Redécouvrir les bordeaux… Une invitation en 15 vins sélectionnés par Weekend pour leur excellent rapport qualité-prix.

4,75 euros. Velu Vins, tél. : 02 520 60 68.

4,54 euros. Tricot, tél. : 071 35 88 00.

9,80 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

5,22 euros. Colruyt.

13,93 euros. Catulle, tél. : 02 426 61 00.

9,31 euros. Velu Vins, tél. : 02 520 60 68.

9,69 euros. Caves Le Pré Clos, tél. : 071 81 40 17.

7,20 euros. Vin Passion, tél. : 02 469 02 10.

7,78 euros. Cinoco, tél. : 02 410 47 47.

7,28 euros. Gelin, tél. : 02 332 18 37.

9,50 euros. Pirard, tél. : 067 77 31 01.

6,50 euros. France Vineco, tél. : 064 55 48 66.

12,46 euros. Caves le Pré Clos, tél. : 071 81 40 17.

10,55 euros. Godaert et Van Beneden, tél. : 02 410 12 93.

6,98 euros. Gelin, tél. : 02 332 18 37.

Trop chers, les bordeaux ? Certainement les crus classés et quelques poignées d’étiquettes surmédiatisées dont les prix sont d’une rare insolence. Oublions-les, le Bordelais a d’autres ressources pour défendre le plaisir du palais et celui du porte-monnaie. La preuve, voici 15 vins débusqués lors de dégustations à l’aveugle. Pas plus coûteux que les productions des nouveaux mondes, ils offrent l’avantage de pouvoir être appréciés pour eux-mêmes et d’apporter un air de fête à table.

BORDEAUX ROUGES

Ont droit à l’appellation régionale bordeaux, les vins provenant du département de la Gironde et conformes à des règles d’encépagement, de teneur alcoolique, de rendement…

1. Château des Tuquets 2002

Les vestiges d’une villa gallo-romaine attestent de l’ancienneté du domaine. Plantés en coteaux à près de 100 m d’altitude et exposés plein sud, les 35 ha du vignoble épousent merlot (40 %), cabernet-sauvignon (40 %) et cabernet franc (20 %). A l’issue d’une longue macération, le vin est élevé durant 12 mois. D’un grenat sombre, il s’ouvre sur les fleurs, détaille fruits, réglisse (lacet noir) et épices au nez, puis au palais dans une structure charnue, souple et équilibrée par des tanins épicés et savoureusement fruités. Servir à 14-15 °C, avec terrines de viande, grillades, côte de veau panée.

2. Château de Lagarde 2003

Elevée sur des terrains argilo-calcaires puissants et exposés plein sud, la dominante cabernet-sauvignon exalte la robustesse des tanins et l’aptitude à un bon épanouissement dans les prochaines saisons. Un tiers de merlot façonne une aimable souplesse de bouche porteuse de fraîcheur et de fruits mûrs. Une lichette de cabernet franc éduque la finesse du bouquet. Juvénile, mais bien agréable, il est prêt à passer de la salle à manger au jardin pour escorter plats simples et barbecues. Servez-le alors un peu frais, aussi bien avec des brochettes d’agneau que sur une fricassée de lapin.

BORDEAUX SUPéRIEUR

Comme le bordeaux générique, mais avec une teneur alcoolique légèrement supérieure et des rendements moins élevés.

3. Domaine de Courteillac 2002

Sous la houlette de Dominique Meneret, ce beau domaine de l’Entre-Deux-Mers a retrouvé l’excellent niveau qualitatif qui en fait l’un des meilleurs bordeaux supérieurs. Personnalisé par 70 % de merlot, 20 % de cabernet-sauvignon et 10 % de cabernet franc, il joue la couleur sombre et dense. Bouquet et palais s’ouvrent aux fruits mûrs et cuits (pruneau), à la pâte de fruits et aux épices. Le tout apparaît dans un boisé distribué dans un charnu savoureusement prolongé pour accompagner filet d’agneau, pigeonneau, foie de veau poêlé.

BORDEAUX CÔTES DE FRANCS

A une douzaine de kilomètres à l’est de Bordeaux, cette appellation limitrophe de lussac-saint-émilion et des côtes-de-castillon possède plus de 500 ha en production sur des coteaux argilo-calcaires et marneux.

