François Boucq (photographié ici à La Bottega) est un Lillois pure souche.  » Ma maison se trouve aujourd’hui à Verlinghem, un petit village à huit kilomètres de Lille. J’y ai également un atelier… mais comme c’est très paisible et qu’il ne s’y passe pas grand-chose, j’ai gardé un pied-à-terre en ville. J’ai besoin de mouvement, de voir des gens. C’est tout cela qui m’inspire.  » Son actu ?  » Je viens de sortir le 6e tome de Bouncer, un western shakespearien cosigné avec le scénariste Jodorowsky. Dans la foulée, je suis déjà en train de travailler sur le tome 7. Parallèlement, je termine une série d’illustrations autour de la guerre 14-18 qui paraîtra à l’occasion du 90e anniversaire de l’Armistice. Mes dessins illustreront une sélection de textes de l’écrivain Henri Barbusse. Je viens également de signer un contrat avec Dargaud pour dessiner un spin-off – soit une série dérivée – issu des mythiques aventures du personnage xiii créé par Jean Van Hamme. Le personnage central de cet épisode sera le Colonel Amos, dont nous allons explorer le passé.  »

Le dessinateur jette sur Lille un regard tendre.  » Naître dans le Vieux Lille a forgé mon imagination. Le quartier, très populaire, se vivait comme un conte de fées avec ses personnages hauts en couleur, ogres et bons génies. Je me souviens des halles et des quartiers de viande qui traversaient les rues sur les dos de robustes bouchers. Depuis, les choses ont changé. Comme ailleurs, ce périmètre urbain s’est  » gentryfié « , je n’en éprouve pas de nostalgie particulière car il y a une vraie douceur de vivre ici. « 

François Boucq est un amateur de bonnes tables.  » Je suis plus gourmet que gourmand, je n’aime pas quand la nourriture prend des proportions pantagruéliques. J’adore le côté convivial de la nourriture. Par exemple, j’essaie le plus souvent possible de faire mes réunions de travail autour d’une table. Manger stimule mon imagination, cela me met dans un rapport différent aux choses. « 

1. LA BOTTEGA

 » Je la fréquente depuis ses débuts. Au départ, Gilberto d’Annunzio, le patron, cuisinait dans une petite cave voûtée. Il travaillait pour quelques habitués dans le plus pur style  » comme à la maison « . La qualité est top et les pizzas sont les meilleures que je connaisse.  » Logé dans une agréable rue pavée du Vieux Lille, La Bottega comprend deux espaces : un restaurant et une épicerie fine. Gilberto d’Annunzio s’est offert les conseils du boulanger Alex Croquet (lire ci-contre) pour élaborer une pâte à pizza de qualité supérieure. Son secret de fabrication repose sur deux éléments : une longue fermentation – 24 h – et une quantité d’eau supérieure à la moyenne. Le résultat ? Une pâte très aérée, fine, légère… et surtout savoureuse.

La Bottega, 8 bis, rue au Peterinck, à 59800 Lille. Tél. : +33 3 20 21 16 85. Internet : www.la-bottega.com

2. LA LAITERIE

 » Benoît Bernard est une vraie personnalité du Nord. Impossible de découvrir vraiment la région sans faire un détour par le restaurant de ce chef qui a bourlingué aux quatre coins de la planète. Ce passionné a signé quelques créations qui m’ont bluffé comme ses Saint-Jacques au lait de coco. Le Michelin l’a décoré d’un macaron. Ce n’est que justice.  » Benoît Bernard a des allures de géant des Flandres au look atypique : bouc, dreadlocks et sabots. Il s’est ouvert aux influences étrangères en voyageant pendant six ans autour du monde pour en ramener des affinités particulières avec des produits tels que le bissap, la vanille de Madagascar et les épices. Mais il aime aussi travailler les produits des terroirs français : homard breton, selle d’agneau du Quercy ou pigeon des Flandres. Il conçoit de petites merveilles telles que le Filet de maquereau façon escabèche, jus de moule et chutney de clémentines… qui en disent long sur son rapport avec les méridiens. La salle, elle, arbore une déco contemporaine plutôt chic qui décline de jolis camaïeux de gris. Une foule de détails bien étudiés, des chaises aux assiettes magnifiquement signées, permet de plonger dans l’univers d’un chef pas comme les autres.

La Laiterie, 138, avenue de l’Hippodrome, à 59130 Lambersart. Tél. : +33 3 20 92 79 73.

Internet : www.lalaiterie.fr

3. IN BOCCA AL LUPO

 » Pas de prise de tête pour cette charmante adresse qui offre une belle terrasse en prise directe sur le piétonnier. La cuisine y est franche et directe. J’apprécie également la sélection des vins italiens qui y est proposée.  » Niché dans le Vieux Lille, In Bocca al Lupo appartient à ces petites enseignes italiennes qui cuisinent sans prétention à la façon des trattorias romaines. Le propriétaire est le même que celui de La Bottega. Devant les fourneaux, on trouve Lorena, la s£ur de Gilberto d’Annunzio, cordon bleu passée maître dans les harmonies méditerranéennes. On pointera une petite originalité à la carte :  » l’assiette François Boucq « . Celle-ci – composée d’antipasti, de tomates, de mozzarella et de roquette – a été conçue d’après les envies du dessinateur…

In Bocca al Lupo, 1, rue des Vieux Murs, à 59800 Lille. Tél. : +33 3 20 06 39 98.

4. ALEX CROQUET

Le petit village de Wattignies abrite la boulangerie d’Alex Croquet, un artisan du pain – forcément au levain – très inspiré.  » Je l’ai rencontré car il m’a demandé de dessiner des fèves pour ses galettes. Cet homme est bien plus qu’un boulanger. J’ai été fasciné par sa culture gastronomique. C’est un puits de science gourmand !  » Neuf de dix farines d’Alex Croquet sont bio et il ne fait confiance qu’à un seul meunier. Il apporte également beaucoup de soin à la qualité de son eau. Il a ainsi recréé une rivière dans son magasin : elle est constituée d’une superposition de 5 vasques en céramique d’où l’eau ressort ré-oxygénée et revitalisée. Et grâce à son savoir-faire consommé, son nom figure dans le carnet d’adresses des chefs étoilés Pierre Gagnaire et Alain Passard.

Alex Croquet, 56, rue Faidherbe, à 59139 Wattignies. Tél. : +33 3 20 95 01 29.

5. LE CAFÉ DE LA FONTAINE

 » Cette toute nouvelle adresse a pris place dans le petit village où j’habite. L’enseigne possède beaucoup de charme. Son nom évoque une fontaine miraculeuse à côté de laquelle un saint homme serait venu mourir. Les anciens prêtent de nombreuses vertus à son eau.  » Le Café de la Fontaine offre une atmos-phère conviviale : celle d’un bistro aux contours maternels dans lequel on peut s’offrir des plats de terroir aux accents bio mais aussi des mets plus raffinés. A goûter absolument : le welsch, un plat local à base de pain et de cheddar cuit avec de la bière.

Le Café de la Fontaine, 12, rue de la Fontaine, à 59237 Verlinghem. Tél. : +33 3 20 08 89 13.

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