Ethnique et éclectique. Avec une touche d’expérimentation. C’est une mode patchwork qui s’est imposée sur les catwalks du Lincoln Center. Zooms sur les 10 musts de la New York Fashion Week.

1. UN ANNIVERSAIRE

30 bougies pour Michael Kors

L’iconique griffe sportswear-chic fête ses 30 ans avec une after-party mémorable à New York et s’offre sa plus grande boutique -650 m2, 279, rue Saint-Honoré – en plein Paris. Dans sa collection, Michael Kors rend hommage aux temps forts de ces trois dernières décennies : le sportif décadent des seventies, les formes sculpturales des eighties, le minimalisme des nineties. Pour le soir, il sabre le champagne avec de longs fourreaux pailletés dignes d’une diva du disco. Considéré comme le  » plus jeune vieux créateur  » de la mode outre-Atlantique, il est à la charnière de deux époques. Des étoiles montantes comme Alexander Wang, Prabal Gurung, Thakoon, Proenza Schouler rivalisent désormais avec les ténors américains, Ralph Lauren, Tommy Hilfiger ou… Michael Kors himself !

2. UN POINT COMMUN

L’addiction aux matières nobles

La fourrure et le cuir chez Diesel Black Gold (photo), la dentelle chez Jason Wu et Rodarte. Les matières nobles règnent sur les collections. Cassées parfois de textures brutes comme la grosse laine chez Alexander Wang et Olivier Theyskens.

3. UNE NOUVELLE FÉMINITÉ

Jupes longues et pantalons taille haute

Les jupes et les robes rallongent dans toutes les collections et les pantalons taille haute s’installent sur les podiums. Les silhouettes très féminines resteront bien au chaud sous des vestes de chasse de style parka – vues chez Tommy Hilfiger (photo ci-contre), Peter Som… -, parfois agrémentée de manches en fourrure. Le must-have ? Le  » bomber  » ou blouson de base-ball revisité, version étoilée chez Diane von Furstenberg (photo ci-dessus).

4. UN CHOUCHOU

2011, année Wang

Derrière ses traits d’ange se cache un caractère très rock’n’roll. Les opus tranchés d’Alexander Wang célèbrent le streetwear cool et sexy de downtown. Et son automne-hiver 11-12 n’échappe pas à la règle. Toutes les pièces sont déstructurées : plus longues sur l’arrière que sur l’avant. Résultat : les vestes de chasse s’évasent comme des ponchos, de longues traînes découpées en lanières agrémentent les silhouettes (photo). Le cuir est travaillé avec de la laine et de la fourrure dans une grâce géométrique. Les tons sont uniformes : noir, gris perle, pêche, blanc cassé. L’année 2011 est bien celle d’Alexander Wang. Il a raflé le prix GQ du  » Best New Menswear Designer in America  » pour sa ligne de tee-shirts  » T  » et vient d’ouvrir son premier flagship store dans l’ancienne boutique de Yohji Yamamoto, à Soho.

5. UNE TOQUADE

La folie des Polka Dots

Ils squattent les défilés, quitte à frôler l’overdose ! Le grand Marc Jacobs (photo) use et abuse des Polka Dots allant même jusqu’à imaginer des jupes cousues de disques en caoutchouc dits  » coquilles Saint-Jacques « . Invasion de petits pois remarquée aussi dans la collection des s£urs du duo Rodarte.

6. UN ARC-EN-CIEL

Les couleurs enfièvrent l’hiver

Les couleurs riches et vibrantes ont la cote. Le bleu revient en force entre les touches profondes de violet, de vert émeraude, de rouge. Du plus lumineux en cobalt jusqu’au marine qui vire au noir, comme injecté d’encre de Chine. Ralph Lauren (photo) inspiré par l’Asie ou Thakoon Panichgul avec son mariage des genres entre Marie-Antoinette et un guerrier Masai offrent un bel échantillon de cet arc-en-ciel.

7. UNE AUDACE

Des imprimés mix-médias

La nouvelle génération de designers repousse les frontières du possible grâce aux nouvelles technologies. Cette année, les imprimés les plus audacieux sont créés sur ordinateur. C’est le cas chez le maître de la géométrie Narciso Rodriguez ou chez le jeune créateur français qui monte, Joseph Altuzzara. C’est encore plus vrai chez Proenza Schouler (photo) qui réinvente en version digitale le style Navajo cher à Ralph Lauren. Les tissus et autres objets tribaux ont été scannés et manipulés de manière informatique pour être finalement réimprimés en magnifiques jacquards.

8. UN BELGO-COCORICO

Olivier Theyskens : la Theory de la séduction

Précision, fluidité, construction intellectuelle, langueur et poésie : autant d’adjectifs pour décrire la première collection d’Olivier Theyskens pour la griffe Theory. Le Belge a déjà séduit New York. Les longues lignes épurées qui avaient fait son succès chez Rochas et Nina Ricci sont toujours présentes, mais réinterprétées.  » J’ai ajouté le caractère urbain « , expliquait-il après le défilé dans un entrepôt de Chelsea. Pour les fans, une adresse : 93, Mercer Street, la boutique exclusive Theyskens’ Theory, le seul endroit au monde à présenter la collection entière.

9. UNE ÉTOILE MONTANTE

SUNO, la griffe fair-trade

La dernière découverte des catwalks new-yorkais ? La griffe SUNO, 2 ans, née en Afrique. Au cours de ses voyages au Kenya, le cinéaste Max Osterweis collectionnait les kangas, tissus traditionnels de l’Afrique de l’Est. En 2008, les élections au Kenya tournent à la violence. Pour donner du travail aux artisans locaux, Max Osterweis décide de créer une ligne de vêtements tissée dans sa passion pour les imprimés. Il s’associe avec Erin Beatty, une créatrice new-yorkaise qui l’aide à concevoir SUNO. Le résultat est déjà un succès : partie du très ethnique pour le printemps-été, la collection s’inspire cette saison du look  » granny  » et du vintage façon 1920, tout en gardant son mélange décadent d’imprimés. La marque fair-trade fabriquée au Kenya et en Inde est déjà nominée pour le prestigieux prix CFDA/ Vogue 2011.

10. UNE HISTOIRE

La Belle et le Clochard, version fashion

NAHM. C’est un peu l’histoire de La Belle et le Clochard. Quand Ally Hilfiger appose ses initiales entre celles de Nary Manivong, un designer encore confidentiel il y a un an, le drum de la Fashion Week s’emballe. La fille de Tommy et le créateur d’origine laotienne signent ensemble une première collection déclinée uniquement autour du concept de la robe-tee-shirt. C’est papa Hilfiger qui leur aurait soufflé l’idée. Version mini ou soirée, asymétrique, en rouge ou en noir, sexy ou rangée, avec queue de pie, le duo explore toutes les possibilités… Nary Manivong a grandi dans la rue et vécu avec les gangs à Columbus, une des villes les plus dangereuses des États-Unis. Un jour, il ouvre un Vogue et c’est le déclic. En 2008, il croise le chemin de la jeune héritière. À suivre…

PAR ELODIE PERRODIL

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content