4. Château Haut Rozier 2003

Sur la commune de Tayac, cette propriété gère 12 ha dont 10 sont réservés aux vins rouges. Le voisinage des satellites de saint-émilion inspire une dominante merlot (75 %) devant le cabernet-sauvignon (15 %) et le cabernet franc (10 %). D’un beau rubis sombre, ce 2003 se prélasse dans les fruits mûrs presque confiturés complétés d’un léger boisé et d’un chouia de poivron. Fruité et frais, persistant et harmonieux, on peut l’attendre 1 ou 2 ans ou déjà l’apprécier avec terrine de canard, lapin sauté aux herbes, boudin noir grillé.

CÔTES-DE-CASTILLON

C’est l’ancienne appellation bordeaux côtes-de-castillon revue en 1989 selon des normes plus sévères. Contiguë à saint-émilion et à ses satellites saint-georges et puisseguin dont elle peut se rapprocher.

5. Château Ampélia 2001

François Despagne, £nologue et propriétaire du saint-émilion château Grand Corbin Despagne, acquit en 1999 cette propriété pour son excellent potentiel. Hormis 5 % de cabernet franc, c’est le merlot qui domine les 4 ha d’un vignoble travaillé en culture raisonnée. Vinification traditionnelle, macération préfermentaire à froid, élevage en barriques neuves renouvelées par tiers chaque année enfantent ce remarquable 2001. Dense sous des petits fruits (cassis, framboise), des épices et du bois fin, il évolue dans un équilibre tanique en passe d’intégration. Idéal avec noisette d’agneau, rôti, gigot froid.

PREMIÈRES CÔTES DE BORDEAUX

Cette appellation court sur une soixantaine de kilomètres de coteaux sur la rive droite de la Garonne, entre Bordeaux et Saint-Macaire. Elle obéit à des règles plus sévères que pour les appellations génériques bordeaux et bordeaux supérieurs.

6. Château du Juge 2002, Cru Quinette

Les 3 ha de sols argilo-calcaires du cru Quinette sont plantés de vignes d’une quarantaine d’années de merlot (65 %) et cabernet-sauvignon (35 %). Eraflage, élevage en barriques de chêne français ou américain d’une, de 2 ou 3 récoltes durant un an, les efforts ne manquent pas pour valoriser le meilleur cru du Juge. Des fragrances lactées, de myrtilles et de fraises des bois, d’épices et de chêne fin survolent un vin rouge grenat. La souplesse de l’attaque est relayée par un bel équilibre de bouche orchestré par un boisé bien dosé pour escorter entrecôte grillée, côtes d’agneau, poulet en croûte de sel.

7. Château Puy Bardens 2001, Cuvée Prestige

Sur un terroir d’argile enrichi de graves ou de calcaire, ce vignoble braque ses coteaux au midi, domine la Garonne et pratique la culture en  » lutte raisonnée « , sans engrais chimique et avec le respect de la faune auxiliaire. Récoltés à la main et triés, les raisins de vignes de 30 à 35 ans de merlot (55 %), cabernet-sauvignon (40 %) et cabernet franc (5 %) sont traités et cajolés comme des champions de sumo. Un passage dans le chêne (neuf pour un tiers des fûts) pendant un bois boise avec nuance un ensemble d’épices, croûte de pâtisserie et de fruits rouges harmonieusement répartis sur des tanins soyeux. Servir avec épaule d’agneau au four, fricassée de lapin, steak d’autruche.

PREMIÈRES CÔTES DE BLAYE

A une cinquantaine de kilomètres au nord de Bordeaux, sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde (face au médoc), la petite ville de Blaye règne sur un paysage accidenté et 3 appellations : blaye ou blayais (blanc et rouge), côtes-de-blaye (blanc) et premières côtes de blaye (blanc et rouge).

8. Château Gardut Haut-Cluzeau 2002, Cuvée Prestige, élevé en fûts de chêne

Merlot (80 %), cabernet-sauvignon (10 %) et malbec (10 %) mûrissent sur des coteaux argilo-calcaires et subissent des macérations importantes pour une bonne extraction des tanins et des matières colorantes. Un séjour d’un an en fûts de chêne, dont 30 % sont neufs, pare une gamme aromatique originale. Que l’on retrouve en bouche dans un charnu évoquant le chocolat amer, l’écorce d’orange confite et des fruits (framboise, cassis). Un ensemble racé que l’on peut déjà apprécier sur entrecôte grillée, canard aux navets, côte de veau forestière.

9. Château Haut-Colombier 2002, élevé en fûts de chêne

Posée au milieu des vignes sur la colline de Cars, cette demeure du xviie siècle commande un vignoble d’une quinzaine d’hectares sur les pentes de l’un des plus beaux coteaux du Blayais. Agées de 35 ans, les vignes de merlot (90 %), cabernet-sauvignon (5 %) et malbec (5 %) sont conduites en culture raisonnée. Traditions et méthodes modernes président à la réussite d’un vin grenat cerclé de pourpre, déclinant les fruits avec une touche d’eau-de-vie, un bon boisé et un soupçon de réglisse.

