Un jeu de mots dans l’entrée, un feu ouvert sur mesure dans le living, un hamac dans l’oil de bouf… L’architecte d’intérieur Kurt Wallaeys a multiplié les idées originales. Il a aussi marié technologie et convivialité pour faire de cet appartement-loft un cocon de bonheur.

Dès l’entrée, le ton est donné ! A la sortie de l’ascenseur, l’attention est aussitôt captée par cet opus dominant le hall : un rectangle en cuir rouge matelassé surmonté d’un montage graphique composé d’une paire d’yeux et de six lettres majuscules, T R O M P E. Le jeu de mots – trompe-l’£il – prend tout son sens quand on apprend que le regard qui vous fixe est celui de Kurt Wallaeys… l’architecte d’intérieur qui a conçu cet appartement-loft à haute valeur créative ajoutée.

En pénétrant dans le vaste et lumineux living, le visiteur est immédiatement attiré par une £uvre de jeunesse de Braem Bogaert, un carré bleu Klein utilisé comme point focal.  » J’aime tracer des axes, confie Kurt Wallaeys. Celui-ci, par exemple, relie la table ronde de l’espace repas à une table d’appoint rectangulaire suspendue sous l’£uvre de Bram Bogaert.  » Un autre axe se révèle, parallèle au premier.  » Il s’agit de l’axe de l’information, explique l’architecte d’intérieur. Il part de la bibliothèque intégrée au mur et se poursuit jusqu’à la télévision à écran plasma. Au passage, il croise une tablette haute, destinée à lire le journal, et le mobilier du salon, avec sa table basse posée sur un tapis bouclé tissé en coton et soie. « 

Les propriétaires apprécient les mobiliers signés : les chaises pivotantes de la table ronde sont les LC7 de Le Corbusier (Cassina), tandis que celles de la table rectangulaire sont éditées par Zanotta. Superbe lui aussi : le ballet des flammèches d’un feu ouvert à gaz De Puydt, un modèle horizontal (35 cm de hauteur et 3,20 m de longueur), serti dans un cadre en acier laqué de 7 cm d’épaisseur, dessiné par Kurt Wallaeys. Ce feu ouvert génère encore un autre axe, perpendiculaire, quant à lui, qui oriente le regard vers une passerelle à la paroi vitrée.

 » Ce loft est le produit de la réunion de deux bâtiments, poursuit l’architecte d’intérieur. Le living fait partie d’une construction récente. La cuisine, la salle de bains et la chambre, elles, ont été aménagées dans un immeuble plus ancien. Qui plus est, les deux volumes sont situés à un étage de différence.  » Kurt Walleys a réduit visuellement cet écart de hauteur, au point de l’éluder. Pour passer du living à la cuisine, on emprunte d’abord quelques marches, puis la passerelle, puis à nouveau quelques marches. Pour réduire son emprise sur l’espace, la largeur de la passerelle a été réduite de manière à loger dans le mur un rangement XXL. Grâce au recours à un mécanisme électrique, les portes de cette  » armoire  » peuvent être entièrement refermées, rendant ainsi l’installation invisible. A noter aussi : la paroi extérieure de la passerelle est réalisée en verre translucide, comme le sol, composé, pour sa part, de dalles de verre sablé de 1 m x 1 m et 2,4 cm d’épaisseur. Celles-ci sont équipées d’un système d’éclairage RGB, ce qui permet, la nuit, de faire varier la couleur de la lumière.

Dans leur décor ultracontemporain, d’un extrême raffinement, les propriétaires adorent recevoir et gâter leurs amis… Ils ont ainsi dédié la cuisine à l’hypertechnologie. On pointe d’emblée la batterie de trois fours – classique, micro-ondes, combi vapeur – alignés côte à côte. Sur le bar, placé dans un boîtier en inox, un écran tactile sert à la fois de télévision d’appoint et de poste de commande de toute la domotique. Amoureux de la pierre du Hainaut, qu’il a employée entre autres pour la confection de la table ronde du living, Kurt Wallaeys l’utilise ici pour la grande tablette du bar et pour le plan des cuissons.

Deux axes déterminent ici la circulation. L’un commence dans le  » couloir  » pour gagner le feu ouvert (à nouveau un De Puydt dessiné sur mesure par Kurt Wallaeys). Si la porte communicante est ouverte, on remarque alors la grande cabine de douche. L’autre axe, parallèle, conduit, à l’autre bout de la chambre, à une sculpture d’Arlette Meeuws. Ce personnage sur pied semble monter la garde sur un £il-de-b£uf monumental de 2,50 m de diamètre… souligné d’un néon bleu mauve. De telles dimensions permettent d’inclure, dans la partie inférieure de cette fenêtre ronde, un  » hamac  » fait de grands coussins garnis du même cuir blanc que les sièges pivotants Artifort.

Lorsqu’on s’allonge sur le lit, entouré de lampes Modular et habillé d’un couvre-lit en soie, on ne voit que l’immensité du ciel, avec pour point de mire le sommet d’un château d’eau. Un vrai bonheur que ces noces du high-tech et de la volupté.

Carnet d’adresses en page 147.

Reportage : Jean-Pierre Gabriel

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