C’est actuellement la meilleure joueuse belge de golf. Agée de 24 ans, la Brabançonne wallonne garde pourtant la tête sur les épaules, humble et consciente qu’il faudra travailler dur pour progresser et faire ses preuves aux Jeux olympiques de Rio, en 2016.

Elle conserve son sourire en toutes circonstances, Chloé Leurquin. Même lorsqu’un petit groupe de joueurs la chambrent gentiment de loin, au vu des poses que la photographe lui demande de prendre sur le green, encore et encore. Ou quand une habituée du Royal Waterloo Golf Club, permanente poivre et sel et gilet délicatement noué sur les épaules, l’interroge sur son classement au récent Turkish Ladies Open de Belek, où l’athlète s’est finalement classée 20e, mais semblait bien partie pour terminer dans le top 10.

La jeune femme est comme ça. Une banane en plein visage et l’esprit tenace.  » Même si la situation semble désespérée, je vais me battre. Le moindre demi-point est bon à prendre !  » confie cette grande énergique de 24 ans, longue chevelure blonde domestiquée en queue de cheval et discrètes perles accrochées aux oreilles.  » C’est quelqu’un de franc, direct et très humble, complète son coach attitré, Arnaud Langenaeken. Toujours enjouée, mais parfois un peu dure avec elle, même si elle sait à quel point ce métier peut être frustrant et douloureux, lorsque le résultat ne reflète pas la réalité de son jeu.  »

Le golf et elle, c’est une histoire qui coule de source depuis qu’elle a 12 ans. A l’époque, son père, lui-même adepte de la discipline à ses heures perdues, l’inscrit pour un stage d’été. Il fait beau, elle se fait des copains et, surtout, se débrouille plutôt bien avec son club.  » Les conditions étaient parfaites pour accrocher et rapidement évoluer « , avoue celle qui a aussi pratiqué le tennis, le ping-pong, le ski et la danse, étant enfant – on est du genre à aimer bouger, dans la famille.

Celle qui s’est imaginée un temps en cosmonaute, avide d’aventures dans l’espace, continue à pratiquer son swing, en même temps que l’école. De bons résultats lors de compétitions amateurs l’amènent à intégrer l’équipe nationale, à 16 ans, avec Championnat d’Europe et du monde au programme. Aucun plan de carrière à l’esprit, pour autant.  » On était pas mal de filles à bien se débrouiller ; cela crée une émulation positive.  » Sept ans plus tard, l’envie de nouveaux défis commence pourtant à la titiller. Alors que ses camarades de jeu terminent leurs études et entament leur carrière professionnelle, Chloé Leurquin s’essaie au Qualifying School, un tournoi qui permet aux meilleurs de remporter leur ticket pour le tour européen. Une manière d’évaluer son niveau, de tenter autre chose.  » J’ai loupé la finale de peu, mais cela m’a donné envie de persévérer, en intégrant le Let Access, sorte de deuxième division européenne.  »

Passée professionnelle en mars 2013, alors qu’elle entreprend en parallèle un Master en business administration à la Louvain School of Management, Chloé Leurquin clôture l’année 2014 71e au ranking du Ladies European Tour.  » L’objectif est d’intégrer le top 50 à la fin de la saison, espère-t-elle, alors que son classement indique actuellement la 36e place.  » Je sens que je progresse, c’est motivant de voir que les efforts paient…  »

Il y a aussi en ligne de mire les Jeux de Rio de Janeiro, en 2016, où le golf fera son grand retour sur la scène olympique. Le COIB a d’ailleurs élevé la jeune femme au rang d’espoir Be Gold.  » Je rêve évidemment de ce moment ! Depuis que je suis petite, j’adore suivre les JO à la télévision. N’importe quel sportif aimerait participer à cette manifestation…  » En attendant, elle trimbale son sac de clubs d’aéroport en aéroport, pour se rendre d’un tournoi à l’autre : Australie, Chine, Angleterre, Dubai, Afrique du Sud… Autant de destinations attrayantes, même si la Brabançonne concède avoir peu de temps pour faire du tourisme.  » Mais c’est une expérience incroyable, j’adore mon métier, et ce d’autant plus que je ne me verrais pas rester toute la journée derrière un bureau « , conclut-elle, ses yeux bleus tournés vers le green.

PAR CATHERINE PLEECK

Une banane en plein visage et l’esprit tenace.

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