10. Château des Matards 2002, Cuvée Spéciale

La famille Terrigeol travaille un vignoble de 45 ha dans le nord de la Gironde. Elle produit des premières côtes de blaye appréciées, mais aussi du cognac et du pineau des Charentes. Nous avons dégusté à l’aveugle la  » simple cuvée « , agréablement boisée, goûteuse et fondue dans un bon équilibre de bouche (6,08 euros). Plus ambitieuse, la  » cuvée spéciale  » passe un an en fûts de moins de 5 vendanges. Le boisé est accusé et effleuré par la réglisse et le cachou. Les 70 % de merlot, pour 30 % de cabernet, griffent une matière ample, concentrée et généreuse qui demande une année de repos pour s’affiner. Encore qu’en carafe à 16 °C avec une côte à l’os grillée, des rognons sauce moutarde…

CÔTES DE BOURG

A une trentaine de kilomètres de Bordeaux, le Bourgeais prolonge le Blayais dans un paysage pittoresque de coteaux regardant le sud, en bordure de la Dordogne et de la Gironde.

11. Château Le Galion 2002

Planté sur les beaux coteaux argilo-graveleux de la commune de Mombrier, ce castel défend un domaine de 6 ha plantés en merlot (60 %), cabernet-sauvignon (30 %) et malbec (10 %). Mis en valeur par un élevage en fûts de chêne, ce vin à la robe pourpre foncé manifeste des senteurs de torréfaction, baies de cacao et de baies mûres. La bouche est flattée par une matière généreuse et structurée par des tanins sensibles, mais civilisés pour escorter volaille rôtie, viande grillée, porcelet du Lot.

12. Château de la Grave 2002, Cuvée Bel-Air

Construit au xvie siècle, sur une croupe graveleuse et bien ensoleillée, le château domine des coteaux argilo-calcaires, pentus et bien drainés pour accueillir un vignoble de 45 ha d’un seul tenant et produire vins blancs et rouges. Dans cette cuvée Bel-Air, les 65 % de merlot apportent fruits rouges et souplesse. Le cabernet-sauvignon (25 %) renforce le côté médocain et le poivron vert du tanin. Le malbec (ou côt) accentue la tonalité locale. Epices, lichette d’eau-de-vie s’intègrent dans une matière médiane et sans arrogance tanique parfaite avec b£uf ficelle, confit, brochette.

13. Château Nodoz 2001

D’une constance étonnante dans la qualité, cette propriété bichonne 6 ha de graves voués aux seuls merlot (60 %), cabernet (35 %) et malbec (5 %). Paré d’un grenat dense, le vin séduit par son élégant bouquet (chêne fumé, torréfaction, fruit, épices) et impose une bouche impressionnante, complexe sous des effluves de fruits bien mûrs, de cacao et de liqueur de café. Persistant, campé sur de beaux tanins, il est paré pour sommeiller 2 ou 3 millésimes en cave, ce qui n’empêche nullement de le déguster à 15-16 °C sur une belle pièce de b£uf, un rognon.

14. Château Peychaud-Maisonneuve 2001, Vieilles Vignes

D’un seul tenant autour des bâtiments, le vignoble soigne ses merlots (75 %), cabernet-sauvignon (20 %) et petit verdot (10 %) sur des coteaux argilo-calcaires et silico-argileux. De quoi programmer un vin original sous un grenat dense. Un élevage de 18 mois, dont 12 en barriques de chêne, enrichit les arômes de fruits noirs à maturité, de pain grillé, d’une fine touche animale et d’une discrète présence boisée. Celle-ci gaine une ampleur de bouche souple et fruitée avec un soupçon d’eau-de-vie. A présenter vers 14-15 °C avec des cailles aux raisins, un poulet fermier…

15. La Petite Chardonne 1999

Constitué dans les années 1950 par Louis Marinier, cet important vignoble est maintenant géré par ses filles et sa petite-fille. Leur côte de bourg naît sur 6 ha de terrains argilo-calcaires de Teuillac. Voici leur premier millésime constitué de 75 % de merlot, 20 % de cabernet-sauvignon et de 5 % de malbec. Coloré, il évoque les fruits noirs, les épices, le pain grillé et le chêne des barriques dans lesquelles il est élevé (un tiers d’un an, un tiers de 2 années). Souple, charnu sur des tanins fondus et bien enrobés, il fait merveille avec carré d’agneau, navarin, chapon…

Serge Tonneau

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