Créatrice de mode, Lisa Perry est passionnée par la décoration et l’esprit des années 60 et 70. Sa villa de Floride traduit cet amour du vintage et laisse entrevoir son goût du beau.

Depuis qu’elle est petite, Lisa Perry cultive un intérêt particulier pour les sixties et les seventies, mais aussi pour le minimalisme japonais. Dans son studio de SoHo, à New York, où elle crée tissus et vêtements pour ses collections, elle s’éloigne rarement de l’atmosphère de cette époque dorée. Elle est séduite par la modernité de Courrèges ou de Pierre Cardin, et ne cache pas son admiration pour Audrey Hepburn, dont l’apparence lui a toujours semblé  » proche de la perfection « . Ses goûts en matière d’aménagement d’intérieur s’inscrivent donc logiquement dans la même veine. Et ses maisons s’apparentent à de véritables paradis aux tonalités vives.  » J’apprécie beaucoup les couleurs primaires, reconnaît-elle. Elles me rappellent les artistes que j’ai toujours aimés, Piet Mondrian, Robert Indiana, Ellsworth Kelly. A Palm Beach, face à l’océan, je voulais toutefois autre chose « , avoue l’Américaine.

Et pour cause, l’habitation, érigée en 1985 par un spécialiste des villas de luxe, Robert Gottfried (1926-2007), et rénovée par l’architecte Christine Harper, est située dans un lieu idyllique où dominent le ciel, l’océan et la plage. Rien d’autre que ces immensités confondues. Du bleu à perte de vue, du sable à l’infini. Dans ce cadre naturel, des tons trop marqués, des mélanges trop agressifs et des détails sophistiqués auraient pu sonner faux. C’est pourquoi la propriétaire a choisi de privilégier le blanc, que ce soit pour le sol ou les murs, les meubles, les textiles ou les luminaires. Même à l’extérieur, cette teinte immaculée prend le dessus, contrastant avec la végétation des abords. De cet ensemble monochrome se dégage une incroyable pureté.

DEDANS COMME DEHORS

Construit à même la plage, le bâtiment d’une superficie de 600 m2 bénéficie du climat tropical local, à l’ombre des palmiers. Une pelouse relie le bord de mer à la propriété, formant, face à l’horizon, un intermède propice à la méditation. C’est par ailleurs l’endroit idéal pour prendre une douche d’eau douce après s’être baigné. Au-delà de cette étendue verte, se dresse une haie cachant une superbe piscine, puis la bâtisse, qui s’étale tout en longueur, sur un seul niveau. Le volume, blanc lui aussi, est percé de vastes baies qui permettent au soleil de pénétrer massivement dans le logement.

A l’intérieur, c’est donc une ambiance reposante et lumineuse à la fois qui domine, le paysage entrant généreusement dans la maison et se reflétant sur les parois. Les pièces s’ouvrent les unes sur les autres, générant un tout très fluide. Au centre, un gigantesque salon, offrant une très belle vue vers la piscine et les flots, est encadré d’une salle à manger, d’un plus petit salon et d’une zone dite  » de repos « , où s’asseoir, bavarder, se tenir à l’écart. L’entrée et la cuisine complètent ce plan. Chacune de ces entités profite de coins terrasse, véritables espaces à vivre. La partie privée – chambres et salles de bains – dispose également de ces échappées vers l’extérieur.

ÉCLATANTE PALETTE

Pour le mobilier, qui se veut très haut de gamme, les habitants ont à nouveau misé sur la neutralité, mais pas la banalité pour autant. Chaque élément a été choisi par Lisa Perry elle-même et a la force d’une oeuvre d’art. A l’instar de l’immense canapé articulé De Sede, en cuir, qui serpente dans le salon telle une chenille ; ou les fauteuils de Pierre Paulin, prodiges d’audace et de simplicité. Dans ce tableau monochrome, quelques taches colorées apportent une touche chaleureuse et plus personnelle, à l’image des toiles de Damien Hirst exposées ou d’une sculpture jaune, YO/OY de Deborah Kass. Dans le petit salon, l’unité est rompue par quelques notes bleu des mers du Sud, grâce aux meubles du designer italien Francesco Binfaré qui dialoguent avec un set de fauteuils Pumpkin blancs créés par Pierre Paulin pour le palais de l’Elysée.

La salle à manger et les chambres sont quant à elles boostées par des tons solaires. Le coin repas est ainsi décoré de sièges jaunes et le lit affiche une teinte bouton d’or, qu’on retrouve encore à la cuisine. Dans une autre pièce de nuit, c’est un siège et son repose-pied rouge qui donnent du peps à la composition. Jean Cocteau assurait que  » rien n’est plus invisible que le talent « . C’est à sa discrétion, et à l’invisibilité de ses interventions, qu’on peut mesurer celui de Lisa Perry. Son habitation-oeuvre d’art en témoigne de façon éblouissante.

PAR LUXPRODUCTIONS – TEXTE : ROBERT COLONNA D’ISTRIA

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content