L’Australie, l’île sauvage de Nicole Kidman

Australia, c’est aussi un hymne à la nature. Weekend a mis le cap sur le pays de Nicole Kidman, qui offre si généreusement à ses visiteurs une véritable terre d’aventure.

Après une nuit de rêve à l’Hôtel Lyall, à Melbourne, notre guide John Pittman nous entraîne sur la Maroondah Highway en direction de la Yarra Valley. A moins d’une heure de la deuxième mégalopole d’Australie, le paysage est vallonné et verdoyant, les fleurs abondent et les oiseaux envahissent le ciel de couleurs et de chants. Ici, une pie noire jacasse comme une corneille. Plus loin, un kookaburra, martin-pêcheur australien de la taille d’une poule.

Dynasties de vignerons

A la Yarra Valley, les feuilles d’eucalyptus encore rouges témoignent d’un printemps récent. Le vert commence à poindre sur les vignes. En toute saison, des dizaines de vinothèques ouvrent leurs portes pour des dégustations de  » sparkling white « , de merlot et de pinot noir provenant des vendanges précédentes. Suivant l’exemple de Château Yering (1838), premier producteur de vin établi en Australie, des valeurs sûres comme le Domaine Chandon du géant français éponyme ont essaimé. Yarra Valley s’enorgueillit ainsi de longues dynasties de vignerons. Ben (27 ans) appartient à la dixième génération des Portet et évoque avec un enthousiasme communicatif les qualités des barriques en chêne qu’il importe de France :  » chacune apporte au vin son parfum particulier « . Le jeune Australien a étudié à l’université d’Adelaïde (au sud de l’Australie) avant de faire un stage chez Roederer, à Reims.  » Avant, l’Australie était très orientée vers les vins français. Mais depuis quelques dizaines d’années, nous travaillons à notre propre viticulture.  » Les maisons anciennes ne sont toutefois pas les seules à jouir de cette prospérité. Le vignoble Giant Steps (2001), par exemple, est considéré comme étant l’  » Australia’s most exciting « .

Merveilles entre terre et mer

Outre la viticulture, l’Australie peut se targuer de bien d’autres atouts. Le pays est ainsi une véritable réserve pour les animaux. Ceux-ci ne sont toutefois pas toujours préservés du danger. Près de 3 000 cas graves ou désespérés sont admis chaque année aux urgences de la clinique vétérinaire à Healesville… Un nombre infime par rapport à celui des espèces indigènes blessées, quant à elles, par des chiens, des chats ouà la circulation routière. Kangourous, koalas et autres opossums, ainsi que d’autres petites espèces telles que les echidna – un mammifère fourmilier, ovipare et proche du hérisson – en sont les victimes. Par ailleurs les Australiens côtoient de bien étranges créatures. Le plus remarquable est sans nul doute l’ornithorynque, avec son bec et ses palmes de canard, son poil serré de taupe et sa queue lisse et épaisse de castor.

Pour découvrir les merveilles sous-marines – accessibles au public – de la mer de Corail, il suffit tout simplement de s’équiper d’une paire de palmes, d’un masque de plongée et d’un tuba. La tête sous l’eau, on est aussitôt subjugué par le kaléidoscope qu’offre au visiteur une foule d’espèces singulières : un parent de l’hippocampe couleur lilas, un poisson violet avec une petite trompe, une limace de mer gigantesque, une palourde géante ou encore des étoiles de mer bleu cobalt. Mais attention ! Pour Josh, biologiste marin, en mer, comme sur terre, il faut se méfier des apparences :  » Certains petits poissons se comportent comme de véritables entreprises de nettoyage. Ils débarrassent les grands poissons des parasites et des moisissures qu’ils ont sur la peau. D’autres – plus malicieux – calquent cette attitude et profitent de la naïveté de leurs victimes pour les attaquer. Quand on n’est pas le plus fort, il faut être le plus ruséà « 

Indice de protection 400

En plongée, la règle d’or à ne pas transgresser :  » Plus les poissons sont colorés, plus ils sont dangereux pour les autres poissons et pour l’homme « . On se contentera donc de les observer à distance.  » Poissons et coquillages peuvent être dangereux, insiste Josh. En particulier ceux qui ont une forme conique. On connaît, par exemple, une espèce capable de tirer des flèches toxiques quand on l’approche. Une seule dose de ce poison peut tuer trois cents personnes. « 

Toutes ces créatures, aussi fabuleuses qu’alarmantes, évoluent parmi des coraux de toutes les couleurs et de toutes formes. Tout comme les êtres humains, le corail capte l’énergie du soleil. Celui-ci peut ainsi lui être tout aussi nuisible.  » Le corail se trouvant à la surface de l’eau se protège des coups de soleil à l’aide d’un indice 400, explique Josh. Les chercheurs essaient, depuis de nombreuses années, de reproduire ce phénomène au profit de l’être humain. En vain. « 

Le corail peut, dans la situation la plus extrême, seulement grandir d’un huitième de centimètre par an, ce qui le rend particulièrement vulnérable. Le réchauffement climatique est une menace importante pour le corail : lorsque la température de l’eau de mer augmente de deux ou trois degrés, il commence à dépérir.  »  » The Great Barrier Reef, Let’s Keep It Great  » ( NDLR : La Grande barrière de corail, laissez-la vivre) à Les écriteaux portant ce message abondent dans tout le Queensland. L’Australie veille avec grand soin sur l’un de ses principaux pôles d’attraction. Plus grand organisme vivant au monde, la Grande barrière de corail est l’une des merveilles les plus impressionnantes de la nature. Longue de 2 300 km, elle compte 940 îles paradisiaques et occupe 250 000 km2. D’un point de vue économique, son importance est significative : elle rapporte plus de 2,5 milliards d’euros et attire pas moins de 2 millions de touristes par an.

Union au paradis

De nombreux romantiques n’hésitent pas à se rendre au nord, entre Cairns et Port Douglas, pour se marier dans un décor paradisiaque fait de lagons bleus et de mer chatoyante, bordée de plages de sable blanc, au soleil couchant. Le marché du tourisme romantique y est florissant. Bob Green de Cairns Limousine Services, par exemple, a participé, cette année, à pas moins de 1 500 noces dans la région, et ceci dans un rayon de moins de 70 kilomètres. Le mariage est un business qui rapporte gros : chaque couple investit en moyenne 10 000 euros, tenues non comprises, et une cérémonie accueille environ 50 invités restant plusieurs jours sur place. Un montant annuel qui atteint les 60 millions d’eurosà et qui ne concerne que les Australiens. Cela, sans compter les trois vols hebdomadaires Tokyo-Cairns qui transportent, chacun, 50 couples de fiancés. L’Australie a encore de beaux jours devant elleà

Reportage : Griet Schrauwen

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