On peut lui reprocher sa météo plombée et le moral dans les chaussettes (en laine) qui en découle, mais l’hiver propose aussi un antidote imparable à la dépression saisonnière. Aucune autre période de l’année n’offre en effet autant d’occasions de se gaver de ces plats conviviaux qui nous réchauffent le coeur en nous reconnectant instantanément à l’enfance. C’est que, à la manière de cette Ratatouille que goûte le terrible critique gastronomique Anton Ego imaginé par Pixar, la cuisine que nous aimions petits a pour vertu de nous rassurer en nous faisant renouer avec des émotions positives. Autant dire qu’en période de crise, la comfort food n’a jamais été aussi prisée – essayez de trouver une adresse branchée dont la carte ne propose par  » le cheeseburger et ses frites maison « . Si on ajoute à cela que, selon une étude menée par l’université d’Harvard, une expérience vécue nous rend plus heureux (57 % des sondés) que l’achat d’un produit (34 %), on comprend que l’on soit désormais prêts à mettre le prix pour des boulettes sauce tomate, un macaroni jambon-fromage ou tout autre plat chaleureux et décomplexé.

Quant aux blogs culinaires, particulièrement généreux en recettes faciles et réconfortantes, ils se multiplient comme des petits pains. Derrière cet engouement, une passion souvent nourrie de tendres souvenirs :  » la charlotte au chocolat que ma mère me prépare à chaque anniversaire « , sourit René ;  » la soupe au pistou de ma maman « , renchérit Delphine tandis que Sylvain se souvient avec émotion de la galette maternelle. Avec trois autres comparses, ces foodies ultraconnectés nous ont livré le meilleur de leurs pérégrinations gustatives. Rien que du bon, parce que  » aliment doudou  » ne veut pas dire junk food, même si l’un comme l’autre se mangent volontiers avec les doigts… et peuvent s’avérer hautement addictifs. A tel point que le plan imaginé par Michelle Obama pour améliorer la santé des kids fait grincer des dents outre-Atlantique. Après avoir imposé fruits et légumes au menu des cantines scolaires en 2011, la seconde phase de l’ambitieux programme entre en application et vise ni plus ni moins que le sevrage de snacks sucrés, chips et sodas, à terme supprimés des écoles. Résultat : levée de boucliers et tweets parfois à la limite de l’insulte de la part de mômes en manque. Rien de si bon enfant que cela pourtant, puisqu’il se dit que les lobbys de l’agroalimentaire entretiendraient le mouvement de grogne. Vous reprendrez bien quelques douceurs homemade pour faire passer tout cela ?

Delphine Kindermans

Une expérience vécue nous rend plus heureux que l’achat d’un produit.

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