Crèmes de prestige, soins d’exception, maquillages beaux comme des bijoux… Pleins feux sur les soins haut de gamme.
» Luxe » : somptuosité excessive, faste, nous dit le Larousse. Mais aussi l’exclusif, le pas comme les autres, le rare et le cher. Dans l’histoire de l’humanité, le luxe a connu des hauts et des bas. Or il semble qu’aujourd’hui, il bénéficie d’un succès fracassant, dans l’univers de la beauté, en tout cas. Le marché des soins haut de gamme, en nette progression en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, surtout en Corée du Sud, s’adapte pile-poil aux désirs et aux envies de certaines femmes qui, sans croire au miracle, savent qu’elles n’ont qu’une seule peau et veulent s’offrir le top. » Leur motivation repose sur la notion de « luxe choisi » et de plaisir pour soi » (1).
Le plaisir pour soi, facteur de joie, de bien-être et de bonheur… Cette nouvelle valeur montante du IIIe millénaire est intégrée depuis longtemps déjà dans la philosophie d’Estée Lauder. » La joie est la clé qui ouvre la porte vers le luxe, souligne Aerin Lauder, Vice President of Global Advertising for Estée Lauder. Le luxe est aujourd’hui étroitement lié avec le plaisir des sens, il peut rendre l’esprit plus gai, procurer de nouvelles sensations, très agréables. » Mais le luxe affiche aussi des prix hors normes. La question? Jusqu’où les femmes sont-elles prêtes à investir ? » Il faut une logique dans le luxe, poursuit Aerin Lauder. Pour y répondre, je raconte toujours la même histoire. En 1958, ma grand-mère a lancé la crème Re-Nutriv et en ce temps-là c’était la crème la plus luxueuse qui soit. Elle était 10 fois plus chère que les crèmes habituellement achetées par les femmes. Estée Lauder, elle-même, était la première à s’interroger : » Pourquoi un tel prix ? » Sa réponse était toute trouvée : lorsque les femmes découvraient que la crème contenait des ingrédients rares très exclusifs, que sa mise au point impliquait énormément de recherches, d’investissement et de créativité, elles trouvaient que ce prix et ce luxe avaient du sens. «
La ligne Re-Nutriv a toujours recherché la plus grande qualité et le très haut de gamme. Cet élitisme est recompensé depuis plus de quarante ans. La gamme a, en effet, ses fidèles. Régulièrement reformulée grâce aux découvertes scientifiques les plus pointues, elle peut offrir de nouveaux produits, plus ciblés, plus performants. Dont la dernière-née, Re-Nutriv Ultimate Lifting Cream, annoncée comme le top du top. Au programme ? De nouveaux actifs, exotiques, encore jamais utilisés en cosmétique jusqu’ici alliés aux dernières découvertes de la science » anti-âge « . Impossible de détailler tous les ingrédients, triés sur le volet. Ils sont plus de cinquante ! Contentons-nous de citer les plus originaux, tels les perles des mers du Sud micronisées, du bouleau blanc, de la boswelia, de la lutéoline et du kava kava (poivrier). Ce cocktail sert à protéger, embellir, réparer et » lifter » la peau. L’action de la crème a des effets immédiats. La peau est instantanément plus belle, grâce à de nouvelles technologies optiques. D’autres ingrédients ont une action plus lente et leurs effets sont visibles à long terme. La texture est douce comme une caresse, le pot couleur platine d’un grand raffinement et le plaisir à l’application repasse aussi le moral.
Les merveilles de la nature
La kniphophia est cultivée de façon biologique à Saint-Christol-lès-Alès (Gard), dans le sud de la France, exclusivement pour les Laboratoires Christian Dior. » Dans notre gamme de soins, une ligne très luxueuse manquait, note Betty Schouten, responsable service beauté chez Christian Dior Belgique. Or nous avons des clientes très exigeantes qui veulent des produits exceptionnels, présentés dans des écrins d’exception. Quand nos chercheurs ont découvert cette plante rare, nous nous sommes dits qu’elle convenait parfaitement pour une gamme très prestigieuse. Elle a d’ailleurs été baptisée Dior Prestige. Son ingrédient phare est le nectar de la fleur de kniphophia. Il est récolté à la main, uniquement le matin, entre juin et juillet. Un pot de crème concentre le nectar d’environ 150 fleurs et le sérum, le nectar de 200 fleurs. » Un soin complet aux performances exceptionnelles, à la fois nutritif, apaisant, antioxydant et énergisant. La cliente ? Plutôt une femme mûre, dont la peau est dévitalisée et fatiguée. La gamme comprend une Crème revitalisante, un Sérum revitalisant, un démaquillant, un soin pour le contour des yeux et pour le corps et, toute nouvelle, une cure de trois semaines. Le packaging ? Un pot ou un flacon de verre carré, bien lourd et prestigieux, surmonté d’un couvercle en or pâle, très chic.
