dans l’âme, fatigués de la déco brico écolo, de se la jouer light in the city.

La pause plaisir.

On ne s’en rend peut-être pas compte au premier coup d’£il mais l’assise Spun réalisée par Thomas Heatherwick pour Magis est une petite révolution dans le monde du design. Jamais personne jusqu’ici n’avait conçu de chaise parfaitement symétrique sur 360°. Car l’on peut bel et bien s’asseoir dans cette drôle de toupie. Le rocking-chair de demain, on vous dit.

En mode couture.

Quand une marque de couture se lance dans la déco, elle ambitionne toujours de  » décliner ses codes  » dans l’univers de la maison. Chez Jean Paul Gaultier, cela donne forcément une overdose de marinières sur canapé. La démarche des créatifs de Maison Martin Margiela est un rien plus cérébrale. Des fauteuils de styles et d’époques différents sont réunis sous une housse de lin blanc. Le résultat final est à la fois étrange et familier. Buzz assuré.

Horizons élargis.

D’ordinaire, on a plus de chance de trouver les créations de Peter Marigold chez les galeristes – c’est le New-Yorkais Murray Moss qui l’a lancé – que chez un éditeur en série comme Skitsch. Sûr, la Mirrored Wardrobe ne remplacera pas un vrai dressing mais elle fera merveille dans une petite chambre ou un long corridor étroit.

Par Isabelle Willot

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