Barbara Witkowska Journaliste

Une nouvelle génération de créateurs invente des accessoires pleins d’esprit qui fusionnent les codes de l’ultraféminité et de l’air du temps. Revue de détail.

Stéphane Sarnin des lunettes pur cuir

Opticien de formation, Stéphane exerce son métier sans passion. L’aspect technique et paramédical du métier l’ennuie très vite. Créateur dans l’âme, il commence à dessiner des modèles de lunettes. Séduit, un grand fabricant l’engage comme designer. Un jour, en fouillant dans l’atelier d’un ami bottier, Stéphane craque pour un cuir épais, appelé le  » croupon « . L’idée lui vient de l’utiliser pour les montures des lunettes, à la place du plastique traditionnel. Entièrement réalisés à la main, les premiers modèles sont souples, agréables à porter et ultralégers. Les grandes maisons s’emparent de l’idée. Louis Vuitton, Celine, Sonia Rykiel ou Emilio Pucci font appel à Stéphane pour des modèles de défilés. Sa propre griffe, Histoire de Voir, naît en 1993. Les lunettes, désormais optiques et solaires, déclinent le cuir de toutes les couleurs, verni ou métallisé, croco et python. Pour cet hiver, les volumes XXL mixent des montures en acétate et des branches de cuir aux associations chromatiques  » trendy  » : rose et cuir verni fuchsia ou noir et python. Les modèles bandeaux serre-tête sont en cuir, en version noire cloutée ou tout argent. D’autres montures mixent métal et cuir pour une allure sport chic. A moins qu’on ne préfère un look plus audacieux très tendance avec ces visières en cuir à verres solaires intégrées.

Marc Deloche architecte du bijou

Originaire de Montpellier mais Toulousain d’adoption, Marc Deloche est architecte. Depuis 1994, il dessine des maisons, réhabilite des appartements, aménage bars, boutiques et salons de coiffure. A la fin des années 1990, il accueille dans son bureau une stagiaire, fille d’un bijoutier à Toulouse. Pour Marc Deloche, le bijou est une révélation. Il l’intrigue, car la création est sollicitée de la même manière qu’en architecture. La stagiaire lui ouvre les portes de l’atelier de son père et Marc apprend le métier sur le tas. Rapidement, le hobby se transforme en une seconde profession. Une boutique voit le jour à Toulouse, une seconde vient de s’ouvrir à Paris. Son style ? Le bijou doit être exceptionnel par sa simplicité ou son côté décalé. Dans de nombreuses parures, l’influence de l’architecture est évidente. Les manchettes, les colliers et les torques, ornés de triangles multicolores, séduisent par des lignes nettes et rigoureuses, tracées au cordeau. A l’opposé, son thème animalier surprend par d’étonnantes bagues-trophées à têtes d’animaux. Bélier, lion, cerf, oiseau de proie, sculptés en argent, sont plus vrais que nature. Spectaculaire !

Soaz des pompons en vison

Une enfance au Maroc, suivie d’expériences humanitaires dans l’océan Indien… Un bagage qui a donné à la jeune femme le goût des rencontres et du partage des cultures. Artiste touche-à-tout, dotée d’une grande ouverture d’esprit, Soaz a tâté du design publicitaire et de la décoration d’intérieur, avant de se tourner vers la création des bijoux. Sa propre ligne, lancée en 2003, métisse allègrement les cultures et les époques. Voyageuse infatigable, Soaz chine avec passion des pièces et antiquités rares et insolites. Elle les associe à des éléments occidentaux et contemporains, pour en faire des parures uniques, empreintes d’une grande originalité. Sa collection d’hiver,  » Retour d’Afrique « , interprète deux thèmes qui s’harmonisent de surcroît admirablement avec sa nouvelle collection de vêtements : des vestes et robes simplissimes, taillées dans un cuir très souple, qui s’enfilent comme une seconde peau. Le thème  » Invasions barbares  » célèbre le mariage improbable du vison vaporeux et des perles en argent ou laquées.  » Perles d’Ailleurs  » met en scène des perles d’argent anciennes et des pierres dures, tels l’agate, la calcédoine ou l’onyx (colliers, boucles d’oreille et bracelets).

Maloles des amours de chaussures

Maloles Miracosta-Antignac, Maloles pour les modeuses, a quitté son Espagne natale pour Paris, capitale de la mode. Après avoir aiguisé son regard en travaillant à Vogue, elle crée sa première collection de chaussures en 2004. Sa cible ? Une femme moderne qui aime la mode sans être show off et qui choisit ses chaussures avant ses vêtements. Ses mots d’ordre : décontraction, féminité et humour. Sa pièce phare ? La ballerine  » Zoé « , à la découpe en forme de  » larme « , particulièrement copiée par la concurrence. Pour l’hiver 2007, on craquera pour ses fameuses ballerines aux détails branchés, mais aussi pour des stilettos ou encore pour des plates-formes, agrémentés de touches ludiques et enfantines. Pile-poil dans la tendance, Maloles a dessiné aussi des bottes et des bottines à l’esprit décalé, en y ajoutant jeux de découpes, perforations et surpiqûres qui lui sont tellement chers. Côté matières, on a le choix entre le serpent pailleté, le cuir laminé travaillé en double face, le coton matelassé et le vinyle. Un vrai univers glamour avec une sympathique touche rétro !

Katrin Leiber des sacs fluides et sensuels

D’origine allemande, Katrin se passionne dès l’enfance pour la mode et pour l’art. Une passion qui l’amène à Paris. Après avoir brillamment terminé son cycle d’études à l’école Esmod, elle opte pour l’accessoire et lance sa propre ligne de maroquinerie où elle peut exprimer pleinement les valeurs qui lui sont chères : la fluidité des lignes, l’élégance trendy et l’ergonomie. Pour cet hiver, Katrin a concocté une collection tout en rondeurs, interprétée par deux matériaux haut de gamme : l’agneau plongé et le cuir d’élan. La palette chromatique emprunte ses tonalités aux ambiances automnales : les bruns et les caramels voisinent avec des prunes, des violets et des tons rosés. Les modèles XXL multipoches côtoient des petits sacs boules, ornés d’une longue bandoulière confectionnée avec des perles et de ravissantes pochettes à multiples rabats.

Barbara Witkowska

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