Valmont, c’est d’abord une clinique très chic en Suisse. Créée en 1905, selon le concept » spa « , elle propose une remise en forme du corps et de l’esprit, une détente et du bien-être. L’endroit a accueilli de nombreuses stars dont Coco Chanel. Des clientes exigeantes, qui souhaitaient prolonger les bienfaits de leur cure chez elles. C’est ainsi que naissait, en 1985, la marque de cosmétiques Valmont. Aujourd’hui, la clinique et la cosmétique se sont séparées, la clinique ayant retrouvé ses racines médicales, ciblées sur la réhabilitation neurologique. La ligne de cosmétique, elle, n’a cessé de se développer dans la ligne du concept de base. » Notre gamme a été créée à partir de la molécule d’ADN issue du saumon sauvage du Canada, précise Sophie Vann, directrice du marketing. Elle est incorporée dans 97 % de nos produits. Comme vous le savez, la molécule d’ADN est hélicoïdale, très compacte, aussi. Nous sommes parvenus à la dérouler, sans casser aucune de ses parties. Elle offre quatre propriétés très intéressantes : elle est très hydratante, assure une protection naturelle contre les UVB, a un fort pouvoir antioxydant et est hautement régénérante. » La molécule d’ADN est associée à l’ARN, la levure de bière issue de biotechnologie, qui complète et renforce idéalement l’action de l’ADN. Troisième composant exceptionnel : l’eau des glaciers des Alpes suisses, parfaitement dosée pour la peau de la femme en sels minéraux et en oligoéléments.
Le best-seller de Valmont ? Le Renewing Pack. Ce masque prolongateur d’éclat peut être utilisé de façon classique, mais aussi, c’est son originalité, être employé tous les matins à la place du nettoyant. La peau, débarrassée de toutes les toxines, est resplendissante. La Crème Contour gomme les rides et les ridules autour des yeux de façon spectaculaire. Enfin, le tonique Vital Falls (il contient 20 % d’eau des glaciers, mais pas d’ADN) se distingue par un extraordinaire équilibre de la formule et un grand effet sensoriel. Il est à la fois très doux et très frais.
Le maquillage sur mesure
Comble du luxe, les fards se font bijoux précieux et peuvent être réalisés rien que pour vous ! Lorsque Terry de Gunzburg a lancé sa marque by Terry, elle a voulu développer une idée du luxe exclusif appliqué au monde de la beauté. » Le luxe, c’est ce qui est rare, fait avec coeur et conscience et exprime un vrai savoir-faire « , commente Terry. » Mon idée était de proposer les mêmes critères d’excellence, les mêmes codes d’exigence, d’expertise et de proximité que ceux de la haut couture. Ce phénomène de personnalisation, je le sentais depuis très longtemps. J’observais le monde du luxe virer vers une standardisation, vers une globalisation offrant quasiment un même produit pour tout le monde. Après la surconsommation des années 1980 et la tendance minimaliste et de récupération de la première moitié des années 1990, j’étais certaine que les années 2000 revendiqueraient la création pure et l’individualisation. »
Ce service élitiste, personnel et » sur mesure » est proposé uniquement à la boutique by Terry, passage Véro-Dodat, à Paris (2). Ici, on peut tout demander : un rouge à lèvres, un fond de teint, un fard à paupières, rien que pour soi et dans la couleur qui vous va. Lors d’un premier rendez-vous, Terry » prend les mesures » de la cliente, étudie la nuance la plus proche de sa carnation, la texture la plus juste et la formule idéale. Puis viennent les séances » d’essayage « . Une fois » le » produit idéal trouvé, il sera fabriqué dans une quantité égale à une année d’utilisation et conditionné de façon ultraluxueuse. Car chez Terry on ne parle évidemment pas de packagings, mais d’Objets de Beauté, gouttes massives, sensuelles et lourdes. » Je les voulais comme des billes de mercure, attirantes et pourtant inaccessibles, uniformes à la parfaite irrégularité. Des objets de luxe absolu, voluptueux et futuristes. «
(1) » Cosmétique Magazine « , N° 5, février 2000.
(2) Carnet d’adresses en page 144.
Barbara Witkowska
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