Logé dans un immeuble gantois des plus classiques, cet appartement a été complètement repensé pour coller à l’air du temps. Les panneaux en contreplaqué y tiennent le premier rôle, apportant chaleur et modernité à ce beau projet urbain.

Boîtes aux lettres en bois sombre laqué et sol en marbre vert moucheté : bienvenue dans le hall d’entrée de la résidence Princess, un ensemble de logements datant des sixties et implanté près du quartier  » Zuid « , à Gand. C’est ici que Valentine de Simpel, 35 ans, a déniché son  » home sweet home  » il y a tout juste une décennie. Sa licence de droit en poche, elle cherchait un pied-à-terre sur la place Sint-Anna. En passant en vélo par la rue Nieuwebos, à cinquante mètres de là, elle est tombée sur une pancarte  » A vendre « . Dès le lendemain, elle signait le compromis.  » C’était le premier bien que je visitais « , se souvient-elle, avouant néanmoins que ce ne fut pas un coup de foudre. Certes, l’endroit était bien situé, mais les murs avaient été peints par l’ancien occupant… en rose fluo ! A l’intérieur, on retrouvait un aménagement qui reflétait l’époque de construction, avec une cuisine longue et étroite, équipée d’un évier trop bas, une ode au carrelage dans la salle de bains ou encore un parquet laqué à motifs carrés.

Depuis, Sofie De Clercq, du bureau bruxellois De Clercq + Declercq, a reçu carte blanche de la propriétaire pour transformer l’habitation. Les parois flashy et le couloir interminable ont disparu. Le parquet usé a été remplacé par un sol blanc unitaire en résine. L’architecte ayant suivi une formation en conception de meubles, elle a mis son savoir-faire de designer au service de l’espace, en privilégiant un unique matériau : le contreplaqué. Dans le plafond du corridor, elle a ainsi encastré des caissons munis d’ampoules, à allumer via une petite cordelette. Le mobilier de la cuisine et plusieurs habillages muraux sont également conçus en multiplex. Mais le clou de la rénovation est la porte très large qui donne sur le living, et qui sert en même temps d’étagère lumineuse. Toutes les boiseries ont été fabriquées sur mesures par Hint, une ébénisterie de Kruishoutem, en Flandre-Orientale.

AVANT-GARDISME

Si aujourd’hui, le contreplaqué est très tendance – le bar Bidon, un hot spot de Gand, en a récemment été looké -, en 2010, le choix de Sofie De Clercq était plutôt audacieux, ces panneaux étant alors encore connotés  » Brico « .  » A l’époque, je ne parvenais pas à imaginer le résultat en voyant les plans, avoue la maîtresse des lieux. Mais j’ai trouvé l’idée fantastique et je ne regrette rien.  » Un projet en avance sur son temps, d’autant que le ton choisi pour les murs de la salle de bains, vert pâle, correspond aussi à l’une des couleurs de l’année 2015 proclamée par le célèbre nuancier Pantone.  » Mais ne dites pas que je suis trendy !  » s’exclame l’avocate, issue d’une famille de notaires depuis quatre générations. Si quelques voisins trouvent la réalisation  » un peu spéciale  » et aimeraient peindre le contreplaqué, dans l’ensemble, son entourage apprécie le côté hors normes de la composition. Celle qui habite les lieux, elle non plus, ne s’en lasse pas, même si un petit coin de verdure lui manque. Après s’être contentée d’une terrasse en ville pendant dix ans, elle désire aujourd’hui déménager dans une maison de banlieue, à Ledeberg. Dont elle confiera la rénovation à… Sofie De Clercq.

PAR VEERLE HELSEN / PHOTOS : LUC ROYMANS

Si aujourd’hui, le contreplaqué est tendance, en 2010, le choix de Sofie De Clercq fut audacieux, ces panneaux étant alors connotés  » Brico « .

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