La sculptrice Catherine François va et vient entre sa maison et son atelier installé… au fond du jardin. Son petit royaume, dans la ceinture verte de Bruxelles, est à l’image de ses créations, tout en spontanéité.

Les arts plastiques sont une activité passablement envahissante, et il n’est pas rare que ceux qui s’y adonnent fassent de leur atelier un véritable lieu de vie. La sculptrice bruxelloise Catherine François ne fait pas exception, elle qui passe le plus clair de son temps dans le cabanon au fond du jardin où sa propre mère faisait déjà de la céramique… Chaque jour, elle fait la navette entre son antre et sa villa construite dans le courant des années 20,  » une vaste demeure pleine de fenêtres et de grands volumes à arpenter « .

Catherine François est une femme spontanée et passionnée par l’art, que son propre travail créatif occupe de manière beaucoup plus intensive que la mise en scène de son sweet home.  » J’apprécie néanmoins les beaux objets, les meubles anciens et les oeuvres d’art. Tout récemment encore, j’ai fait l’acquisition d’un fauteuil en cuir dont je ne connais malheureusement pas le designer, mais qui ressemble presque à une sculpture. J’adore avoir un vrai chez-moi, mais je ne suis pas du genre à en soigner l’aménagement jusque dans les moindres détails. Pour moi, une maison peut aussi avoir un côté atelier.  »

Journaliste de formation, Catherine François décide à l’issue de ses études de se lancer dans l’art, d’abord comme portraitiste puis, à partir des années 90, comme sculptrice. Elle s’essaie au travail du bois, du textile, du polystyrène, puis décide de se concentrer sur le modelage et le bronze.  » C’est par cette voie que j’ai redécouvert ce qui me fascine depuis mon enfance : la nature sous toutes ses facettes, des êtres vivants aux cailloux en passant par les coquillages.  » Les objets ramassés au jardin, en rue ou sur la plage sont pour elle une source d’inspiration inépuisable.  » La fibre artistique est un peu un trait de famille. Ma grand-mère, qui a été autrefois mannequin à New York, vivait déjà entre les artistes ; elle s’était liée d’amitié avec Alexander Calder et faisait elle-même de la peinture, des tableaux lyriques abstraits à la Pollock. Et à la maison aussi, l’art s’invitait régulièrement dans la conversation.  » Voilà qui explique sans doute pourquoi Catherine François aime tant s’entourer non seulement de ses propres oeuvres, mais aussi de celles des autres. Dans le salon, la commode d’autrefois accueille par exemple une création tout en délicatesse d’Antonio Crespo Foix, tandis qu’au mur est accrochée une sculpture cinétique de Pol Bury.  » Ce n’est que lorsqu’on l’observe suffisamment longtemps qu’on se rend compte qu’elle bouge.  »

Catherine François se dit fascinée par ces opus à mi-chemin entre immobilité et mouvement, mais aussi par ceux qui flirtent avec la transparence sans s’y abandonner tout à fait, ces matières translucides qui capturent la lumière et rayonnent de vitalité.  » Pour moi, tout est énergie, en particulier les oeuvres d’art dont je m’entoure. J’ai besoin de leur présence. Pour le reste, je ne prête guère attention à la maison. C’est sans doute en partie pour cela que je l’ai modifiée le moins possible (même la vieille cuisine est toujours en place)… mais aussi parce que j’aime ce qui est patiné par le temps, que ce soit un caillou ou un meuble ancien. Ce canapé Edward Wormley des années 50 avec son velours tout élimé, par exemple, je le trouve tout simplement magnifique.  »

Catherine François expose jusqu’au 10 février 2013 à la galerie Maruani & Noirhomme à Knokke (124, Kustlaan).

PAR PIET SWIMBERGHE / PHOTOS : JAN VERLINDE

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