Engagée mais pas militante, drôle et profonde à la fois, Aïssatou Diop cultive les paradoxes et les talents comme autant de richesses.

>> C’est qui ?

Découverte par le grand public grâce à la série télé Reporters, Aïssatou Diop est tout aussi à l’aise sur les planches, devant la caméra d’un réalisateur – on l’a vue aux côtés de Catherine Frot dans Odette Toulemonde (2007) – ou en concert. Touche-à-tout jusqu’au bout, elle travaille en ce moment à un album mêlant musique et photo.

>> Son âge ?

Aïssatou est née le 1er avril 1980, à Namur.

>> Pourquoi Weekend a-t-il choisi de lui donner la parole ?

Par sa curiosité tous azimuts, ses origines et ses choix professionnels métissés, Aïssatou est emblématique de la génération montante des artistes belges.

>> Pourquoi avoir relevé le défi ?

Parce que c’était une occasion unique de braquer le projecteur sur des initiatives, des personnes et des causes qui lui tiennent à c£ur. Lorsqu’on la rencontre dans son petit nid ixellois, la première chose qui frappe, c’est sa luminosité : son sourire ferait fondre une banquise. Une présence solaire qui lui permet d’être pluridisciplinaire. Cinéma, télévision, théâtre, chant… Aïssatou touche à tout.  » Pour être comblée artistiquement « , dit-elle. Même si c’est un peu par hasard qu’elle a choisi les arts de la scène –  » Au départ, je comptais étudier la communication  » -, sa réflexion lors de son examen final à l’académie de Berchem-Sainte-Agathe prouve qu’elle ne s’est pas trompée :  » Sur scène, c’est comme si j’étais à la maison.  » La communication attendra, elle commencera par l’IAD (Institut des Arts de Diffusion), à Louvain-la-Neuve. Eric De Staercke se souvient encore de son examen d’entrée :  » Elle est arrivée avec de grosses bottines, un pantalon large et une chemise de bûcheron. Elle était très différente d’aujourd’hui, pas du tout féminine. Pour sa première impro, elle a choisi de jouer un soldat qui marche au pas, avec une voix forte. Ce qui montrait déjà beaucoup d’imagination et son penchant pour l’autodérision. À travers ce rôle, elle dégageait déjà une force incroyable…  » Un tempérament de feu dans une silhouette de rêve. D’ailleurs, cette jolie métisse aux origines paternelles sénégalaises rêve d’un rôle fort au cinéma :  » Une femme qui se battrait contre une injustice. Quand j’étais petite, les films sur l’apartheid m’enrageaient !  » Ce n’est pas pour autant qu’Aïssatou est prête à s’ériger en porte-drapeau d’une cause :  » C’est l’injustice qui me touche. Sous toutes ses formes. Pas simplement le racisme. Je cherche à défendre l’humain.  » Pas de doute, Aïssatou, généreuse et tolérante, va faire de plus en plus parler d’elle…

Valentine Van Gestel et Delphine Kindermans

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