Label Bruxelles

Le défilé. Vous avez 20 ans et vous voulez fêter votre anniversaire. Vous optez pour : a) la mise en boîte surréaliste d’un défilé de mode furieusement bruxelloise ; b) l’organisation de colloques sérieux et indispensables ; c) la préparation d’une mégafête de l’iris. Comme vous êtes la Région de Bruxelles-Capitale, vous ne chipotez pas, vous faites les trois, dans le désordre. Ici, en l’occurrence, c’est le petit a) qui nous intéresse – un défilé orchestré par Jean-Paul Lespagnard sous la tutelle de Modo Bruxellæ. Le 5 mai donc, à Tour et Taxis, sur invitation et devant un parterre transgenre fait de ministres, de femmes et d’hommes politiques, de gens de la mode, deux poignées de créateurs made in Bruxelles donneront à voir la quintessence de leurs collections siglées Annemie Verbeke, Cathy Pill, Delvaux, Jean Paul Knott, Jessie Lecomte, Mademoiselle Jean, Natan, Olivier Strelli et Sandrina Fasoli. Jean-Paul Lespagnard, tout auréolé de ses deux prix au Festival International de Mode et de Photographie à Hyères (2008) nous promet  » un vrai défilé, où l’on voit les vêtements, sans trop de chichis mais avec un twist, une surprise qui devrait faire son petit effet « . Faites-lui confiance.

Le passé. Hier, il y a vingt ans, la mode existait certes, mais autrement, pas spécifiquement bruxelloise, juste noir-jaune-rouge. Avec le succès des créateurs issus de l’Académie Royale d’Anvers bien malgré eux surnommés les six d’Anvers. Avec un label Mode c’est Belge lancé par l’Institut du Textile et de la Confection Belge. Avec la création de La Cambre Mode(s), vivier de jeunes talents. Il faudra attendre 1994 et Rufin Grijp, ministre de l’Economie et du Commerce extérieur de la Région bruxelloise pour voir naître la volonté d’une labellisation et la création de l’ASBL Modo Bruxellæ. Quand on demande à sa coordinatrice, Véronique Heene, la définition de la mode bruxelloise, elle pirouette  » qu’est-ce que c’est, la mode anversoise ?  » puis plus sérieusement la pose juste dans des frontières géographiques et artistiques –  » c’est l’expression personnelle de ceux qui vivent et travaillent dans la capitale et ont envie de créer des vêtements qu’ils aiment.  » C’est déjà beaucoup.

L’avenir. On l’aimerait radieux. Avec la sortie de terre d’un projet déposé par le Centre Dansaert : un Centre de la mode et du design qui, comme l’espère Véronique heene,  » initie un mouvement de création et où l’on accueille les talents pour les porter mieux et plus vite vers la réussite « . Sans faire de copier-coller de ce qui existe ailleurs. Bruxelles a tout à y gagner.

Anne-Françoise Moyson

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