Tour d’horizon des tendances 2011 des montres féminines, repérées lors du Salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie de Bâle.

Malgré les incertitudes liées aux révolutions arabes et aux conséquences du séisme au Japon, le 39e Salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie, qui s’est tenu à la fin de mars à Bâle (Suisse), n’a pas boudé son plaisir. Si la dernière édition avait été marquée par la crise économique, l’année 2010 s’est distinguée par des résultats record, notamment pour les deux géants du secteur, le groupe Swatch et LVMH, qui vient d’acquérir la maison italienne Bulgari. La bataille des titans s’annonce serrée… Parmi les nouveautés présentées cette année, les montres pour dames gagnent du terrain. La grande tendance ? Un retour à l’ultraféminité, tout en couleurs cosmétiques, formes arrondies, tailles moins extrêmes, et aux bijoux rétro qui donnent l’heure. Au-delà de l’aspect purement esthétique, ces modèles roulent aussi de belles mécaniques, s’aventurant un peu plus vers les mouvements automatiques, voire les complications. Passage en revue du cru 2011.

BRILLANTS CADRANS

Vitrines du savoir-faire horloger et joaillier, ils osent les décors les plus spectaculaires. En 2011, on use et on abuse de tous les chatoiements. Moiré avec l’Oyster Perpetual Lady-Datejust de Rolex, qui sublime la structure cristalline de l’or, et surtout la nacre, qui dessine des motifs végétaux et des effets de robe en mouvement, découpée tel un plissé sur une masse oscillante. Et, bien sûr, les sertissages grand soir avec des cadrans entièrement pavés de diamants.

NÉOCÉRAMIQUE

On croyait avoir tout dit sur elle. De son look futuriste, sa résistance aux rayures, sa douceur. Cette année, pourtant, la céramique s’impose encore comme la star de Bâle, avec des développements innovants. Notamment un alliage avec le titane pour la nouvelle J12 Chromatic de Chanel, qui lui donne la couleur du temps, une finesse hors pair (le pionnier Rado signe la montre en céramique la plus plate du marché), des effets de tailles comme du diamant. Magique.

L’HEURE NUDE

Des roses et du champagne ? Difficile de ne pas adhérer à ce manifeste chromatique aussi flatteur qu’un coup de bonne mine. Blush, c’est d’ailleurs le nom de la nouvelle Tambour de Louis Vuitton, qui ose le total look girly rose pétale. À découvrir aussi les effets mordorés des cadrans, fumés des pierres, serties sur les lunettes (cristal, quartz), ou encore les bracelets aux tons camel. Délicieusement décadent.

COMPLICATIONS POUR DAMES

Qui a dit que les femmes n’étaient pas sensibles aux jeux de haute voltige horlogers ? Pour preuve, les mécanismes automatiques, observables par des fonds transparents, qui leur sont proposés, mais aussi les complications. Au menu 2011 : des modèles phases de lune, ou encore dans un registre follement poétique, l’Arceau Temps suspendu d’Hermès, qui permet d’arrêter à volonté la course de Chronos, en appuyant sur un simple bouton.

RÉTRO GLAMOUR

Le passé est un terreau extrêmement fertile – et une valeur sûre – pour les horlogers qui revisitent au féminin les grandes heures de leur histoire. La plus emblématique en matière de style ? Les Arts déco et leurs petits boîtiers bijou, modernisés en version acier gravé chez Hamilton (Lady Vintage) ou entièrement gainés de cuir sur les modèles 1921 de Gucci, clins d’£il aux 90 ans de la maison italienne. Les seventies commencent aussi à pointer le bout de leurs cadrans façon écran de télé, à l’instar de la Lady Nautilus Automatic de Patek Philippe, un modèle sport datant de 1976…

MONTRES BRACELETS

Elles tournent plusieurs fois autour du bras telles des parures d’esclaves – jusqu’à sept tours pour la Serpenti de Bulgari, fétiche de feu Liz Taylor, créée à la fin des années 40 -, arborent de larges anneaux d’or sculptés d’écailles façon gourmettes précieuses, jouent les formes manchettes en cabochon de cristal étoilé… En 2011, ce sont les bijoux qui donnent l’heure et s’oublient à la force du poignet.

ÉTERNEL FÉMININ

Alors qu’il y a encore quelques années les modèles pour dames n’étaient que des déclinaisons de pièces masculines, les horlogers leur dessinent peu à peu de nouveaux classiques. Leur portrait-robot ? Des lignes épurées tout en courbes et rondeurs, des formats plus menus (29 mm) et, pour certains, des mouvements automatiques ultraprécis destinés à une clientèle de plus en plus avertie, à l’image de la LadyMatic d’Omega, qui s’offre pour Bâle une nouvelle version acier.

PAR CHARLOTTE BRUNEL

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