Déjà auréolé du Grand Prix de l’Académie française, le jeune et souriant auteur suisse de 27 ans mène son suspense de main de maître. Rebondissements multiples, amour fou, amitié, intégrité et littérature : tout y passe et c’est génial !

Décrocher le Prix de l’Académie française c’est…

Le bonheur, je plane toujours ! C’est un joli message des Académiciens qui encouragent la jeune génération et lui donnent le droit de rêver. Je suis né à Genève, d’un père prof de français et d’une mère libraire. Ces  » parents du livre  » ont suscité ma curiosité littéraire.

Petit, vous vouliez devenir ?

Pompier, vétérinaire, pilote, Commandant Cousteau, musicien ou écrivain. À 9 ans, j’ai fondé un journal animalier. Puis, j’ai écrit une nouvelle et des ébauches de romans. Grâce à ces  » pierres « , j’ai pu atteindre les berges de l’écriture.

 » On ne naît pas écrivain, on le devient.  » Quels sont les ingrédients nécessaires ?

Il faut travailler très dur pour mettre de l’ordre dans ses idées. La sensibilité de l’écrivain est son capteur. Un livre doit ouvrir les yeux et divertir.

Tout comme votre héros, avez-vous eu un mentor ?

Non, j’aurais bien aimé avoir quelqu’un qui me guide dans la vie. L’écriture a donné un sens à la mienne, mais on peut aussi en être prisonnier, comme Harry Quebert, l’un de mes personnages.

Pourquoi  » les écrivains sont-ils des êtres fragiles  » ?

Ils vivent certaines choses plus fortement, comme s’ils évoluaient dans une maison de verre et non pas de pierre. Aussi doivent-ils se protéger.

Quel échec vous a permis de vous bâtir ?

Celui de ne pas être publié à plusieurs reprises. Ma force ? Me remettre perpétuellement en question. L’échec nous apprend à mieux nous connaître. Le seul  » sale type  » qui m’a découragé est Joël Dicker ! (rires) Il faut lutter contre soi pour continuer.

Le pire des mensonges ?

Celui qu’on se raconte à soi-même.

Et le pire des crimes ?

La haine car elle engendre le Mal.

Quel est votre sens de la vérité ?

Dans ce roman, tous les personnages ont raison car chacun a sa vérité. Certaines doivent être révélées, même si elles font mal, d’autres n’ont pas besoin d’être connues. Marcus, mon personnage principal, cherche la vérité, pour innocenter son ami Harry, mais il est rattrapé par la complexité des choses.

 » Les hommes ont des démons.  » Pourquoi vous fascinent-ils ?

Parce que ça leur donne une couleur, un corps. Les démons aident à mieux saisir les gens. On a tous des côtés sombres et tristes. C’est ce qui nous rend humains, aussi faut-il les accepter.

Vous n’êtes pas prêt à renoncer à quoi ?

Croire, rêver et espérer. J’aimerais qu’on arrête de nous dire que le monde est mort. Il faut avancer. La vie n’est-elle pas une arnaque extraordinaire ?

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, par Joël Dicker, de Fallois/L’Age d’Homme, 670 pages.

KERENN ELKAÏM

ON A TOUS DES CÔTÉS SOMBRES ET TRISTES.

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