Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

C’est l’affaire la plus  » sexy  » de l’année : Pete Doherty, 26 ans, sorte d’apprenti Sid Vicious contemporain, fréquente le top model Kate Moss, de cinq ans son aînée, dans une grasse overdose médiatique d’obédience britannique. Premier gros dérapage il y a quelques semaines, lorsque l’imprudente Kate se fait filmer en studio par une conviviale caméra de surveillance, reniflant de longues lignes blanchâtres. Les grosses marques qui banquent sur la jolie brindille, découvrent avec horreur que les top models se droguent à l’aide de vilaines choses. Outrées, certains labels chics décrètent dès lors que la fille aux yeux d’éclair n’est plus modèlement correcte. De son côté, le fiancé allumé – Pete Doherty – s’évertue à paraître plus ou moins quotidiennement au menu des feuilles de chou dans une longue litanie de faits peu divers. Un jour, il se bagarre dans un pub, le lendemain, il frappe un photographe, le troisième jour, il rate son avion pour un concert dès lors annulé, le quatrième, de méchants policiers s’attaquent au contenu délictueux de ses poches bien remplies. Là, on commence à fatiguer en se disant que le disque tant attendu du groupe de Pete – Babyshambles – doit tout racheter. Déboule l’objet ( » Down in Albion « ) sous une pochette qui semble avoir quand même nécessité un bon quart d’heure de boulot à la photocopieuse. La production assumée par l’ex-Clash Mick Jones semble s’accorder de la banqueroute de Pete et de ses amis : vocaux approximatifs, mélodies souvent anémiques, fins de chansons en eau de boudin et rythmiques en peau de lapin. Du bancal affirmé, de la pose resucée de quelques stéréotypes 1977 ( » The Heartbreakers « ) et, pour conclure, une sorte de confession bizarrement charmante sur quelques titres, parfois poétiques ( » Pipedown « ,  » In Love With a Feeling « ) mais justifiant assez peu les critiques dithyrambiques d’outre-Manche… Le plus intéressant de tout cela ? Le beau livre de photographies que Hedi Slimane, directeur artistique de Dior Homme, consacre aux dérives de Pete Doherty :  » London Birth of a Cult  » (*) attrape des instantanés de concerts, des corps de spectateurs très adolescents et toujours la babyface de Doherty, cultivant toutes les poses du rock-hero. Quitte à en mourir, bien sûr.

(*)  » London Birth of a Cult « , chez 7L ; CD chez Rough Trade. Louis Danvers l cinéma

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