Pour sa 5e édition, la Biennale internationale du design de Liège met à l’honneur la nature dans tous ses états. Une belle opportunité aussi pour quatre créatrices belges de bijoux de dévoiler leur démarche écofriendly.

Isabelle Azaïs, Christine Keyeux, Cécile Bertrand et Bénédicte Monaville utilisent du cuir, du coton, du tissu, du papier ouà des semences pour les transformer en parures fraîches, originales, lookées et attachantes. Lors de la Biennale internationale du design de Liège (*) placée sous le signe de la nature, ces quatre créatrices belges de bijoux témoigneront de leur souci écologique tout en faisant découvrir leur style décontracté, résolument mode, à la Maison Renaissance de la Société libre d’émulation.

Isabelle Azaïs (1.) est surtout connue pour ses bijoux en cuir aux volumes généreux, inspirés des formes fragiles des végétaux. Ses  » colliers fertiles  » s’inscrivent dans un nouveau concept. Réalisés à partir de graines de haricots secs, de lentilles et de soja, ils peuvent êtreà plantés pour conserver le patrimoine végétal. Une esthétique alternative qui dessine une autre échelle de valeurs.

Le papier est la matière préférée de Christine Keyeux (2.) : pour sa diversité, les multiples possibilités qu’il offre et les surprises qu’il réserve. En plus des parures, elle imagine des objets et des tableaux, bref des £uvres qui, toutes éphémères qu’elles paraissent, sont loin de l’être.  » Du solide avec du fragile, à l’image de ce que nous sommes.  » Ses nouveaux colliers aux formes reptiliennes déroulent des couleurs chatoyantes et se nomment  » Écorce « ,  » Feuilles  » ou  » Gentiane « .

Dans une  » autre vie « , Cécile Bertrand (3.) était costumière. Aujourd’hui, telle une cuisinière imaginative, elle accommode les restes des garde-robes masculine et féminine (cravates, foulards, dentelles) et invente de superbes parures textiles. Roulées en  » perles « , les cravates deviennent les éléments constitutifs d’un éclatant collier. Des boutons, minutieusement recouverts de tissu de cravates forment un somptueux plastron au charme d’antan.

Dans le travail très intuitif de Bénédicte Monaville (4.), l’argent s’associe au cuir, à la feutrine, au tricot ou au coton. Elle part du métal brut qu’elle bat, tend, tord et étire. Ce travail patient de tension donne naissance à un bijou sous forme de bourgeon, de marguerite ou de liane. Des parures qui reflètent un monde végétal où les courbes, les entrelacs et les rondeurs dominent. L’artiste est en effet très attentive à la fonction première du bijou : sublimer la féminité.

éclectique et pluridisciplinaire

La Biennale internationale du design de Liège qui se veut un  » exceptionnel éventail de la création de notre temps  » offre un programme éclectique et pluridisciplinaire. Parmi les nombreuses expositions organisées dans les musées, galeries ou lieux alternatifs de la Cité ardente, nous avons épinglé quatre rendez-vous qui ne manquent pas d’à-propos.

La chaise en porte-à-faux – cette icône du design contemporain qui depuis plus de cent ans maintenant défie les lois de l’équilibre – est au c£ur d’une expo qui se tiendra au musée d’Art moderne et d’Art contemporain de la Ville de Liège. La mythique M20 de l’architecte du Bauhaus Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969), déjà inspirée par un modèle de Mart Stam, définit les critères d’élégance de ce siège qui se fait aussi appeler chaise cantilever. Mais depuis, ses lignes ondoyantes ont été redessinées par les plus grands, de Verner Panton à Frank Gehryà jusqu’à Konstantin Grcic (5.) qui en signe une version contemporaine à tomber par terre.

Le tricot d’intérieurà Une nouvelle forme d’expression à explorer à l’Espace Wallonie. Douze jeunes étudiants de l’école de design de Kolding (6.), au Danemark, se sont amusés à aligner les points mousse pour modeler des lampes, des housses d’ordinateurs portables et même du mobilier.

Pour ses dix ans de carrière, le designer Michael Bihain (7.) propose une rétrospective de son travail à la Maison de l’Environnement. Celui qui commença par choisir la boucherie avant d’étudier le design à l’institut Saint-Luc, à Liège, a vu ses produits remarqués par des éditeurs prestigieux, comme le Suédois Swedese, tout en lançant son propre studio à Londres dévolu à la conception de pièces uniques pour des clients privés.

Eka Acosta, lui, n’a pas son pareil pour saisir l’animal en mouvement. Ses créatures poétiques modelées dans du grillage métallique dégagent bien du charme. Sculptures grandeur nature, elles sont à voir – en famille – à l’Aquarium-Muséum.

(*) Du 1er au 24 octobre prochain. Retrouvez le programme complet sur www.designliege.be

Par Barbara Witkowska et Isabelle Willot

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