L’amour à la plage

© Lena Herzog

Depuis vingt ans, l’artiste néerlandais Theo Jansen travaille à la création d’une nouvelle forme de vie, poétique et sculpturale. En résulte un bestiaire de plage immortalisé par la photographe Lena Herzog et mis à l’honneur par les éditions Taschen.

D’un côté, Theo Jansen, passé par la faculté de sciences de l’université de Delft pour mieux imaginer une approche novatrice des arts plastiques, déclinée d’abord par le biais de la peinture, puis, depuis les années 80, à l’aide de sculptures oniriques. De l’autre, l’artiste pluridisciplinaire Lena Herzog, formée elle aussi à une tout autre carrière, la philosophie et la linguistique en l’occurrence, avant de se lancer dans la photographie à la fin des années 90. Au milieu, la rencontre de deux créateurs sensibles et atypiques sous la houlette de Lawrence Weschler, directeur émérite du New York Institute for the Humanities à l’université de New York, qui cosigne Strandbeest, l’ouvrage consacré par Taschen aux créatures de Theo Jansen, immortalisées par Lena Herzog.

© SDP

Sous le vent

Des créatures qui vont bien au-delà de la sculpture et se rapprochent plutôt d’une nouvelle forme de vie, capable de bouger et de survivre par elle-même. Captant le vent dans leurs ailes ultrafines, les Strandbeest, ou créatures de plage en français dans le texte, s’animent en effet soudain de mouvements étranges. Comme si ce n’était pas la brise mais bien du sang qui courait à travers leurs formes délicates, et non pas des tubes de plastique mais un tissu vivant qui composait leurs membres galopants. Une ménagerie délicate et poétique, qui s’adonne à un ballet aux frontières du réel sur les plages hollandaises où, grâce à un processus d’évolution, elles sont désormais aptes à trotter sur fond de mer, de sable et de soleil. Mais aussi à s’arrêter et à changer de cap si elles sentent un sol trop meuble ou de l’eau qui risqueraient de les déstabiliser.

Ode au surréalisme

Une œuvre vivante, sublimée par les images de Lena Herzog, qui célèbrent la vision de Theo Jansen et font ressortir de manière statique le croisement surnaturel entre l’animé et l’inanimé habitant chacune de ses installations. Et la maison d’édition de souligner que «le tout compose une œuvre d’art à part entière, découverte captivante d’une forme de merveilleux teintée de surréalisme qui fait naître de toutes nouvelles conceptions de l’existence», rien que ça. Quelle que soit votre destination estivale, l’été sera show.

Strandbeest. Les machines à rêve de Theo Jansen, par Lena Herzog, Theo Jansen, Lawrence Weschler. Taschen, 328 pages, 60 euros.

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