Depuis qu’un article du Financial Times lui a prédit une grande carrière internationale, la toute nouvelle boutique londonienne du designer ne désemplit plus. On y découvre un royaume lumineux des plus enchanteurs.

En couverture du supplément hebdomadaire du célèbre Financial Times, on découvre un homme sûr de lui, en sweat-shirt à motif tigré et chemise blanche boutonnée jusqu’au col, assis dans un fauteuil avec un flegme typiquement britannique. Si son nom commence à circuler outre-Manche et même outre-Atlantique, à Londres, Lee Broom fait parler de lui depuis longtemps déjà. Depuis septembre 2012 précisément, lorsque, à l’occasion de la Semaine du design dans sa ville, il avait aménagé une boutique éphémère ressemblant à s’y méprendre à une épicerie du XIXe siècle. Il n’en fallut pas plus pour lancer une marque à son nom.  » Ma collection se composait alors de meubles, mais je savais qu’il me fallait un produit accessible pour atteindre un public plus vaste. Un petit objet facile à garder en stock, un article attrayant qui permettrait de convaincre davantage de distributeurs « , se souvient-il. C’est ainsi que le Crystal Bulb, une petite ampoule en cristal qui convient à tous les soquets et coûte 130 euros, vit le jour… et fit très vite un tabac. Les yeux de Lee Broom se mettent encore à briller lorsqu’il évoque cette invention géniale : un peu comme le rouge à lèvres pour une grande maison de luxe, ce bulbe est à la portée de toutes les bourses et attire le public vers le label.

L’étape suivante a été franchie il y a quelques mois lorsque, du haut de ses 37 ans, le créateur a ouvert dans la capitale britannique une petite boutique rien qu’à lui. Le magasin, baptisé Electra House, est situé en plein coeur de Shoreditch, le quartier créatif d’East End. De l’extérieur, le bâtiment ressemble à une galerie d’art. A l’intérieur, les Crystal Bulbs sont suspendus dans des cubes en verre et les meubles enfermés sous d’énormes cloches transparentes. Des bougeoirs en cristal tournent lentement sur un plateau, dans un coffret en verre. On se croirait dans une bijouterie de la place Vendôme à Paris…

Lee Broom est arrivé dans le monde du design en faisant un détour chez Vivienne Westwood. À l’origine, il voulait être créateur de mode et participa, à 17 ans, à un concours dédié aux jeunes talents. L’excentrique Britannique faisait partie du jury. Il lui demanda un autographe mais reçut à la place son numéro de téléphone. Lorsqu’il l’appela, elle lui proposa un stage. Plus tard, il étudia la mode au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres. Pendant son temps libre, il lança une petite entreprise textile qui réalisait notamment des tentures, et c’est ainsi qu’il franchit le pas de la conception de produits…

Aujourd’hui, ses affaires marchent très bien : sa société connaît une croissance annuelle de 70 % et plus de 10 000 exemplaires du Crystal Bulb ont déjà été vendus dans le monde pour décorer hôtels, restaurants et bars prestigieux. La clé de cette réussite : des réalisations à la fois authentiques et contemporaines, à l’image de ses bougeoirs Fulcrum, des cylindres en cristal massif dont le fond est pourvu d’un plan qui semble changer de couleur suivant l’angle d’approche. Ou encore de son premier meuble, le Bright on Bistro lancé en 2008, une chaise Thonet classique drapée de néons luminescents.  » Traditionnel, moderne et unique : voilà à mon avis les trois épithètes qui résument mon style, affirme-t-il. Il est facile de créer un objet qui paraît avoir été fabriqué il y a longtemps. Il est bien plus difficile d’y ajouter une petite touche de modernité sans en faire une oeuvre extra-terrestre.  » Et d’avouer qu’il adore quand, devant son travail, les gens s’exclament :  » J’ai déjà vu ça quelque part…  »

Electra House, 95, Rivington Street, à Londres EC2A 3AY. www.leebroom.com

PAR VEERLE HELSEN

 » Traditionnel, moderne et unique : voilà à mon avis les trois épithètes qui résument mon style.  »

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