Historienne de l’art de formation, Alice van den Abeele (photographiée ici chez Kika) a ouvert, en 2004, Alice Gallery. Très vite le succès y a rendez-vous. Cette galerie dédiée à l’art urbain a présenté une sélection remarquée à la dernière édition d’Art Brussels… et, depuis, elle fait figure de laboratoire d’avant-garde.

La jeune galeriste bruxelloise de 32 ans – sur le point d’être maman – a roulé sa bosse de Boston à Paris, en passant par Londres, avant de lancer son propre projet au bout de la rue Antoine Dansaert.  » J’ai toujours eu la bougeotte et le système scolaire n’étant pas fait pour moi, la meilleure solution était encore de voir ce qui se passait ailleursà affirme-t-elle. On qualifie trop facilement Alice Gallery de lieu « street art », c’est réducteur : il ne s’agit pas seulement de promouvoir ici tags ou graffitis mais bien toutes les formes d’expression que peuvent utiliser ceux qui vivent la ville au quotidien. « 

Alice Gallery n’est pas qu’un simple espace d’exposition, elle est aussi un concept-store qui propose tant des livres pointus de graphisme que des baskets  » fair trade  » de la marque Veja. Parmi les plasticiens récemment présentés, on pointera la New-Yorkaise Maya Hayuk, photographe, designer et performer. Basée à Brooklyn, cette créatrice plurielle de 38 ans a également signé quelques belles pochettes de disques et des posters, entre autres pour The Cinematic Orchestra et Devendra Banhart.

Alice van den Abeele apprécie Bruxelles, ville  » à taille humaine « . Elle a choisi d’habiter à Molenbeek, à deux pas de sa galerie.  » J’ai une énorme impression d’énergie en ce moment. La ville vibre, rend les choses possiblesà Bruxelles fait partie de ces endroits du monde où il y a encore beaucoup d’initiatives à mener. Il existe encore des créneaux à occuper, c’est une chance. Dans mon cas, je ne pense pas que j’aurais eu la force de pouvoir lancer mon projet ailleurs dans le monde. « 

Côté restauration, Alice van den Abeele montre la même énergie que dans d’autres disciplines.  » Il y a une véritable inventivité qui débouche sur des concepts intéressants.  » Quant à sa sélection, elle concède qu’à ses yeux accueil et cadre ont autant d’importance que la qualité de l’assiette.

1. Henri

 » C’est mon choix lorsque je fais un déjeuner plus chic. Par exemple, lorsque j’emmène mes parents. Le pain de viande et le filet américain-frites y sont délicieux.  » Cantine branchée de la rue de Flandre, Henri compte également parmi les adresses favorites du chanteur Arno qui y a ses habitudes. A l’origine, Henri était une adresse où l’on se rendait en famille – surtout le dimanche – pour déguster un des meilleurs moules-frites de la capitale. Aujourd’hui, la maison a été reprise par les frères Campens qui en ont fait une néo-brasserie en phase avec l’air du temps. La carte alterne spécialités belges et suggestions inspirées par la world food.

Henri, 113, rue de Flandre, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 218 00 18. Internet : www.restohenri.be

2. Kika

 » Je viens souvent ici avec des galeristes et des artistes. Non seulement le décor seventies témoigne de beaucoup de goût mais, en plus, on y savoure une cuisine italienne simple et pas chère.  » Deux pièces en enfilade, papier peint psychédélique, luminaires et mobilier d’époqueà Pour peu on croirait le temps arrêté. L’esprit culinaire home made, signé Laurence Soetens, la maîtresse des lieux, rend hommage à la Méditerranée : une approche tout en fraîcheur qui revisite les classiques comme en témoigne une lasagne fourrée de pain de viande et garnie d’asperges. A recommander, en entrée : les antipasti. La carte, plutôt courte, est bien maîtrisée et douce au portefeuille.

Kika, 177, boulevard Anspach, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 513 38 32. Internet : www.kikakitchen.be

3. Pic Nik

 » Ce snack bio-écologiste est ma cantine privilégiée pour faire le plein de légumes. Manger sainement est quelque chose dont je me soucie. Ici, je sais que je peux prendre le plat du jour les yeux fermés. Sans parler de l’accueil d’Annabel qui est vraiment adorable. « 

Il faut ouvrir grand les yeux pour ne pas rater Pic Nik, ouvert depuis presque deux ans déjà. Sa petite vitrine mérite pourtant le détour tant la cuisine fraîche qui y est pratiquée rime avec simplicité et goût. On se délecte ! Aux commandes : Annabel, une ex-licenciée en communication, reconvertie dans un contact moins théorique avec le réel. Dans cet espace en forme de L, pas plus de 15 places assisesà Murs tapissés d’images forestières et mobilier tout simple, le décor est fonctionnel. Côté food, l’approche est végétarienne ainsi que bio et respectueuse de l’environnement dans la mesure du possible. Le tout proposé en self-service, entre sushi végétaliens, soupe du jour et wraps home made.

Pic Nik, 109, rue de Flandre, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 217 34 84. Internet : www.picnik.be

4. Le Walvis

 » Plus qu’un bar, un point de rencontre unique qui apporte toute sa vie au quartier du bout de la rue Antoine Dansaert. Tout un public, complètement mixte socialement parlant, s’y retrouve. On peut passer deux heures à lire la presse ou à pianoter sur son ordinateur sans que l’on vienne vous harceler. L’endroit est une belle réussite et a vraiment une âme. « 

Après un an de fermeture, Le Walvis a aujourd’hui retrouvé tout son lustre sous la houlette de Johan Willekers, propriétaire par ailleurs du très branché De Markten près de la place Sainte-Catherine. Un retour en force qui se traduit par une jolie programmation de concerts. Côté architecture, on ne manquera pas le plafond atypique emprunté à un supermarché allemand des années 1950.

Le Walvis, 209, rue Antoine Dansaert, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 219 95 32.

5. La Crèmerie de Linkebeek

 » Cette fromagerie est mon repaire lorsqu’il s’agit de déjeuner en vitesse. Pour moi, il s’agit du meilleur pain du  » downtown « . Mon sandwich préféré ? Le mozzarella-spianata piquante et tomates fraîches. La spianata est une sorte de chorizo italien qui réveille merveilleusement le côté un rien laiteux de la mozzarella. Divin. « 

Avec son décor en carrelages anciens, la Crémerie de Linkebeek a gardé le charme des vieux commerces de bouche. Pas d’esbroufe, pas de mise en scène ! Saint-Marcellin et Saint-Félicien sont servis sans ronds de jambe. On appréciera aussi le délicieux fromage blanc et la sélection de produits annexes, entre charcuteries, beurre frais et petits vins agréables.

Crèmerie de Linkebeek, 4, place du Vieux Marché aux Grains, à 1000 Bruxelles. Tél. : 02 512 35 10.

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