LA VIE DEVANT LUI

L’acteur-réalisateur-chanteur français prend cette fois la plume pour nous conter dans cet ouvrage, à la première personne, ses souvenirs cinématographiques, sa recherche d’identité ou encore le passage difficile de l’enfance à l’âge adulte. Un livre inclassable mais néanmoins attachant.

Comment est né ce livre ?

J’ai tendance à regrouper mes petites affaires dans des boîtes. Ayant l’obsession d’archiver les choses, je trouvais intéressant de découvrir un lien entre elles. Ce livre tisse mon parcours en intégrant un scénario. Cela donne une mosaïque labyrinthique, qui montre comment un enfant du cinéma se construit à travers ses expériences, ses voyages et ses aventures.

L’art est-il salvateur ou destructeur ?

Salvateur, parce que dès que j’ai un peu de temps libre, je dois m’autogérer. Sinon, je risque de glander, de boire et de me perdre dans l’oisiveté. Le film décrit ici est lié à une panique quant à ma perception de la réalité. Il m’a aidé à remonter la pente. La vie reste une aventure compliquée, mais viable, composée de moments tristes et gais.

Vous citez Serge Daney :  » Prenez un enfant et assurez-vous qu’il rêve.  » Enfant, vous rêviez de…

Partir dans la vie pour faire quelque chose de fantastique. Les tournages du réalisateur franco-chilien Raoul Ruiz ont constitué une expérience très vivante. Ils m’ont marqué dans ce flottement entre rêve et réalité. J’étais un enfant introverti, à qui le cinéma a permis de sortir de sa coquille.

Que vouliez-vous devenir ?

Ça a commencé très tôt par le cinoche, mais je ne voulais pas m’avouer comédien. Je m’imaginais musicien de rock, tennisman ou footballeur. Ce goût du sport me vient de mon grand-père que j’adorais. Devenir prêtre demeure un fantasme… J’aime l’idée que quelque chose nous guide et nous porte.

Isabelle Adjani fut votre baby-sitter. Quel souvenir en gardez-vous ?

Je me rappelle vaguement d’une fille sublime, en train de lire un bouquin dans le salon.

Votre actrice préférée ?

Chiara Mastroianni pour son élégance, son intelligence et son £il rieur. Chez la femme, j’apprécie l’humour et le côté Woody Allen tourmenté, se posant beaucoup de questions. Nous avons vécu une belle histoire d’amour et je suis le parrain de son fils.

Qui incarne la femme idéale ?

Catherine Deneuve est la femme idéale et inaccessible. Quand je revois ses films, je la trouve insaisissable, mais jamais vulgaire dans la séduction. Elle m’inspire un amour fou, décroché de la réalité. Dans la vie, elle est drôle et curieuse de tout.

Qu’y a-t-il de plus mystérieux en vous ?

Je parle de moi de long en large, alors je n’ai rien à cacher ! Ce livre aspire à décrire quelqu’un qui passe d’une histoire à l’autre, d’un rôle à l’autre. Nous sommes tous des mutants.

Que pensez-vous de votre prénom ?

J’en suis fier. Un prénom nous influence, nous définit. L’identité constitue un sujet particulièrement flou. Savoir qui est Melvil, telle est la quête de ce récit.

Quel est Mon noM ?, par Melvil Poupaud, Stock, 280 pages.

KERENN ELKAÏM

DEVENIR PRÊTRE DEMEURE UN FANTASME.

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