L’objet a de quoi surprendre : une maquette de 4 mètres sur 4 sur laquelle se côtoient, à l’échelle 1/250, cent projets bruxellois qui existent, ont existé ou ne seront jamais construits. Sur des courbes de niveaux, représentant en miniature 1 km² de la vallée de Molenbeek, le Palais de Justice de Poelaert voisine ainsi avec des habitations sociales uccloises non érigées et signées Pierre Blondel ou encore la tour Rogier et le complexe Glaverbel du boulevard Franklin Roosevelt. Les bâtiments sont implantés suivant leur proximité géographique, la similitude de leurs fonctions ou encore simplement les logiques esthétiques. Une seule règle étant d’application pour tous : la conservation de l’orientation. Le jeu consiste, pour ceux qui ont déjà parcouru la capitale belge, à reconnaître dans ce puzzle de volumes maquettés les immeubles qu’ils connaissent… Pour les autres, à essayer de deviner ce que chacun de ces lieux a d’atypique… ou pas.

Cette modélisation XXL est la contribution présentée, à la première édition de la Biennale du design d’Istanbul, par Wallonie-Bruxelles Architecture, un service public ayant pour mission de promouvoir les architectes belges à l’étranger.  » Il s’agit d’une sorte de cartographie mentale, décrit Cédric Libert, commissaire de l’expo et concepteur du plan et de la sélection des bâtiments. Certes, c’est une interprétation de Bruxelles basée en partie sur mon ressenti mais aussi sur des contraintes plus objectivables. Chaque projet est par exemple choisi pour représenter « son espèce » – une typologie particulière du bâti, un questionnement récurrent en architecture, un débat urbain… – à la manière d’un recueil animalier. Notre volonté est de mettre en avant le fait que chacun de nous a en lui une ville rêvée, entre réalité et imaginaire, espaces expérimentés et fantasmés. Ce travail a une valeur de proposition et invite à regarder autrement la ville dans laquelle on est amené à vivre, que ce soit Bruxelles, Istanbul ou Paris…  »

Le résultat, qui est l’oeuvre du collectif WRKSHP – prononcez  » workshop  » – et de l’architecte Paul Mouchet, fait forte impression dans la petite cellule où il est présenté, jusqu’au 12 décembre, à Istanbul Modern. En marge de cette prouesse de mousse et carton : un livre, (Un)City – (Un)Real State of the (Un)Known, qui reprend les cent oeuvres sélectionnées et les analyse sous l’un ou l’autre angle, l’idée n’étant pas de donner une information exhaustive mais de suggérer une réflexion, une interrogation, de la curiosité… Il n’ y a plus qu’à attendre que cet ovni, présenté en Turquie suite à un appel à projets, soit exposé au plat pays.

http://istanbuldesignbiennial.iksv.org et www.wbarchitectures.be

F.BY.

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