Avec un nom signifiant  » pierre flottante « , Marie-Claude Pietragalla semblait prédestinée pour la danse. Et pourtant, que de travail acharné ! L’étoile atypique se dévoile dans un livre, qui exalte sa force et sa fragilité.

Y a-t-il un décalage entre votre être et votre paraître ?

Il y a un fossé entre mon côté inaccessible et mon envie de me préserver, qui masque de la pudeur.

Qu’exprimez-vous par cet art ?

A travers nos créations, mon compagnon – Julien Derouault – et moi explorons  » le théâtre du Corps « . En interrogeant la chair, nous travaillons sur l’inconscient et sur tout ce qui nous façonne. L’art du mouvement se fait dans le ressenti. Nos chorégraphies offrent un voyage au sein d’un tableau impressionniste, aux touches de couleurs différentes.

Comment bichonnez-vous votre corps ?

Je suis adepte de l’ostéopathie et des masseurs qui connaissent les pathologies des danseurs. Vu mon manque de temps, je suis pour le naturel. Le physique n’est pas une obsession, je me contente d’une crème de jour.

Pourquoi le miroir est-il  » un traître  » ?

Parce que ce sont les sensations intimes qui priment. Le fond est plus important que la forme. Quand je me regarde dans la glace, je ne suis pas optimiste. Même si je ne m’apitoie pas sur mon sort, j’essaie d’être en action.

La beauté c’est…

Une certaine vérité par rapport à soi-même.

Qu’y a-t-il de plus beau en vous ?

J’aime les gens qui ne se résignent pas, qui vont de l’avant en affrontant les choses en face.

Le comble du luxe ?

Une journée sans rien faire… c’est si rare ! Grâce à ma compagnie, je suis dans la liberté de créer. C’est si dur à acquérir.

Que cherchez-vous dans cette  » quête personnelle  » ?

Le dépassement de soi, l’authenticité, la vérité, la façon de lier le ciel et la terre, l’extase, la communion. A travers cet  » art du sensible « , je m’intéresse à l’humain et à la faille. On ne peut que les approcher, tant ils restent à l’état brut.

Si vous étiez une musique ?

Le Sacre du printemps de Stravinsky incarne l’union du classicisme et du moderne, du divin et du sacré, de la force et de la violence.

L’amour c’est…

Une communion de vie. Une succession de moments, dont la réalité quotidienne est transcendée par l’amour.

La femme qui danse , par Marie-Claude Pietragalla & Dominique Simonnet, Seuil, 205 pages.

Propos recueillis par Kerenn Elkaïm

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