Pour la plupart des marques de design, le  » contrat  » – autrement dit, tout ce qui touche aux espaces semi-publics et collectifs – représente une part de plus en plus importante du chiffre d’affaires. Chez un éditeur comme Cappellini, on frôle les 30 % et les hôtels et restaurants comptent pour un bon tiers de ce business.  » Idéal pour un test grandeur nature « , assure le grand patron de l’un des labels design les plus pointus du moment.

Avez-vous le sentiment que les hôtels boutique ont aidé les gens à apprivoiser le design ?

Certainement ! Trop longtemps, le design est resté cantonné dans des showrooms parfaits et dans des musées. Dans un hôtel, un meuble qui pouvait paraître bizarre, compliqué, devient soudain plus familier. Le fait de vivre avec lui dans votre chambre vous permet de réaliser qu’un objet peut à la fois être absolument magnifique et tout à fait utile. C’est la meilleure des publicités que vous puissiez trouver. Mieux encore : certaines pièces créées par Philippe Starck ou Jasper Morrison spécialement pour un hôtel ou un restaurant sont devenues des icônes du design et des best-sellers.

Il faut d’abord s’entendre sur la définition que l’on donne de l’hôtel design. Il ne suffit plus de mettre quelques chaises excentriques dans le lobby. L’atmosphère qui se dégage du lieu et la qualité du service sont bien plus importants que le look des chaises. Et très longtemps, le personnel de ce genre d’établissements était constitué de jeunes gens superbes mais incompétents. Le barman ignorait bien souvent ce qu’était un Martini ! Aujourd’hui, lorsqu’ils vont à l’hôtel, les gens veulent se sentir comme à la maison.

Mais justement, tout le monde n’a pas une maison design. Les voyageurs ne sont-ils pas davantage en demande d’authenticité ?

Si, mais le monde du design s’adapte à cette demande. Les produits sont à la fois très industriels et très techniques. Et en même temps fabriqués à partir de matériaux naturels : le bois, la laine, le cuir font leur grand retour. Les gens veulent éprouver du plaisir à toucher leurs meubles et à être touchés par eux. Le maître mot, désormais, c’est la liberté de mélanger les styles, les époques, les cultures. Chez moi, j’ai installé un cabinet chinois antique à côté d’un canapé de Jasper Morrison.

Votre hôtel de rêve ?

Je vais l’ouvrir à Milan ! On y mêlera design et art. Il sera bien sûr meublé avec des classiques de la maison Cappellini, mais je demanderai aussi à de jeunes artistes de les réinterpréter. Et tout y sera à vendre, y compris les £uvres d’art exposées.

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